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Iran : La semaine en images n°350
Pas de larmes pour les martyrs

06.11.2014


Nouveau Résumé Historique (écrit le 03.11.2014)
+ Conclusions sur la semaine dernière !

En 1979, les Américains ont entrepris de renverser le Shah car ses politiques régionales et ses projets pour l’Iran étaient contraires à leurs intérêts pétroliers. Ils entendaient mettre au pouvoir des activistes islamistes non cléricaux qu’ils finançaient depuis la création de l’OPEP par le Shah. Ces islamistes liés à Washington étaient hostiles à l’OPEP et partisans d’un régime révolutionnaire et interventionniste. Ils devaient lui permettre de dénationaliser l’industrie pétrolière iranienne, d’agiter et de déstabiliser l’Asie Centrale soviétique et chinoise, mais aussi de renverser le pétro-monarchies créées par les Britanniques, et ainsi de prendre possession de plus de 80% des réserves d’hydrocarbures du monde.

Les Britanniques présents en Iran au travers le clergé chiite, les Qadjars, les Francs-maçons, les féodaux dont les Bakhtiaris, les Bazaris et la direction du parti communiste Toudeh ont participé à ce projet en faisant la promotion de leur ultra-islamiste en chef Khomeiny. Il s’est imposé au Conseil de la révolution. Puis Londres a éliminé les pions américains par des attentats organisés par Rafsandjani, le demi-frère de Khomeiny. Puis, grâce à la prise en otage des diplomates américains, Londres a enfin donné une identité anti-américaine à cette révolution voulue par Washington. Il a bloqué également le retour des pions islamistes de Washington par l’adoption de la doctrine de tutelle d’un grand ayatollah (du clergé) sur la république islamique de Washington.

Washington a alors commencé une véritable Guerre d’Usure Economique contre les mollahs, pour les mettre face à un risque de pénuries et de soulèvement afin de les amener à transférer les pouvoirs vers ses pions.

En réponse à cette guerre d’usure, Rafsandjani, le patron effectif du régime pour le compte des Britanniques depuis 1980, a commencé une politique de crises pétrolières et régionales pour user Washington, mais cette politique a seulement entraîné la rupture des jeunes y compris parmi les Pasdaran.

Amplification des problèmes & Fausse(s) modération(s) (année 90)| Rafsandjani inquiété pour son insuccès a pérennisé son pouvoir par la création du Conseil (plénipotentiaire) de Discernement de l’Intérêt du Régime, mais la persistance des pressions américaines, l’a amené à ouvrir les portes du CDIR à ses rivaux.

Sanctionné directement, Rafsandjani s’est écarté de la présidence de la république qui est un poste sans réels pouvoirs. Il a confié ce poste à son ex-responsable des assassinats politiques, Khatami et mis en place une STRATEGIE DE FAUSSE MODERATION vis-à-vis de Washington. Rafsandjani (maître du jeu via le CDIR) a aussi établi des Alliances diplomatiques avec les Européens via la vente du pétrole à 15% de son prix. Enfin, il a aussi baissé le taux du dollar pour empêcher la fuite de nantis du régime paniqués par la persistance des sanctions.

Selon la volonté de Rafsandjani, le régime a cependant continué ses activités terroristes, sous la direction d’un certain Rohani, pour préserver sa capacité de nuisance régionale. Le régime s’est aussi tourné vers la Russie alors ruinée pour acheter des armes et tenir tête à Washington. La Russie a gagné beaucoup d’argent avec les mollahs, mais, consciente du fait qu’ils l’utilisaient pour forcer un arrangement avec Washington, elle ne leur a jamais vendu des armes très performantes comme les S-300 susceptibles de leur donner une vraie autonomie stratégique.

Cette fausse modération très biscornue de Khatami n’a pas permis à Rafsandjani d’engager Washington dans la voie de l’apaisement et ainsi obtenir la fin aux sanctions américaines. De plus, le dollar bon marché et la vente au rabais du pétrole ont anéanti toute production en Iran et ruiné le pays entraînant de nouvelles ruptures parmi les derniers Pasdaran recrutés.

En 2005, Rafsandjani, pressé par ses rivaux, est revenu, via un autre ex-collaborateur, Ahmadinejad, à la STRATRGIE DE L’ESCALADE (dans l’espoir de faire reculer Washington ou gagner le soutien de la Russie et de la Chine, pour entrer dans l’Organisation de Coopération de Shanghai afin d’avoir plus d’aisance dans ses marchandages avec Washington. La Chine et la Russie, conscientes d’être utilisées par le régime, ont refusé l’adhésion à l’OCS et ont même soutenu le transfert du dossier au Conseil de Sécurité de l’ONU pour avoir leur mot à dire sur les sanctions et autres pressions afin de contrôler aussi bien Washington que les mollahs.

Washington a profité de l’implication du Conseil de Sécurité pour entraîner toutes les grandes puissances dans ses sanctions bancaires. Le régime ruiné par les mauvaises politiques clientélistes de Rafsandjani s’est vite retrouvé en difficulté pour ses approvisionnements : il a décidé de geler les salaires et remonter les prix pour baisser la consommation afin de préserver ses stocks et échapper aux pénuries et aux émeutes fatales. Mais la première tentative de hausse de prix a entraîné des émeutes puis la rupture les jeunes engagés dans la milices anti-émeutes par pauvreté.

Gestions de la Crise / Crises des Gestionnaires| En 2008, le régime était ainsi très fragilisé car sans défense. Ses dirigeants ont compris qu’ils ne pouvaient pas survivre, ils devaient fuir. Leur priorité a changé : Obtenir des GARANTIES DE SÉCURITÉ ou l’IMMUNITÉ de la part de Washington pour fuir sans craindre des poursuites pour leurs crimes passé.

