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Iran : Les islamistes les plus dangereux s’habillent en Prada
11.02.2010

sous-titre : Hommage à Ben Laden... Soyons clair d’emblée : Ben Laden est l’homme à abattre et nous l’aurons. Ce sera lui ou notre conception de l’Humanité. Mais, nous devons néanmoins reconnaître les qualités de notre ennemi : il est sincère et ne cherche pas à se faire passer pour autre chose que ce qu’il est. Le Coran dans une main, la Kalachnikov dans l’autre, Ben Laden n’essaie pas une seule seconde de poser devant les caméras en tant que philosophe, cinéaste, artiste, avocat ou tout autre intellectuel. De ce fait, il ne représente pas un réel danger puisqu’il est facile à identifier. Je serai même tenté de dire qu’il cache derrière sa longue barbe un certain romantisme, me faisant penser au Vieux de la Montagne [1].



Non, la vraie menace nous vient de la bourgeoisie islamiste qui, maline comme une mendiante, prend des allures raffinées, ânonne un discours droit-de-l’hommiste et nous anesthésie par ses apparences qui miroitent la modernité mais dissimule un archaïsme des plus rétrograde.

La bourgeoisie-islamiste que j’ai baptisée bourgeollah, n’a qu’un seul objectif : préserver ses intérêts particuliers en faisant perdurer un système social esclavagiste grâce auquel elle se nourrit depuis des siècles. Elle est étrangère aussi bien au capitalisme industriel qu’à l’égalité des classes. Elle ne voit son existence qu’à travers l’exploitation et la spoliation de la grande masse des travailleurs qu’elle aime nous décrire avec des adjectifs comme “illettré”, “inculte” ou “fanatique”, justifiant par le mépris le sort qu’elle lui réserve. Elle s’oppose donc à toute tentative d’évolution des sociétés musulmanes en jouant le rôle de “l’amoureuse de la liberté”. Elle prétend être victime d’une certaine “dictature”, celle qui justement tente de bousculer l’ordre établi.

La révolution islamique de Khomeiny en Iran est l’œuvre du bourgeollah. En proies du matraquage de désinformation, les paysans et les ouvriers n’ont rejoint la vague de protestation que quelques semaines avant la chute du régime impérial. Devenus gênants après la victoire des islamistes, Khomeiny s’en est débarrassé pendant la guerre Iran-Irak en sacrifiant la jeunesse des couches populaires à l’enfer du front. La milice (les Pasdarans) avait d’ailleurs surnommé de “jetables” (یکبار مصرف, littéralement “à usage unique”) les petits soldats de 11 à 15 ans qu’on utilisait pour nettoyer les champs de mines ou donner des assauts suicidaires. Khomeiny s’inspirait d’Hitler qui en avait fait autant avec ses chemises brunes lors de la nuit aux longs couteaux. Cette purge permit au régime des Mollahs de briser définitivement toute revendication sociale et de rassurer la bourgeoisie islamiste, hostile aux réformes de grande ampleur entreprises durant le règne des Pahlavi.

L’entourage de Khomeiny, à Neaufle-le-Château et puis à Téhéran, était uniquement composé de bourgeois-islamistes. Je mettrai au défi quiconque tentant trouver ne serait-ce qu’un seul fils d’ouvrier ou de paysan dans le cercle des artisans de la révolution de 1979. C’est le bourgeollah qui rédigea la constitution de la République Islamique. C’est lui qui exigea l’application de la Charia (la thèse du “Docteur” Mossadegh n’était-elle pas déjà sur la Charia ?). C’est encore lui qui promettait au peuple de faire de l’Iran le pays le plus développé du monde grâce à l’Islam. C’est d’ailleurs cette dernière promesse alléchante et trompeuse qui entraîna les paysans et les ouvriers dans les tout derniers jours de la dynastie Pahlavi.

Cynique comme tout esclavagiste, le bourgeollah s’exila massivement pendant les années difficiles de la guerre Iran-Irak et ne rentra que pour empocher les bénéfices liés à la hausse du prix du pétrole survenue vers la fin des années 1990. Il prétexta son exile par sa prétendue opposition aux “dérives” des Mollahs, mais n’hésita pas à revenir sur ses dires une fois le calme revenu. Alors, il nous présenta d’abord Rafsandjani, puis Khatami comme des pragmatiques, des modérés, bref des personnalités dignes de confiance, en somme des personnes qui allaient lui permettre de s’enrichir par mille et une magouilles.

