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Iran : La Russie courtisée par Kouchner et Sarkozy
09.02.2009

Il semblerait qu’il y ait un désaccord entre Kouchner et Sarkozy sur le règlement de la crise nucléaire iranienne et aussi sur le rôle que la Russie devrait y jouer. |Décodages |



Il y a deux jours à Munich, Kouchner affirmait que la seule solution à la crise iranienne était la négociation. Deux jours plus tôt à l’issue de sa rencontre avec Hillary Clinton, cette dernière avait sous-entendu un rôle d’intermédiaire pour la Russie. Selon l’AFP, Bernard Kouchner s’était alors félicité en aparté de cette mention de l’importance de la Russie dans les discussions sur le programme nucléaire iranien, notant qu’elle avait été faite à sa demande.

On est alors surpris d’apprendre que selon le président de la république Nicolas Sarkozy, la Russie devrait s’associer aux sanctions imposées à l’Iran qui sont la seule solution au problème nucléaire iranien !

Il se pourrait qu’il ne s’agisse pas d’un désaccord, mais d’une évolution. En effet, en invitant la Russie à jouer un rôle d’intermédiaire pour les Etats-Unis, le tandem Kouchner-Clinton a essayé d’impliquer Moscou dans le jeu américain pour en faire l’instrument d’une politique qui devrait aboutir à une entente irano-américaine, perçue comme extrêmement nuisible par les Russes. Moscou n’a pas acquiescé, ce qui lui vaut une demande présidentielle différente dans la forme, mais semblable sur le fond. Là aussi, Moscou se montrera réservé car il ne souhaite pas aider Washington à affaiblir les mollahs pour leur imposer son projet d’entente.

Sous Jacques Chirac, Bush avait encouragé l’ex-président français à engager Moscou plus en avant dans le processus de dialogue avec l’Iran. Cette implication présentée comme riche en promesses pour le rôle régional de la Russie s’est avérée bien décevante en termes de retombées ; elle a en plus forcé Moscou à se solidariser des décisions du Conseil de Sécurité : elle avait dû adopter toutes les résolutions contre l’Iran, résolutions onusiennes qui avaient permis à Washington de légitimer ses propres sanctions bancaires contre l’Iran.

La première fois, Moscou a accepté car il a été piégé par l’espoir de la renaissance de l’axe gaulliste Paris-Berlin-Moscou. Il ne se fera pas avoir deux fois, ni par la charmante proposition de Kouchner, ni par les suggestions de son supérieur le Président de la république.


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| Mots Clefs | Décideurs : Sarkozy |
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| Mots Clefs : Alliance IRAN-RUSSIE |
| Mots Clefs | Zone géopolitique / Sphère d’influence : RUSSIE |

| Mots Clefs | Décideurs : Hillary Clinton |
| Mots Clefs | Enjeux : Garanties Régionales de Sécurité : le DEAL US |

| Mots Clefs | Enjeux : Sanctions (américaines) en cours d’application |