Clashs internes et Plans d’urgence | Rafsandjani a écarté Ali Larijani de la direction des négociations nucléaires pour privilégier ses propres chances d’obtenir les meilleures s de sécurité possibles. Ali Larijani a divulgué, par un tiers, la corruption de membres du CDIR et du clergé pour les renverser et avoir les mains libres pour marchander les meilleures s pour lui-même. Rafsandjani a neutralisé la menace en éliminant les proches de Larijani. Puis en 2009, pour s’éviter d’autres fronde internes, avec l’aide des Britanniques (BBC), il a tenté (encore) de sauver le régime par une (FAUSSE) REVOLUTION DE COULEUR VERTE (couleur de l’islam) MOUVEMENT VERT pour revitaliser le régime et lui donner une nouvelle légitimité et de fait, amener Washington à abandonner ses sanctions. Mais l’opération lui a échappé et a seulement mis en valeur la rupture du peuple et des Pasdaran de base (aussi bien les vétérans que les plus jeunes recrues).

En 2010, Rafsandjani a continué en tentant une nouvelle (fausse) révolution Verte avec les pions de Washington pour la création d’un régime hybride qui n’eut aucun succès. Le peuple et les Pasdaran de base ont au même moment manifesté à l’occasion de l’anniversaire de Reza Shah, le fondateur de l’Iran moderne (et laïque), confirmant leur penchant pour une contre-révolution laïque. Les nantis du régime ont alors paniqué et ont commencé à brader leurs avoirs et acheter de l’or et des dollars pour quitter le pays avant que le régime ne tombe ou ne change de mains suite à un deal secret entre les dirigeants et Washington.. Le régime s’est retrouvé avec un risque de banqueroute financière avec cette ENVIE (sans cesse grandissante et confirmée) DE FUITE DES NANTIS RIPOUX AVEC LEURS CAPITAUX.

Changement de Monture pendant la course | En 2012, Rafsandjani a lâché les Britanniques pour marchander avec Washington à propos de son rôle avéré dans l’attentat d’Amia, s’attirant leur foudre. Mais il n’a rien obtenu des Américains, il est revenu vers les Britanniques, ils lui ont concocté le projet de Déviation du Régime en direction du peuple afin d’obtenir son pardon et au passage, dans l’intérêt de Londres, saboter le régime islamique avant un deal avec Washington. Le peuple et les jeunes Pasdaran dissidents ont refusé ce projet opportuniste. Le projet de Déviation ne pouvait pas être continué.

Le « choix » de Rohani | Les chefs du clergé ont invalidé la candidature de Rafsandjani aux présidentielles rompant de facto leur lien historique (vieux de 170 ans) avec les Britanniques. Ils ont mis en avant son adjoint Rohani pour mener une synthèse des politiques précédentes combinant un bras de fer avec Washington (via le chantage nucléaire), la drague pétrolière des Européens, des Chinois et des Russes, et enfin, un soutien détendu à l’opposition interne faussement démocratique pour pouvoir à tout moment piloter un transfert de pouvoirs via une fausse révolution de couleur vers Washington (en cas d’un deal) ou encore pour amortir la chute du régime (en cas d’un soulèvement populaire).

Ce choix de retour aux solutions ratées du passé a amplifié les craintes des affairistes paniqués du régime. Fragilisés, Rohani et ses patrons du clergé ont dû s’allier au Clan des Frères Larijani qui contrôle les pouvoirs judiciaire et législatif, pour pouvoir gouverner. Mais quand Washington a évoqué un embargo à 100% et des mandats d’arrêts internationaux Rohani a écarté Ali Larijani des marchandages. Ce dernier a rejoint les adversaires de Rohani tout en ayant quelques-uns de ses lieutenants dans son gouvernement ! Le système est devenu très instable. Les ruptures internes se sont multipliés fragilisant le régime en cas d’une action populaire.

En novembre 2013, Washington inquiet par la possible chute de l’islamisme a alors changé d’approche et a proposé le GEL des SANCTIONS pour calmer les inquiets et engager le régime entier dans un plan d’apaisement réciproque. L’Angleterre et la Russie ont contré ce plan d’arrangement en exigeant une coopération nucléaire très stricte de la part des mollahs marchandeurs dans un cadre officiel nommé l’Accord de Genève.

Rohani a accepté avec l’idée d’alléger les sanctions et pouvoir relancer le bras de fer en remettant en cause ses engagements, mais il n’est pas parvenu à excéder les Américains. Les sanctions ont persisté. Par sa faute, le régime s’est retrouvé en manque de dollar pour importer des carburants nécessaires à la production de l’électricité, il a réquisitionné toutes les eaux du pays au prétexte d’une sécheresse inattendue pour maintenir un minimum de production d’électricité.

Le mécontentement s’est amplifié parmi les super-nantis du régime. Les Commerçants Bazaris touchés par la récession ont aussi préféré d’arrêter le travail. Les grèves ouvrières se sont aussi multipliées. Au même moment, les filles iraniennes se sont mises à se dévoiler en public. En mai 2014, cette contestation populaire généralisée a entraîné la rupture de près de 75% des hauts responsables, soit 400 personnes ont alors pris leurs distances avec le régime et des mouvements de fuite de capitaux. Les chefs de clans ont critiqué la mollesse de Rohani afin de le renverser et ainsi accéder à la table des marchandages avec Washington pour assurer leurs intérêts. Le clergé et Rohani ont choisi la politique de l’escalade (demande de 190,000 centrifugeuses), pour demeurer aux commandes.

Washington, qui a besoin d’un régime islamique en Iran, a esquivé la provocation des mollahs et a proposé de prolonger le sursis pour calmer le jeu. Rohani et le clergé ont accepté pour éviter de nouvelles sanctions et continuer leur plan insensé d’escalade délibérée. Ils n’avaient pas de plan B. La bourse a perdu 80% de ses clients, se résumant aux gros bonnets et aux membres de la Chambre de commerce. La caste dirigeante a encore perdu 90% de ses membres restant et elle est aussi tombée à 60 personnes à l’occasion de la Fête de FETR.

Dans la foulée, la grève et l’occupation de la ville minière de Bafgh dans le centre du pays par ses habitants a paniqué le régime tout entier. Tous les dirigeants ont oublié leur querelle et ont tenté de relancer le Mouvement Vert par l’annonce de la mort de son égérie islamo-gauchiste, la poétesse Simine Behbahani ! Mais le peuple n’a pas participé à l’enterrement. Les habituels faux opposants étaient aussi absents !

