L’offre concerne le projet du gazoduc Nabucco qui devait permettre à l’Europe de diminuer sa dépendance au gaz russe en se connectant sur l’Iran et via l’Iran sur l’Asie Centrale. Faute d’une coopération des mollahs, le projet est actuellement en panne. Safari a cherché à relancer le projet. « Nous sommes prêts à contribuer, nous sommes prêts pour un dialogue », a dit Safari.

D’évidence, Téhéran établit un lien entre ses atouts et le règlement de la crise nucléaire. L’offre est censée adoucir les positions des Européens sur le dossier nucléaire iranien pour les éloigner de la position américaine.

Pourquoi ? Téhéran ne veut pas d’une négociation bilatérale avec la nouvelle administration américaine. Il sait que l’objet de cette négociation sera une entente avec les Etats-Unis, entente dont les clauses ne lui conviennent pas. Pour fuir cette rencontre bilatérale, il œuvre pour relancer des rencontres multilatérales via les Six dont trois sont des Européens. Après une tentative de lobbying et une demande explicite, Téhéran cherche à capter les Européens en leur proposant une coopération gazière majeure, alors que la Russie commence à les inquiéter très sérieusement.

C’est bien gentil, mais cette coopération dans le projet Nabucco fait partie de l’offre des Six pour débloquer la situation, l’offre que Téhéran refuse, car il ne veut pas renoncer à ses activités nucléaires délibérément anxiogènes. Téhéran est donc en train de proposer aux Européens un deal qui va à l’encontre de leur propre plan de négociations multilatérales.

C’est la difficulté avec les mollahs : ils ne cherchent pas à coopérer avec l’Europe mais à l’utiliser comme un frein anti-américain et ce dans l’espoir que sous cette protection européenne ils pourront épuiser Obama et lui arracher un compromis. En plus, il n’y a aucune garantie qu’ils tiennent parole avec les Européens une fois l’objectif atteint.

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