Le 13 juin 2009, le régime des mollahs a annoncé la victoire d’Ahmadinejad suivie d’une soi-disant « saine contestation des résultats » par Rafsandjani et les trois candidats battus comme preuve de sa qualité démocratique. Le régime a aussi mis en scène des manifestations pro-Moussavi qui étaient librement couvertes par la presse étrangère. Derrière cette mise en cène ambitieuse, Rafsandjani, le patron occulte du régime, espérait pousser Obama à apporter son soutien à Moussavi afin de lui procurer une reconnaissance qui lui permettrait par la suite de refuser la main tendue par Obama. Deux jours après le début de ce show, le régime a regretté ce plan quand le peuple a profité de la brèche des fausses manifestations pour descendre massivement dans la rue et y scander des slogans hostiles au régime.

Après 10 jours de manifestations non autorisées interdites à la presse étrangère, épuisée par ses affrontements quotidiens avec la milice, la rue a battu en retraite pour reconstituer ses forces afin de revenir à l’occasion d’une nouvelle ouverture au moment d’une date de manifestation autorisée. Au cours de ces dix jours (15 au 25 juin), le régime avait donné ordre aux Pasdaran de tirer, mais ces derniers avaient refusé. La reprise de la contestation est donc redoutée par le régime qui est désormais fracturé et non politiquement divisé comme il le prétend pour limiter la casse.

Limiter la casse est désormais la priorité du régime. Il a ainsi décidé de maintenir Moussavi dans un rôle de contestation interne afin de prétendre que la rue est l’émanation de sa contestation. Aussitôt, ce héros malgré lui a demandé et obtenu l’autorisation pour les Iraniens de crier Allah Akbar sur les toits de 22h à 22h30 (il va falloir changer de cri) !

Moussavi a aussi demandé et obtenu des autorisations pour 5 manifestations d’ici le 9 juillet, date redoutée par le régime pour la reprise de la contestation. C’est une date doublement symbolique car elle commémore la répression en 1999 du « mouvement des étudiants réformateurs » et aussi la tentative en 1980 d’un coup d’Etat raté des officiers du Chah contre Khomeiny.

Téhéran veut occuper le terrain médiatique (international) avant la reprise pour recycler la seconde vague de contestation en sa faveur. La tentative est ambitieuse, mais peu réaliste : la première de ces manifestations autorisées a eu lieu hier devant une petite mosquée de Téhéran, dans une ruelle, en mémoire de l’attentat qui a failli envoyer en enfer tous les dirigeants du régime un 28 juin 1980. Le mot d’ordre était de faire trembler la ville par une présence massive ! Le résultat est affligeant : la capacité de mobilisation de Moussavi est très limitée, même si on chante fort « Mir Hossein, Mir Hossein » !
© WWW.IRAN-RESIST.ORG

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Conscient de ses limites, pour sa deuxième manifestation qui aura lieu cet après-midi, le régime a ressorti son idée d’une chaîne humaine reliant le sud de la ville au nord, événement dont il en avait fait écho pendant la campagne de Moussavi mais qui n’a existé que pour certains journalistes très complaisants avec les mollahs. Pour cacher l’ampleur du désastre à venir, l’heure du rassemblement a été fixée à après 18 heures en espérant que la nuit tombe vite.

Le lundi suivant, le rassemblement aura lieu devant l’entrée de la Prison Evin, qui est également un site de dimension réduite, idéal pour cacher la faiblesse des capacités de mobilisation des mollahs.

Moussavi tiendra ainsi son rôle dans les médias jusqu’au jeudi 9 juillet, après ce sera plus difficile de limiter la casse.

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Pour en savoir + en détail :
 Iran : Manipulations hasardeuses d’un régime déboussolé !
 (15 JUIN 2009)