Les mollahs du clergé ont alors évoqué, lors de la prière de vendredi, sa disposition pour un deal win-win, (alignement sur Washington en échange de quelque garanties de sécurité) ! Mais leurs rivaux s’y sont opposés et Rohani a saboté la rencontre pour sauver sa peau.

Washington a puni le sabotage du deal par des nouvelles sanctions et surtout un nouveau rapport très hostile de l’AIEA ! Rohani et le clergé se sont rapprochés de la Russie pour obtenir l’adhésion à l’Organisation de Coopération de Shanghaï et ainsi pouvoir continuer leur bras de avec Washington. Poutine a refusé. Les mollahs sont revenus à une politique de provocations contre Washington en marge de l’AG de l’ONU, mais ils n’ont pas pu générer une situation crise pour imposer leurs conditions. Ils étaient perdus et incapables de trouver une solution. La France-l’Angleterre et l’Allemagne se sont associés à la Russie pour leur proposer un apaisement en échange de leur coopération économique. L’Europe et la Russie entendaient aussi empêcher Washington de s’emparer des mollahs pour continuer leur programme de déstabilisation de l’Asie Centrale. Washington a court-circuité l’offre en frappant lourdement forces sécuritaires des mollahs et en leur proposant un dialogue via le canal 5+1 ! La bourse a renoué avec le crash ! Les Pasdaran dépassé par la situation ont parlé de vitrification de femmes à Ispahan pour intimider le peuple et l’empêcher de bouger !


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La semaine dernière, la Russie a offert son soutien. Washington l’a doublé aussi. La Russie a surenchéri. Washington aussi. Le régime n’a pas su profiter de cette vague de sympathies. Rafsandjani avait redoublé d’efforts pour déstabiliser le régime en difficulté. Le clergé a éliminé son propre chef politique, Kani, patron de l’assemblée des Experts, dont le poste a longtemps été convoité par Rafsandjani dans l’espoir qu’il cesse son projet de déviation. Mais Rafsandjani n’a pas annoncé sa candidature. Le clergé s’est alors retourné vers sa fausse opposition sans pouvoir la relancer.

Vendredi dernier, le clergé a pleuré à propos des vitrifications pour suggérer aux Pasdaran de clore le dossier, mais ces derniers ont maintenu le sujet... Rafsandjani a aussi continué sa super-déviation en révélant une pénurie d’eau dans moins de 3 mois !

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La semaine à venir, cette semaine-ci, dimanche, devait commencer le mois de de deuil de Moharram dont le boycott au cours des dernière années n’a cessé de confirmer l’impopularité du régime. Jeudi, le régime devait rassembler des milliers de miliciens écoliers, pour la journée qui leur est dédiée ! Vendredi, il pouvait être malmené à l’occasion de l’a réunion annuelle de la commission des droits de l’homme.

Le régime balançait entre désaveu et sanctions. C’est pourquoi avant le début de la semaine, il a tenté de relancer sa fausse opposition, le Mouvement Vert, avec comme cheval de bataille la mobilisation contre la vitrification (sa propre rumeur pour intimider le peuple). Il espérait une grande mobilisation. Elle n’a pas eu lieu. Il ’est trouvé sans argument dans la semaine difficile qui commençait. Il a enchaîné les diversions pour cacher ses défaites.

Voici, le récit en images d’une semaine de défaites et de diversions ratées qui ont elles-mêmes devenus la vitrine de la défaite du régime.

L’ébauche de cette analyse a été proposée en émission télévisée et diffusée en Iran le lundi dernier (03.11.2014) via la principale chaîne satellitaire de l’opposition, Iran-e-Ariaee. Vous pouvez regarder cette émission en persan sur le compte Youtube d’IEATV ou à la section iranienne d’Iran-Resist.



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La semaine dernière (18 à 25 octobre 2014 / 25 Mehr-03 Aban 1393), a débuté par une grosse crise interne car le régime avait été sans cesse frappé par les Américains et de fait, il n’avait pas pu manipuler les Américains et les Russes pour obtenir des garanties de sécurité qu’il souhaite. Les Pasdaran humiliés par Washington ont alors inventé des récits d’attaque à l’acide pour persuader le peuple qu’ils avaient les moyens de sévir.

En revanche, Rafsandjani, qui voit son salut de la rupture avec le régime, s’est lancé dans des révélations déstabilisantes. Les chefs Pasdaran n’ont pas pris positions révélant leur impuissance.

Moscou a alors tendu la main au régime. Washington a surenchéri. Les dirigeants ont ainsi obtenu une seconde chance inespérée : ils devaient oublier leurs querelles pour se focaliser sur la manipulations des Américains, mais ils n’ont pas su mettre de côté leurs intérêts. Du fait de cette guerre interne, ils ont encore raté une grande occasion d’assurer leur avenir. Rafsandjani a profité du désordre pour accentuer sa déviation.

Les dirigeants cléricaux ont éliminé leur patron Mahdavi-Kani, rival de Rafsandjani, pour permettre à Rafsandjani de lui succéder afin qu’il demeure au sein du régime. Il n’a pas répondu. Ils ont alors tout tenté pour relancer leur dernier joker, la fausse opposition, le Mouvement Vert grâce à la dénonciation de l’agression des femmes ! Mais le peuple a boycotté cette opération car les slogans n’avaient rien de subversif. Le régime n’avait pas de plan B. La bourse a chuté !

Vendredi (24 octobre 2014 – 02 Aban 1393), dernier jour de la semaine dernière, les mollahs dirigeants ont lancé un appel à l’unité dans leur sermon de la prière de Vendredi Mais Rafsandjani a continué sa déviation par des nouvelles révélations déstabilisantes. La panique ne pouvait que s’amplifier. Une semaine difficile attendait également le régime avec le boycott interne et populaire de la décade ds deuils chiites du mois de Moharram, l(absence de mobilisation pour la journée du Bassidj des écoliers et peut-être de l’agitation contre-révolutionnaire à l’occasion de la journée internationale de Cyrus le grand, le fondateur de l’empire perse, un personnage très aimé du peuple.

