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Iran : Pour un deal, Washington sacrifie parfois ses pions
16.06.2008

Pour déstabiliser le régime des mollahs afin de le pousser à accepter un deal, Washington a entrepris depuis un certain temps d’aider des groupes armés séparatistes au Kurdistan ainsi qu’au Baloutchistan (le Pejak marxisto-islamique et le Jundollah islamiste). Cependant, s’il y a un deal, ces groupes et leurs membres seront sacrifiés à l’autel de la real Politik.



Ces dernières semaines, Washington a multiplié des gestes de compromis en direction de Téhéran. Une délégation irakienne s’est rendue en Iran pour rendre possible une reprise du dialogue, Washington a soutenu et salué l’accord de Doha qui fait du Hezbollah l’arbitre de la vie politique au Liban, l’armée américaine a repoussé la publication d’un rapport sur les ingérences iraniennes en Irak et même passé sous silence deux arrestations d’éléments iraniens chargés de la coordinations des milices en Irak. Il y eut également un geste concernant un des groupes séparatistes téléguidés par Washington, le Jundollah basé au Pakistan.

Le Pakistan a livré aux mollahs le frère du chef du groupe Jundallah ainsi que 3 de ses lieutenants détenus dans ce pays. Ces éléments avaient été capturés quand l’homme fort du Pakistan était le Général Musharraf, mais ce dernier ne roulait pas à 100% pour Washington et avait refusé de les remettre à Téhéran.

Depuis que les démocrates pakistanais qui sont aussi de fervents musulmans (comme les aiment les américains) ont accédé au pouvoir dans ce pays avec le soutien de Washington, les choses bougent et le Pakistan joue plus facilement le jeu.

Du temps de Musharraf, le Pakistan refusait d’être instrumentalisé dans le blocage américain du projet de Gazoduc Iran-Pakistan-Inde ; mais depuis son effacement graduel, ce pays accepte ce rôle. Il a ainsi récemment accepté de tenter les mollahs sur le plan commercial en se disant immédiatement partant dans le projet de Gazoduc Iran-Pakistan-Inde. Téhéran qui reconnaît la main de Washington derrière ces initiatives n’a pas changé d’attitude.

Cette fois Washington a fait un vrai geste pour plaire aux mollahs en acceptant la restitution du chef des Jundollah. Il faut préciser que cette restitution a eu lieu le vendredi 13 juin en supplément à l’invitation au dialogue lancée la veille par Washington. Cependant, si Téhéran a bien réceptionné ces 4 chefs du Jundollah, il a néanmoins refoulé l’offre de dialogue américain par le biais de son pion irakien Sadr qui a promis une nouvelle guerre sainte anti-américaine en Irak.

© WWW.IRAN-RESIST.ORG

Il y a une lutte permanente et secrète entre Téhéran et Washington pour aboutir à un accord impossible, une lutte où tous les coups sont permis : des sanctions, la livraison du Liban au Hezbollah, la protection de Rafsandjani pour qu’il ne soit pas arrêté par Interpol, mais aussi le financement des faux opposants en tout genre sauf patriotique. C’est la loi impitoyable de la mafia.

Cette lutte emploie des acteurs inhabituels et invisibles comme les combattants kurdes de Pejak ou les têtes brûlées du clan Riggi, une des familles les plus anciennes et respectables de cette région. Par appât du gain, certains membres de cette famille se sont engagés dans cette lutte au service des intérêts américains contre les habitants de l’Iran et cette région du monde. Ils découvrent que leur financier américain peut les trahir à leur tour pour un gain infiniment plus grand.

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Précisions sur le Jundollah : Ce mouvement a déçu Washington car malgré une forte publicité via des sites et chaînes d’infos persanophones et pro-américains, le Jundollah n’a jamais réussi à motiver les iraniens qui sont très patriotes et détestent les mollahs mais encore plus les séparatistes payés par les étrangers.

L’aversion des iraniens pour le Jundollah a même poussé Washington a les renommer : Mouvement de résistance nationale iranienne, nom qui ressemble au CNRI, la succursale légale de l’OMPI, un autre mouvement soutenu et financé par Washington. Cependant si le Jundollah peine à décoller, la livraison d’Abdol Hamid Riggi n’a pas plu à son frère et chef Abdol Malek Riggi. Il a attaqué un poste frontalier et pris en otages 28 Pasdaran pour s’enfuir avec eux vers le Pakistan où l’armée de ce pays le recherche actuellement.

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Pour en savoir + sur cette ingérence macabre :
- Iran : Les mollahs amputent 5 chefs de guerre liés à Washington
- (7 JANVIER 2008)

Pour en savoir + :
- Affaire Jundollah en Iran : La Force de résister
- (14 MAI 2006)

| Mots Clefs | Violence : Baloutchestan (Sistan & Baloutchistan) |

| Mots Clefs | Enjeux : Garanties Régionales de Sécurité : le DEAL US |

| Mots Clefs | Zone géopolitique / Sphère d’influence : USA |

| Mots Clefs | Resistance : FAUSSE(s) OPPOSITION(s) |

| Mots Clefs | Pays : Pakistan |