Nous soupçonnions le camp Républicain d’arriver au même résultat pour contrer l’initiative des Démocrates : c’est James Baker qui avait lancé l’idée d’arriver à une entente avec les mollahs sur l’Irak.

Cette dangereuse tendance se confirme car dans son dernier discours, Bush s’est montré plutôt indulgent avec le régime des mollahs, l’invitant à se comporter civilement en Irak et la secrétaire d’Etat américaine Condoleezza Rice a, quant à elle, fait les yeux doux au Hezbollah !

Nous sommes loin de l’intransigeance de cet été à l’encontre de ce groupe terroriste ; à présent Condi évoque une possibilité de reconversion de la milice chiite en partie politique. Or, il s’agit déjà d’un parti politique islamiste et Condoleezza Rice a tout simplement fait semblant d’oublier le soutien armé du Hezbollah aux milices islamistes sunnites et shiites d’Irak.

Le projet Baker a un terrible défaut | Les mollahs disposent déjà d’importants liens avec les actuels dirigeants irakiens et qu’il leur serait aisé d’entretenir avec ce pays des rapports pacifiques de voisinage et de coopération tout en contribuant à renforcer le caractère hautement islamiste du régime irakien.

Or, actuellement les mollahs ne se contentent pas d’une telle relation, l’Irak ne les intéresse que comme une source d’amplification de la crise. Ils utilisent le chaos irakien pour faire plier les Etats-Unis et les contraindre à abandonner leurs exigences dans le dossier nucléaire iranien.

Jusqu’alors l’une des seules armes efficaces des mollahs avait été le terrorisme et les Français en savent quelque chose. En ayant recours à des attentats et des prises d’otages, Rafsandjani a fait plier les Français et obtenu ce qu’il voulait dans le domaine militaire et nucléaire.

Cet été 2006, les mollahs ont prouvé qu’ils pouvaient déclencher une guerre au Liban pour intimider leurs adversaires et retarder une prise de décision au sujet du dossier nucléaire et le président Chirac l’a reconnu. C’est là que réside l’intérêt de l’Irak à leurs yeux, le chaos irakien peut faire plier l’Amérique, il ne sert à rien de les impliquer « officiellement » dans les affaires irakiennes. Ils y sont déjà, mais ils ne veulent pas d’un Irak en paix et il en va pour le Liban dont l’intérêt réside dans sa proximité avec Israël. Le Liban est une base du Hezbollah et doit le rester. C’est pourquoi, les mollahs doivent nécessairement et obligatoirement obtenir des Garanties de Sécurité pour le Hezbollah et non accepter son désarmement !

En s’adressant au Hezbollah, Condoleezza Rice s’adresse aux mollahs. Le marché qu’elle leur propose est loin de les satisfaire, mais le ton employé révèle la faiblesse américaine et son incapacité à s’opposer au Hezbollah et au régime qui le soutient. Il s’agit d’une maladresse qui encouragera uniquement les mollahs à continuer à dégrader la situation en Irak.

La seule exigence des mollahs est que les Etats-Unis admettent l’existence d’un Hezbollah armé au Liban et le simple fait d’engager un dialogue avec le Hezbollah est un aveu de faiblesse.

2 solutions | Si l’Irak demeure dans l’état actuel, avec ou sans défaite électorale le 7 novembre, Bush devra choisir entre un changement accéléré de régime en Iran ou un changement définitif de sa politique en faveur du Hezbollah et Israël.

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