Il y a eu un appel de l’opposition officielle pour des manifestations dans tout le pays au même prétexte que la semaine dernière. Les mollahs tentaient de relancer leur seul joker car ils craignaient des complications insurmontables à l’échelle nationale.

Samedi (25 octobre 2014 – 03 Aban 1393), le régime était en difficulté et sa seule option était une opposition moribonde pour ralentir sa chute. Rafsandjani a repris son offensive contre ce corps agonisant en révélant via le site Farârou que le niveau du seuil de la pauvreté était 3 millions de tomans soit 10 fois, le revenu moyen mensuel des salariés Iraniens !

Par ailleurs le site ILNA contrôlé par son clan a insinué une possible pénurie de pain en raison de la menace de grève des milliers d’ouvriers boulangers impayés depuis des mois.

Enfin, le site ISNA, le média phare du clan Rafsandjani a enchaîné les révélations : un possible rationnement de l’eau dès janvier prochain, une hausse de 100% de la toxicomanie des mineurs, la triche dans le calcul du chômage et l’achat de 400 tonnes d’or par les nantis paniqués cette année. IsNA a aussi révélé que le régime n’arrivait pas à surveiller internet, incitant les jeunes à utiliser des proxys pour entrer en contact avec l’extérieur.

Enfin, Rafsandjani, a signalé sa propre différence avec ses collègues, en écrivant aux dirigeants saoudiens pour demander le pardon du mollah Cheikh Namer !

On était alors à la veille du mois de Moharram et ses deuils des saints martyrs fondateurs du chiisme et il n’y avait pas le moindre signe de mobilisation populaire ou même officiel comme des drapeaux noirs à l’extérieurs des ministères. Le gouvernement a organisé une procession pour prétendre le contraire, mais la participation a été très très faible.
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Ali Larijani, qui veut le pouvoir pour assurer des garanties de fuite pour son clan, a misé sur l’annonce de l’arrivée d’un nouveau procureur au sein du pouvoir judiciaire contrôlé par son frère afin de se poser en arbitre du jeu aussi bien face à Rafsandjani qu’au gouvernement qui ne mobilisait pas. Mais la cérémonie a réuni moins d’une vingtaine de personne et a révélé l’impopularité et l’impuissance effective du clan Larijani.
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Les nantis ont paniqué. La bourse a enregistré une nouvelle baisse.

Le mouvement Vert avait donné rendez-vous au peuple vers 10h du matin en prévision à cette situation de crise, notamment sur la gigantesque place Azadi de Téhéran ou sur des sites gigantesques d’autres villes : mais les Iraniens ne se sont pas déplacé par cette fausse opposition qui est le dernier joker du régime ! Le Mouvement Vert n’a trouvé en tout et pour tout que 8 femmes pour défiler en sa faveur dans une petite avenue de Téhéran !
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Le régime se retrouvait nu à la veille de 1er du mois de Moharram : il a compris qu’il n’aurait personne à ses côtés pour pleurer ses martyrs pour affirmer avoir des appuis pour tenir malgré la perte de légitimité.

Le Mouvement Vert a tenté de rattraper le coup en annonçant un monstrueux déploiement de miliciens pour expliquer son échec. Il devait ne apporter la preuve. Il a publié un vidéo furtive et illisible où on peut voir des appelés placés en faction devant le ministère de l’intérieur !
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Le régime a alors évoqué l’arrestation de la fausse opposante Nasrine Sotoudeh pour changer de sujet !

Le site Tasnim, lié au Pasdaran, a flanché un peu en révélant que deux jours plus tôt à Khorram-Abad, un mollah d’un rang élevé avait été tabassé en plein jour par des jeunes qu’il avait critiqué et aucun policier n’avait volé à son secours ! Un site lié aux Chefs Pasdaran se rangeait de facto des éléments dissidents et surtout du peuple. La bourse a continué sa chute. Le régime est intervenu par des achats massifs, mais n’a pu fait remonter les indices pour cacher ce crash, au moment de la fermeture de la bourse vers 13h.

Le régime a alors annoncé la pendaison de Reyhaneh, une condamnée médiatisée à maintes reprises à chaque fois qu’il y avait besoin d’une diversion ! On a même eu comme preuve sur des sites liés à la fausse opposition, la « vidéo de sa mère pleurant après la pendaison ». Mais on avait visiblement un faux car on l’entend pleurer dans le noir, alors que l’exécution était censée avoir lieu le matin. Cela avait été tourné à un autre moment lors d’une précédente rumeur de pendaison nocturne de cette Reyhaneh, qui pour nous reste une opération de diversion médiatique du régime.
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Dans la foulée, le fils du chanteur Shajarian qui est l’un des artistes officiels du régime a publié une vidéo déjà prête pleurant le départ de Reyhaneh !

Enfin, la mère » de Reyhaneh a publié des commentaires sa page Facebook (privilège réservé à ceux du régime) pour inviter le peuple à venir participer à l’enterrement de Reyhaneh dans un célèbre cimetière en compagnie des plus célèbres artistes du pays ! On avait une méga diversion pour détourner les attentions du fiasco à venir d’absence de mobilisation pour Moharram, le grand des deuils des saints martyrs fondateurs du chiisme !

Les Anglais qui en 2013 avaient rompu avec le régime pour le faire tomber avant un deal avec Washington, mais se sont récemment ravisés en tentant de monter un deal, ont condamné la pendaison de Reyhaneh par l’Amnesty international, leur outil de pression internationale, accordant une seconde vie à la diversion du régime pour cacher le fiasco à venir du boycott interne de Moharram. Washington qui veut un deal pour la reprise du régime islamique a accordé une très grande couverture à cette affaire sur CNN et Voice of America, la chaîne publique américaine.