Suivant le modèle des sociétés bédouines, le bourgeollah se base sur une trame de liens tribaux où le Mollah n’est que l’une de ses facettes. D’ailleurs, le but de n’importe quel Mollah est de s’enrichir le plus rapidement possible afin de faire de ses fils des vrais bourgeois-gentislamiques. Parfois, il fera de son fils le moins doué ou le plus voyou, un Mollah pour lui assurer un avenir certain. De son côté, le bourgeollah cherchant des appuis politiques, donnera la main de l’une de ses filles à un Mollah puissant qui à son tour cherche à profiter de la respectabilité d’une vieille famille bien établie. Du reste, en bien étudiant la généalogie de beaucoup de ses familles riches et respectables, nous tombons souvent sur un grand-père ou un ancêtre Mollah qui avait été à l’origine de la fortune familiale. Il n’est pas utile de préciser que cette fortune n’avait jamais une source honnête.

Le bourgeollah est la première cause de la misère matérielle et culturelle du peuple. C’est en imposant la Charia qu’il est parvenu à asservir tout un peuple. Cette Charia ne s’applique d’ailleurs qu’aux pauvres car le bourgeollah, lui, il fait ce qu’il désire, soit en Iran où il achète le silence de tous, soit à l’étranger pour tout ce qu’il lui est vraiment impossible chez lui.

Pour être persuadé de la responsabilité de la bourgeoisie islamiste dans l’avènement de Khomeiny, il faudrait se pencher sur la question « A qui profite le crime ? » A qui profitent les amputations, les lapidations, les exécutions ? Certainement pas aux paysans et ouvriers ; ni aux fonctionnaires et salariés ; encore moins aux petits miliciens, ni même aux bourreaux et tortionnaires de la prison d’Evine qui ont plus besoin d’un psychiatre que de tout autre chose. Ce crime qui dure depuis 31 ans, profite bien aux milliardaires et à la bourgeoisie du régime islamique, car si la grande majorité des iraniens ont vu leur niveau de vie se diviser par dix (!), le bourgeollah n’a pas à se plaindre, tout au contraire. Il est arrivé à ses fins, c’est-à-dire être riche, voire extrêmement riche, sans rien produire.

Le bourgeollah inverse les rôles : il se présente comme un être éclairé dont les mains seraient liées par la culture arriérée du peuple de son pays. Pour plaire, il s’octroie le langage de la gauche, prétend être écologiste, athée, progressiste… mais dès qu’on l’interpelle sur les droits élémentaires et la dignité de l’Homme en Iran (ou tout autre pays musulman), il répond avec un ton plaintif : « Que voulez-vous ?! 99% de la population est musulmane. La démocratie c’est tout de même l’application de la volonté de la majorité et bla bla bla, bla bla bla… » Si vous avez la mauvaise idée d’insister en lui rappelant qu’il ne faudrait pas confondre démocratie et fascisme et que dans toute société civilisée, l’individu devrait disposer de ses droits naturels, ceci indépendamment du dictat de la majorité, vous serez alors traités de tous les noms d’oiseaux comme “Nazi”, “raciste” et pour finir “islamophobe” !

La supercherie du bourgeollah resterait veine s’il ne disposait pas de solides appuis en Occident. En premier, il sert d’agent d’influence pour les états membres de l’OTAN, les Etats-Unis et la Grande Bretagne en tête, qui s’efforcent de déstabiliser la Russie et la Chine (et accessoirement l’Inde) par l’intégrisme islamique. La Gauche Caviar qui use et abuse du thème de l’immigration, tire également parti du bourgeollah comme vitrine de l’intégration. Mais avant tout, le bourgeollah est financé par les multinationales, les majors du pétrole en particulier, qui trouvent chez eux leurs meilleurs alliés pour avoir la mainmise sur l’économie et les ressources des pays à majorité musulmane qui, par une arithmétique simple, renferment le quart des gisements de pétrole de la planète.

Le bourgeollah fausse la vision du public mondial. Au contraire de ce que celui-ci entend des média, les masses musulmanes des pays non-arabes (Iran, Pakistan, Afghanistan…) versent dans le fanatisme non pas par une tendance naturelle mais par la contrainte des classes dominantes. Au Pakistan, le petit peuple ne regarde que des films indiens, n’écoute que de la musique indienne et ne mange que de la cuisine indienne. Sans la dictature islamiste financée par l’Arabie Saoudite, le Pakistan redeviendrait en rien de temps Hindou dans l’âme. En Iran et sur les terres des nouvelles républiques musulmanes de l’Asie Centrale et du Caucase, la situation est similaire.

En cette journée du sinistre anniversaire de la révolution islamique, prions Ahura Mazda, le Dieu Lumière des Perses, de préserver l’Iran du mensonge des bourgeois-islamistes. Avec l’anéantissement du bourgeollah, l’Iran retrouvera rapidement son éclat de l’époque préislamique.


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