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Iran : Selon les Pasdaran l’été sera chaud !
26.06.2009

Le mercredi 24 juin, les Iraniens hostiles au régime, réunis en face du bâtiment du premier Parlement iranien ont été durement réprimés : plusieurs morts ou blessés visés à la gorge et beaucoup d’arrestations. Le régime affirme que l’insurrection est finie : ce n’est pas l’avis de Mohsen Sazgara, le fondateur des Pasdaran qui vit aujourd’hui à Washington.



Selon Téhéran, tous les meneurs sont sous les verrous. Certains ont été interrogés et le régime a diffusé leurs aveux. Le régime des mollahs affirme avec fierté qu’il a maté l’insurrection en un temps record : Téhéran serait calme et les manifestations, de plusieurs centaines de milliers de personnes voire de millions comme on en a vu entre le 15 et le 22 juin, seraient de l’histoire ancienne.

Pour Sazgara, le fondateur des Pasdaran, le régime n’est pas sorti intact de cette aventure. Selon ses contacts avec ses anciens camarades, une écrasante majorité des membres des Pasdaran, cette milice créée spécifiquement pour défendre le régime (et non le territoire), a désapprouvé la répression ordonnée par le régime et n’y a pas pris part. Pour lui, ceci est un cataclysme : les Pasdaran ont rompu la charte de leur création. Le régime est donc menacé de l’intérieur !

La part de cette contestation interne est énorme : selon les anciens camarades de Sazgara, la totalité des troupes (qui vivent avec des salaires d’env. 600 $, l’équivalent du seuil de pauvreté), ainsi que 70 à 80% des commandants subalternes et 50% des commandants supérieurs étaient de la partie. Du coup, le régime a dû faire appel à ces hommes en chemises blanches que l’on a vus cette semaine sur les vidéos en train de coordonner les actions.

Selon Sazgara, ces hommes en civils, issus des services secrets, ne pourront pas tenir longtemps face à la rue avec des troupes formées à la hâte avec d’anciens chômeurs payés 200 dollars par jour. Ces hommes en civils sont peu nombreux et surtout, ils ont été formés, pour mater des foules de 200 à 5000 personnes, ils sont dépassés si la rue restait mobilisée.

Selon Sazgara, tout dépend de la rue car les Pasdaran sont un corps militaire : on ne peut imaginer une désobligeance spontanée dans une hiérarchie militaire, et à fortiori sous le régime des mollahs qui n’hésitera pas à s’en prendre aux familles des déserteurs.

Selon Sazgara, il faudrait un catalyseur et le meilleur du genre serait un renforcement du mouvement social contre le régime. Dans ce cas-là, avec ou sans un ordre de faire feu sur la foule, les Pasdaran majoritairement favorables à un changement pourraient se ranger du côté du peuple et par leur supériorité numérique commune renverser le régime sans effusion de sang.

En fait, ce mouvement social a réussi au-delà de ses propres espérances en révélant l’existence d’une vraie envie de changement à l’intérieur du pilier central de l’édifice mollah. Désormais, tout le monde attend l’étincelle qui fera jaillir le feu.

Sazgara, lui-même, est très confiant : il y a eu quelque 400 morts dont le tiers à Téhéran. La foule aura de bons prétextes pour descendre dans la rue, selon les rites de deuil chiite, au 7ième jour après la mort ou le 40ième. Avec 400 victimes, les Iraniens auront l’embarras du choix, il y a aussi les journées historiques iraniennes, nombreuses pendant l’été. L’été sera chaud pour les mollahs.
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Mercerdi à Téhéran : la milice a repris la rue.


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| Mots Clefs | Enjeux : Changement de régime |

| Mots Clefs | Institutions : Pasdaran, Gardiens de la Révolution |

| Mots Clefs | Résistance : Manifestations hostiles au régime |
| Mots Clefs | Résistance : Menace contre le régime |