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Iran-Panahi : Ahmadinejad, co-directeur de la Berlinale !
20.01.2011

Hier, les médias du régime ont fait savoir que le président Ahmadinejad s’opposait à l’interdiction de tournage imposée à Jafar Panahi par le Chef du pouvoir judiciaire, Sadegh Larijani et de la possibilité d’une relaxe. Cela est tout à fait impossible car au sein du régime des mollahs, le Président exécute les choix du Conseil de Discernement, véritable conseil d’administration du régime, dont fait partie le chef du Pouvoir Judicaire. Le Président est en quelque sorte sous les ordres du Chef du Pouvoir Judicaire : il ne peut le contredire : il serait rappelé à l’ordre par le Conseil de Discernement. Nous sommes face à une mise en scène du régime pour faire parler de Panahi, ce cinéaste partisan d’un islamisme modéré



Il y a environ un mois, l’AFP parlait du rôle prépondérant d’Ahmadinejad dans la condamnation de Jafar Panahi alors que ce rôle est celui du Pouvoir Judiciaire. Nous parlions alors d’une mise en scène car Jafar Panahi n’a jamais dénoncé le système islamique au pouvoir en Iran : il est lié au Bureau de Consolidation de l’Unité entre l’Université et le Centre de formation du clergé, organe d’islamisation des études universitaires. Par ailleurs, Panahi soutient Moussavi, un membre du Conseil de discernement, un homme qui se présente fièrement comme un islamiste de la ligne de Khomeiny.

De fait, l’arrestation de Panahi était un moyen de le promouvoir comme une victime, pour en faire un porte-parole de facto des opposants. Dans ce rôle, son islamisme modéré aurait donné une couleur islamiste modérée à l’opposition du peuple au régime.

Le régime nie ainsi l’existence d’une opposition laïque et pire encore l’existence de revendications laïques. Un exemple de ce travail est son film Offside où il est prétendu que la principale revendication de jeunes Iraniennes était le droit d’accès au stade de foot alors que selon la charia, elles sont privées des droits les plus élémentaires. D’autres font des films avec des femmes actives… On trompe ainsi l’opinion occidentale afin qu’elle ne soit pas concernée par l’urgence d’un soutien au peuple pour un changement de régime. Les cinéastes iraniens comme Panahi sont en fait des agents de propagande.

Les Etat européens ne sont pas dupes : ils ont des ambassadeurs en Iran et connaissent les vraies priorités du peuple, mais ils ne peuvent pas encourager la chute de ce régime car il leur vend le pétrole par un procédé illégal à 1/5 de son prix du marché. Ils préfèrent donc aider le régime et ses agents de propagande pour calmer leur opinion. C’est ainsi que des films comme Offside de Panahi qui sont d’une pauvreté affligeante du point de vue des images, de la lumière, des dialogues et de la mise en scène sont primés dans tous les grands festivals.

Ce système a toujours été viable en simulant des pressions contre ces véritables agents secrets. Selon un schéma immuable, le cinéaste tournait en secret son film : ce qui est impossible dans un régime policier où les téléphones sont écoutés, mais cela laissait supposer une certaine liberté ! Puis, le cinéaste envoyait une copie de son film à un festival : ce qui est également impossible, mais cela supposait encore une fois quelques libertés ! Le film était sélectionné et là, le régime lui refusait son visa. L’Occident s’enflammait. Coup de théâtre : à la dernière minute, le régime accordait le visa au cinéaste qui arrivait sous les applaudissements de la grande famille du cinéma ! Il est important de noter que cela a été rendu possible grâce au financement de films européens et notamment français par des capitaux iraniens.

Ces révélations étaient gênantes ! On a changé de scénario : l’année dernière Cannes a choisi Panahi comme jury alors que ce dernier ne tourne plus depuis des années. Téhéran a arrêté le cinéaste. Cannes s’est enflammée ! On a alors sans cesse parlé de l’engagement de Panahi pour le modéré Moussavi ! On a ainsi atteint la perfection en matière de propagande car en l’absence de ce faux opposant, personne n’a pu le prendre à défaut et poser des questions qui embarrassent les mollahs et les occidentaux.

Ce modèle de bourrage de crânes était parfait. On recommence à la Berlinale : il y a deux jours, Dieter Kosslick, le directeur du festival de Berlin a déclaré qu’il avait invité Jafar Panahi à faire partie de son jury pour la 61e édition de ce festival qui aura lieu du 11 au 21 février. Le lendemain, Téhéran a commencé son battage. On parlera donc de l’engagement de Panahi pour le modéré Moussavi le 11 février date anniversaire de révolution islamique par Khomeiny, modèle très modéré de Moussavi.

Ce n’est pas drôle car actuellement, le régime est très en difficulté : il a perdu ses partisans notamment les jeunes miliciens issus du peuple. Il repose sur une base très réduite de quelques milliers de miliciens. Et de fait, il ne peut pas organiser un grand rassemblement le 11 février prochain pour le 32e anniversaire de la révolution islamique.

Ce 11 février 2011, les Iraniens s’attendaient à ce que l’on parle de la défaite de la révolution islamique, mais il semble que les amis occidentaux des mollahs entendent consacrer ce 11 février 2011 à parler de Moussavi, le plus sanguinaire des partisans de Khomeiny.


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