La première alerte a été donnée le 1er janvier 2008 après l’annonce officielle de pendaison de 13 iraniens (dont une femme). Dans le groupe, il y avait trois individus pendus au Baloutchistan dont l’agence de presse officielle du régime (IRNA) avait diffusé les noms complets. Il s’agissait de Safarali Nazari Achkar 36 ans, Sohbatollah Malaki 39 ans et Habib Olia’i.

Généralement quand le régime des mollahs cite les noms et non les initiales des condamnés à mort, on peut affirmer que le véritable motif de l’arrestation a été politique. Et pour exécuter ce genre de prisonniers, le régime les condamne pour trafic de drogue, meurtres ou viols.

C’est ainsi qu’au cours de l’été 2007, le régime des mollahs a fait pendre douze prisonniers politiques sous de fausses accusations délibérément avilissantes en les obligeant à reconnaître leurs crimes avant une pendaison collective télévisée.

Cependant certains de ces prisonniers politiques inconnus avaient passé plusieurs années derrières les barreaux. Dans le cas des 3 condamnés baloutches ainsi les 5 qui ont été amputés, ils ont été jugés dès leur arrestation, condamnés, et la peine a été immédiatement appliquée sur place.

Il est certain que le régime aurait pu pendre les 5 qui ont été amputés, mais il avait une volonté délibérée de les supplicier de cette manière. Les 5 hommes se nomment : M. A. Jalali, A. B. Righi, A. Righi, A. R. Roudini et D. Pahlevan. Or, le chef du groupe armé Jundallah s’appelle justement Abdolmalek Righi (les Righi sont une des grandes familles Baloutches).

Il y a une dimension symbolique : les mollahs ont coupé la main qui tenait l’arme. Il ne serait pas hasardeux d’avancer que les 5 amputés pourraient avoir des rangs élevés dans la hiérarchie du groupe Jundallah ou au sein de la communauté baloutche.

Pour justifier cette sentence inhumaine réservée par la charia aux voleurs récidivistes, les 5 hommes ont été condamnés pour vol à main armée et prise d’otage. Généralement, les voleurs ainsi amputés sont libérés, mais on ne peut confirmer la libération des 5 chefs baloutches rendus infirmes à vie de toute façon.

Dans cette affaire, l’objectif de Téhéran a été d’humilier son adversaire. Ainsi les mollahs ont non seulement humilié les guerriers baloutches et brisé leur moral en les privant de leurs meilleurs éléments, mais surtout ils ont humilié Washington en le privant de ce groupe utilisé pour faire pression sur Téhéran et le contraindre à accepter une entente ponctuelle.

D’ailleurs, quelques heures après les amputations des baloutches, une attaque armée punitive a eu lieu contre un convoi des Pasdaran au Kurdistan iranien sur la route Ravansar-Kamyaran. Cette attaque de représailles a été conduite par la branche iranienne des PKK, un groupe armé aussi lié aux américains.

Dans un premier temps, le régime a refusé de révéler l’ampleur de l’attaque et le nombre des tués parmi les Pasdaran, mais par la suite l’agence de presse Fars a modifié la version initiale et elle a parlé d’une attaque victorieuse des Pasdaran pour démanteler un « réseau contre-révolutionnaire » financé par des « forces étrangères ». Cependant, il faut sans doute s’en tenir à la première version d’une embuscade contre les Pasdaran qui aurait fait beaucoup de dégâts et des victimes.

Le problème essentiel est que ce genre de mouvements financés et téléguidés par les américains est qu’ils se manifestent quand Washington le décide. Et Washington les utilise pour faire pression sur Téhéran et rien d’autre. De ce fait, ces mouvements (baloutche, ahwasi, kurde ou azéri) n’apportent rien aux populations locales : c’est pourquoi ils ne jouissent d’aucun soutien populaire et malgré la haine qu’éprouvent les iraniens de ces régions pour le régime des mollahs, personne n’a envie de donner un coup de main à des mercenaires (jadis financé par Saddam) qui aujourd’hui veulent dépecer l’Iran et le livrer à des compagnies pétrolières ou minières américaines.

Les américains payent certes quelques têtes brûlées mais ils n’arrivent pas à créer des mouvements indépendantistes solidaires au Khouzestan, Baloutchistan, Kurdistan (iranien) ou encore en Azerbaïdjan. Mais leur volonté de balkaniser l’Iran oppose les iraniens entre eux ; et le régime des mollahs qui ne recule devant aucun acte de cruauté se venge en s’en prenant aux pions des américains. Ces confrontations intestines et cette cruauté laisseront des cicatrices terribles dans la société iranienne.

Puisque nous sommes largement lus par les américains, nous leur demandons de cesser ces activités subversives dans notre pays, elles ne contribuent qu’à discréditer durablement l’Amérique dans un pays qui est pourtant culturellement pro-occidental.

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