Les patrons du régime ont dû respirer un peu. Les plus hauts dirigeants devaient alors se rassembler autour du Guide (le représentants du clergé) pour une nuit de prières et de recueillement en mémoire des martyrs pour veiller l’avènement de Moharram. Les patrons du clergé et les frères Larijani étaient là, mais on n’a pas vu Rafsandjani ou les chefs Pasdaran. Ces derniers n’avaient pas pu dépasser leurs querelles avec le clergé pour simuler l’unité ! Dans la salle on n’a pas vu les derniers députés fidèles, les membres du Gouvernement et les officiers en charge des diverses forces armées, mais des anonymes – des figurants – parqués derrière une solide barrière de sécurité. Le régime qui avait cumulé les échec était donc divisé et manquait de partisans à haut niveau à la veille d’une importante date, le début de la commémoration des fondateurs du chiisme !
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Le clergé humilié par ce fiasco a nié sa défaite en prétendant que le rassemblement n’était pas pour Moharram mais en mémoire de l’ayatollah Mahdavi-Kani mort la semaine dernière !

Dimanche (26 octobre 2014 – 04 Aban 1393), on n’a vu aucune mobilisation populaire en rapport avec le mois de Moharram. Les mollahs de base restaient invisibles par peur de s’afficher au côté du régime en perte totale de vitesse. Les chefs Pasdaran n’ont pas montré d’intérêt pour cet incontournable événement islamique.

En ce jour, le régime devait aussi célébrer une des révoltes de Khomeiny contre le Shah (le jour de l’anniversaire de ce dernier), mais personne n’a abordé le sujet en raison de l’impopularité extrême de Khomeiny et à l’inverse la popularité incroyable dont jouissent les rois Pahlavi depuis longtemps grâce à la révélation de leur engagement pour l’Iran.

Les patrons du clergé, le gouvernement et les Larijani qui avaient montré de l’intérêt pour sauver le régime n’ont jugé pas opportun de se mettre en avant sur ce sujet et aussi sur le début de Moharram. Ils ont décidé d’améliorer leur image et celui du régime par d’autres initiatives.

En premier, le gouvernement a annoncé un grand rassemblement international pour une meilleure production et exportation du goudron, une de ses sources de revenus. L’opération était sans doute montée en prévision au boycott absolu de Moharram, mais elle a été un échec cuisant car malgré une participation étrangère intéressante, elle n’a débouché sur aucun contrat ! De fait, le gouvernement l’a oubliée.
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Le gouvernement a aussi annoncé l’arrivée d’un train de touristes occidentaux à Téhéran pour évoquer des appuis en Occident. La dépêche parlait de 100 touristes, mais on n’a vu qu’une quinzaine. Encore une fois, on avait une opération montée à l’avance qui débouchait sur un fiasco.
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Les Larijani ont tenté de redresser leur image et celle du régime en annonçant une conférence sur le thème de leur dernière loi d’autogestion des moeurs islamiques par les croyants eux-mêmes selon le principe islamique de recommandation du bien et interdiction du mal ! Ils pensaient mobiliser autour d’eux les Pasdaran dépassés par les événements, avec cette loi suggérant l’existence d’une base solide, mais personne n’a été assez fou pour soutenir cette auto-suggestion de puissance au côté de Sadegh Larijani, le chef du pouvoir judiciaire, qui devait la présider. Ce dernier s’est retrouvé avec peu de personne dans une petite salle !
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Le clergé a fait appel aux chefs des corporations professionnelles pour une mobilisation religieuse des milliers de Bazaris en évoquant encore la commémoration de Kani par peur d’un nouvel échec. Le clergé avait vu juste car la mobilisation n’a pas dépassé la vingtaine de personnes !
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Les Bazaris, historiquement pilier du clergé, en rupture avec le régime depuis quelques années, rejetaient également massivement l’Islam. Le régime ne pouvait les citer comme ses appuis pour se maintenir malgré tout. La bourse a renoué avec la chute !

Généralement dans ce gens de cas, le clergé agite la fausse opposition interne. Mais la veille, celle-ci n’avait pas pu intéresser le peuple. Le gouvernement avait alors utilisé la pendaison de Reyhaneh et des soutiens en sa faveur, voir un grand enterrement populaire pour masquer la défaite de sa fausse opposition interne. On y était : on a vu la mère avec 5 ou 6 hommes qui semblaient être des gardes et des reporters (donc des gens du régime) ! Or, quand quelqu’un meurt, surtout de manière injuste, il suscite un soutien populaire. Là on n’avait même pas un rassemblement de la famille ou des voisins, mais des gardes !
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Le régime était humilié par le boycott de Moharram. Ses dirigeants n’avaient pas pu jouer la diversion. Ali Larijani a nié son propre isolement en annonçant l’adoption d’un supplément à sa loi, stipulant des punitions pour ceux qui empêcheraient les croyant d’agir pour le bien. Son frère Sadegh Larijani s’est aussi posé un défenseur du régime en annonçant un nouveau procès contre Rahimi, 1er vice-président d’Ahmadinejad et surtout un important pion de Rafsandjani, pour empêcher ce dernier de profiter de cette situation !

Dans la soirée, divers responsables de tout bord devaient se réunir pour le début de Moharram, mais il n’y a rien faute de partisans à leurs côtés. Ils se sont tous réunis au prétexte du premier anniversaire de l’un d’entre eux dans un sorte de speed-dating entre ennemis pour trouver des alliés et créer des clans mixtes pour assurer leur avenir. Mais on n’a vu aucun rapprochement permettant à un groupe de se poser comme le clan dominant.
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Lundi (27 octobre 2014 – 05 Aban 1393), le régime était incapable de rassembler pour un grand événement religieux et aussi incapable d’avancer à l’unisson dans ce contexte difficile. Le gouvernement n’a pu organiser que deux petits rassemblements pour Moharram, une centaine de personnes cachés dans un local du Bazar et un quarantaine de personnes quelques part dans la région économiquement sinistrée de Mazandaran.
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Rafsandjani a repris son offensive contre le régime en affirmant dans ses média que les ouvriers iraniens vivaient dans un misère noire par la faute des salaires insuffisants et de toutes les façons rarement payés ! Un économiste reconnu et appartenant à son clan a aussi affirmé que le gouvernement n’avait engendré aucun progrès économique palpable. Personne n’a attaqué Rafsandjani ! Aucun responsable ne pouvait l’arrêter et ne désirait aller à l’encontre d’une chute vue comme inévitable !

Washington a vu une opportunité pour un deal. Sachant que les mollahs refusent tout deal à moins d’obtenir des garanties de sécurité qu’il ne peut leur accorder, Washington a insinué de nouvelles sanctions en s’engageant un peu dans la voie de la condamnation des violations des droits de l’homme par un avis de tristesse de son pion onusien, l’inspecteur des droits de l’homme Ahmad Shaheed à propos de Reyhaneh.

Le gouvernement a vu dans cette approche timorée des droits de l’homme une faiblesse de Washington. Zarif s’est rendu sur les site de Fordo et Natanz pour se lancer dans des déclarations nucléaires provocatrices !
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Washington a empêché l’escalade en envoyant en Iran de nombreux nouveaux ambassadeurs très souriants de la part de quelques alliés sûrs comme la Turquie, la Finlande et l’Italie (post Berlu). Rohani a reçu les bons émissaires de Washington, mais n’a pas parlé en faveur d’un deal car l’approche de Washington n’avait aucun moyen de pression.
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Mais dans le même temps, on n’a pas entendu Zarif. Le gouvernement issu du clergé ne jugeait pas le moment opportun pour s’attirer les foudres de Washington. Les autres composants du régime ont aussi gardé le silence et n’ont pas parlé en faveur d’une escalade car ils avaient peur que leur intransigeance n’aggrave la situation !

Mardi (28 octobre 2014 – 06 Aban 1393), la direction du régime était dans l’incapacité de bouger. Rafsandjani a repris ses efforts de déstabilisation du régime en affirmant dans Bahar (Printemps) que le clergé en perte de vitesse lancerait sous peu une fatwa en faveur du vitriolage des femmes non voilées pour intimider le peuple !

Ali Larijani a affirmé son opposition à Rafsandjani en faisant savoir par l’un de ses députés que le Parlement refuserait demain la confiance au futur ministre des Sciences de Rohani au motif de lien avec les partisan du complot contre le régime.

Le clan de Rafsandjani a remis en cause la pertinence du Parlement par un article hostile à la loi de pénalisation des fonctionnaires mal-voilées !

Le gouvernement était frappé de paralysie et ses deux principaux rivaux se battaient ! Les Chefs Pasdaran qui arrivent en 3e position ont annoncé une « conférence sur la défense passive » pour mobiliser les derniers fidèles et avoir une occasion officielle pour parler. On y a surtout parlé politique. Le commandant Firouz-Abadi (en kaki), vétérinaire ventru promu chef des armés, a saisi l’occasion pour attaquer Rafsandjani en affirmant que les vitriolages (l’invention même des Pasdaran) était l’un de ses complots médiatiques contre le régime via l’agence ISNA.
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Dans le même temps, le site Parsineh de la milice des Pasdaran a publié un article sur où et à quel prix on pouvait acheter de l’acide à Téhéran pour entretenir la peur. Enfin, la direction de la milice des Pasdaran a aussi attaqué un peu le clergé en menaçant d’exclure son représentant Rohani du conseil de la surveillance d’internet ! Elle entendait tester le clergé et sonder sa capacité de riposter.

Le clergé n’a pas riposté. Il devait organiser un grand rassemblement autour du Guide pour rappeler qu’il avait le Guide comme atout pour garder le pouvoir. Mais il ne put que réunir une trentaine de ses quelques 5000 responsables d’organisation du pèlerinage du Hajj. Le Guide n’a pu dissimuler son désarroi devant cette confirmation de l’affaiblissement du régime et du clergé.
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L’Europe (encore diplomatiquement menée par les Anglais) a changé d’attitude vis-à-vis du régime et mis l’accent sur la noirceur du régime en arrêtant comme trafiquant le fils, du supposé victime de Reyhaneh, qui avait refusé son pardon à cette dernière et de fait confirmé sa condamnation à mort. Par ailleurs, la BBC, la voix de l’Etat anglais, a mis l’accent l’arrestation de deux responsables d’ISNA à Ispahan en liaison avec le vitriolage, mettant en valeur la filière déviationniste de Rafsandjani ! L’Angleterre semblait renonçait à un deal avec le régime puisqu’il semblait condamné et elle privilégiait à nouveau sa mise à mort !

Les super-nantis ont bien compris le revirement délicat de Londres. Pratiquement tous ont placé leurs fortunes bien mal acquise en Angleterre ou les pays britanniques. Ils ont paniqué. La bourse a plongé et le dollar est parti en hausse sous l’effet de leur demande soudaine.

Le gouvernement a alors interdit le site de Persépolis pendant 3 jours pour travaux car on était à la veille de la journée internationale de Cyrus le grand, le fondateur de l’empire iranien et l’auteur de la première déclaration des droits de l’homme pour empêcher tout rassemblement sur sa tombe au moment où tout le monde boycottait l’Islam !

Le gouvernement a aussi choisi la diversion en parlant d’une descente policière à une cérémonie en mémoire de Reyhaneh. Mais via l’un de ses négociateurs, Takht-ravantchi, il a aussi annoncé le refus de tout accord sur le nucléaire en dehors des lignes rouges du clergé pour provoquer Washington et le forcer à assouplir ses positions.

Washington a insinué d’éventuelles sanctions par une condamnation officielle de l’exécution de Reyhaneh par son allié canadien. Moscou a tenté encore sa chance en évoquant via l’une de ses agences de presse la possibilité d’une reprise des négociations à 21 jours à partir de ce jour. Mais le régime a refusé pour se trouver dans une confrontation avec Washington !

Mercredi (29 octobre 2014 – 07 Aban 1393), le gouvernement tremblait à l’idée d’un rassemblement sur le tombeau de Cyrus par peur de la popularité de ce dernier et du royalisme, le seul système dont le patriotisme peut empêcher l’entrée massive des marionnettes de Washington sur la scène politique iranienne. Rohani devait s’affirmer. Il est allé au Parlement pour défendre son nouveau ministre des Sciences. Ali Larijani et les quelques députés encore présents au Parlement l’ont écouté, mais n’ont pas voté la confiance, se plaçant au dessus de Rohani pour se proposer en alternative et lui ravir sa place.
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Larijani a continué son action en remettant en cause la gestion de Rohani sur le site Mehr en annonçant la mort de l’artisanat et du secteur plastique iranien par la faute d’importation de produits moins chers d’origine chinoise.

Rafsandjani a aussi intensifié son offensive contre le gouvernement en insistant sur la chute des revenus pétroliers du régime, seule vraie source de devise indispensable à sa survie ! La bourse a continué de chuter !

Washington n’a pas aimé ces agitations avec comme issue la perspective de chute de l’islamisme ou l’arrivée d’Ali Larijani qui serait la fin du demi-apaisement actuel, même s’il n’est qu’une feinte. Un adjoint de Ban Ki-moon est alors arrivé à Téhéran pour rencontrer d’abord Zarif, puis Ali Larijani.
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À l’issue de cette visite, Ali Larijani a annoncé à sa tribune du Parlement que sa loi en faveur de la recommandation (ou ordre) d’appliquer le bien a toujours été de son point de vue une action uniquement orale, séparant les vitriolages de cette loi islamique donc chère à Washington ! Dans le même temps, le gouvernement a annoncé la résolution de l’affaire des vitriolages grâce à l’arrestation d’un coupable portant une cravate (assimilable aux royalistes contre-révolutionnaires) et travaillant pour les Anglais !
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Washington avait sans doute demandé aux deux dirigeants de clore l’affaire gênante du vitriolage exploitée par Londres contre le régime et susceptible de nuire à l’Islam dont l’Amérique a besoin en Iran. Du cynisme pur alors que l’on était dans la journée d’hommage à Cyrus qui préférait les droits des hommes à la raison d’Etat.

Washington avait ordonné et le régime avait reculé, admettant de facto son incapacité à résister ! Les super-nantis ont paniqué et la bourse a fini en chute libre sous l’effet de ventes massives. et le dollar a augmenté sous l’effet de leur demande et ce malgré malgré le contrôle de sa vente en raison d’une hausse considérable de la demande. Un peu, plus tard, la publication du rapport hebdomadaire de la bourse a révélé un crash de 21% !
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Le clergé a annoncé le rassemblement de ses bénévoles de Téhéran pour la recommandation du bien. On a vu une photo avec 300 personnes, mais les différentes groupes de personnes n’avaient pas des ombres au sol identiques ! Le régime avait fabriqué une image pour nier son déclin.
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Washington a considéré que le régime était très mal-en-point, il a oublié l’enterrement des affaires gênantes de sa propre part et a vivement critiqué l’exécution de Reyhaneh et les vitriolages par l’intermédiaire du sénateur Ed Royce. RSF (toujours alignée sur Washington) a aussi emprunté l’argument anglais en dénonçant des pressions sur les journalistes de l’ISNA, mais sans pour autant appeler à des sanctions contre le régime. Enfin, la chaîne de la Télévision de l’Etat américaine, la Voice of America, a consacré son émission de débat en persan à l’accusé factice du régime dans l’affaire du vitriolage.

La chaîne a aussi inclus dans son panel des intervenants Nourizad, un ultra intégriste récemment recyclé en opposant qui est chargé de dénoncer les crimes des Pasdaran pour faire de la publicité indirecte sur une puissance qu’ils ont perdu. Nourizad n’a pas dérogé à la règle en évoquant les Pasdaran comme étant les auteurs d vitriolage. Washington a ainsi diabolisé le régime se donnant les moyens de le sanctionner tout en perpétuant le mythe de la capacité de nuisance des Pasdaran pour empêcher le peuple de bouger et mettre fin à la règne de l’islam en Iran.
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Pour résumer, Washington a pris en main la gestion des infos sur ce sujet pour mettre la pression aux dirigeants du régime sans que cela ne profite à un changement de régime selon les vœux du peuple.

Jeudi (30 octobre 2014 – 08 Aban 1393), on était sur le troisième temps fort de la semaine : la Journée de la milice écolière ! Le régime devait célébrer l’engagement des jeunes écoliers et lycéens en sa faveur par des rassemblements paramilitaire avec ces derniers.

Au cours des dernières années, on a assisté à la fonte de ces troupes de jeunes miliciens. C’est pourquoi on a sans cesse eu droit à des rassemblements de plus en plus petits. Cette année, le régime n’a rien annoncé et a même oublié de parler du sujet. Cela voulait dire qu’il n’y avait eu aucune mobilisation et aussi qu’iil n’avait pas le personnel pour fabriquer des images. Les chefs Pasdaran gênés ont annoncé seulement des préparation en cours pour envoyer des écoliers en stage de guérilla dans le sud du pays. Pour faire oublier leur désarroi, ils ont fait état de la capacité de couler tous les portes-avions américains avec leurs vedettes rapides ! Ils ont également annoncé le sauvetage de l’économie iranienne grâce à exploitation efficace du pétrole...

Le maire milicien de Téhéran Ghalibaf, jadis proche de Rafsandjani, mais exclu par lui et incapable de retrouver sa place ou intégrer le clan des chefs Pasdaran, a fait installer quelques panneaux désignant les Américains comme partisans de Shemr, l’ennemi des saints martyrs fondateurs de l’islam, pour s’approcher de ses camarades de la milice.
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Ali Larijani, qui hait Ghalibaf, n’a pas aimé qu’il mette la mairie de Téhéran au service des Pasdaran. Il a souligné la corruption foncière de Ghalibaf par l’intermédiaire du terrible juge Seraj, chargé du dossier de Mehdi le fils de Rafsandjani. L’ayatollah Nouri-Hamedani, le beau-père, de Sadegh Larijani a aussi attribué l’actuel refus du port du voile dans les ministères comme le résultat de la mollesse de Rohani !

En résumé, on avait plus de guerre interne à un moment la faiblesse du régime était confirmée par son incapacité trouver des appuis populaires.

L’Angleterre a critiqué officiellement la pendaison de Reyhaneh par l’intermédiaire de Catherine Ashton, la patron ne désormais permanente des négociations onusiennes avec le régime. Elle a aussi exigé la fin de la peine de mort en Iran, mettant le régime face à une possible sanction à ce sujet.

Dans la foulée, Amnesty international a demandé à l’ONU de mettre la pression nécessaire sur le régime pour exiger des réformes. Enfin, la BBC en persan a dénoncer la corruption des riches qui dilapidaient l’argent du pays en commandant de gigantesques plateaux de fruits de mer et de sushi pour les nuits de deuil de Moharram.

L’Angleterre confirmait sa volonté de renverser le régime à un moment où il était divisé et très affaibli. Elle entendait diaboliser le régime pour empêcher un deal de dernière minute avec les Américains et encore provoquer sa chute avant qu’il ne cède face à l’Amérique.

L’ONU principalement financée par Washington n’a pas prêté d’attention aux demandes anglaises. En revanche, Washington a utilisé cette menace pour relancer l’offre d’un deal en insistant sur sa volonté de paralyser le programme nucléaire iranien, mais aussi sa disposition à négocier dans les dernières semaines de délais qui restent au régime.

Sous l’effet de ces menaces latentes de Londres et Washington, les nantis du régime ont paniqué. Ils se sont rués vers l’achat du dollar et le billet vert est monté.

Le clergé a dénoncé l’affaire des vitriolages comme un complot anglais pour appeler les autres composants à clore cette affaire au plus vite. Le clergé a aussi annoncé l’existence de 5000 ordonneurs de bien à Qom pour rassurer les paniqués. Les Pasdaran ont aussi fait état de la neutralisation d’un sabotage à Arak pour affirmer qu’ils avaient encore quelques ressources pour se défendre. Mais on n’a vu aucune image liées à ces annonces et chacun a réaliser que les derniers responsables du régime n’avaient que des slogans en réserve.

Vendredi (31 octobre 2014 – 08 Aban 1393), en ce jour, la commission des droits de l’homme de l’ONU devait se réunir à Genève. L’ONU n’a pas exclu le représentant du régime, Javad Larijani. Il s’est rendu à Genève !

Washington a, par intermédiaire des se pions iraniens, fait état (en persan) de 200 prisonniers en instance de pendaison à Rezayieh pour montrer qu’il pouvait malmener le régime, mais n’a rien intenté en anglais à son encontre, lui accordant un nouveau sursis pour capituler. Les Allemands ont en revanche interviewé le représentant du régime et par ses réponses archaïque, ils ont montré un visage hideux du régime ! Les Anglais ont encore interdit tout voyage en Iran à leurs citoyens pour souligner la situation critique du pays.

En Iran, la situation était assez proche de cette vision car il n’y avait encore rien ou presque rien pour Moharram ! Par exemple à Tabriz, la prière traditionnelle du Bazar au premier vendredi de Moharram n’a mobilisé qu’une vingtaine de vieillards !
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A Téhéran, la prière de vendredi a également été boycotté car on a vu une image trafiquée avec un nombre grandissant de gens entre deux lignes tracées par hasard selon la perspective du lieu.
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Devant cet échec sans appel, le représentant du clergé a nié la réalité de la semaine en saluant la formidable mobilisation du peuple pour Moharram, pour Khomeiny, pour la journée du bassidj des écoliers et pour la semaine prochaine au moment d’Achoura qui coïncidera avec la prise de l’ambassade américaine, l’opération qui a permis à Khomeiny de virer les pions de Washington. L’orateur du jour a aussi décrit le vitriolage comme le mal absolu que les ordonneurs du bien doivent empêcher... pour disculper le régime dans cette affaire ! On a ainsi eu un sermon entre propagande et mea-culpa, preuve d’un état réellement critique pour le régime en Iran.
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Dans l’après-midi, on a entendu Nourizad pleurer la mémoire du faux opposant Sattar Behehsht à l’occasion de l’anniversaire de sa mort jeudi dernier ! On a eu un reportage d’un rassemblement en sa mémoire où la sœur du défunt décrit la scène de sa torture sans verser une larme. On voit aussi la mère dans le même état de sobriété. Il faut préciser que ce Sattar Behehshti est un faux opposant imaginaire (sans aucun passé), présenté comme un bon musulman et un bon révolutionnaire mort sous la torture pour islamiser l’opposition du peuple et souligner aussi la puissance des Pasdaran ! Mais selon les infos du régime, l’anniversaire de la mort de ce personnage est dans une semaine. Là, le régime le mettait la semaine dernière pour zapper son boycott et aussi occuper les esprits pour faire diversion par rapport à l’humiliant boycott encoure de Moaharram et les encore plus humiliants boycotts à venir d’Achoura et de la prise de l’ambassade américaine...
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Conclusions | Cette semaine, le régime sortait d’une nouvelle défaite dans son bras de fer avec Washington et de crises internes. Il devait mobiliser pour les deuils chiites, en mémoire de Khomeiny et de la création de la milice des jeunes afin d’affirmer sa légitimité, mais il n’a eu aucun succès. En prime, il a eu encore plus de crise politique et plus de panique financière au point qu’il n’a même pas pu trouver des volontaires en son sein pour sa fausse opposition qui est sa seule joker pour éviter une fin sanglante. Londres qui avait un temps songé à sauver le régime est revenue à une politique hostile à son égard pour le liquider avant qu’il plie devant Washington.

Ainsi après plusieurs semaines de revers internationaux, le régime a eu aussi une grosse semaine de très gros revers nationaux. Cette semaine de véritables défaites a convaincu ses derniers responsables fidèles du déclin absolu du régime et de ses patrons. Ces derniers ont fini cette semaine éprouvante, qui présageait de nouvelles ruptures, en se rassurant par la propagande, en niant la réalité, espérant un miracle alors que tout indique le contraire d’un miracle pour eux et le régime infernal qui ont imposé au peuple iranien.
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Nous pourrons peut-être voir le bout du tunnel et assister à la résurrection de l’Iran moderne dont le Shah avait jeté les bases à l’image de ce prototype d’automobile 100% made in Iran daté de 1972 !