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Iran : Un festival de ruses !
30.06.2010

Le ministre russe des affaires étrangères a proposé à l’Iran une rencontre avec le groupe de Vienne (Etats-Unis+France+Russie) pour avancer le projet de l’échange du combustible après l’annonce faite par le ministre iranien des affaires étrangères que la décision de retarder la reprise du dialogue ne concernait pas l’échange du combustible. La réponse de Téhéran risque d’être négative car il n’a pas dit ce que la Russie a cru avoir entendu.



Hier, Téhéran avait annoncé un calendrier et 4 conditions irréalisables pour la reprise du dialogue avec les Six dans le but de provoquer une escalade afin que la peur d’une guerre fasse capituler ses adversaires. Dans une approche commune, pour éviter cette escalade, les Européens, les Russes, les Chinois et les Américains ont censuré l’annonce en supprimant les 4 conditions irréalisables dont la dénucléarisation d’Israël et le démantèlement de leurs arsenaux atomiques.

Ce n’est pas la première fois que Téhéran a été privé d’une tribune pour amplifier la crise. Il a réagi comme il avait réagi précédemment face à cette censure : en rediffusant les mêmes idées censurées dans un nouveau discours captivant pour les médias occidentaux par l’intermédiaire d’un canal médiatique aussi incontournable que le premier orateur.

Dans ce cas précis, l’élément captivant a été le rappel de l’attachement du régime à la négociation avec l’ONU et la suppression de toute référence à une punition. Et le canal incontournable pour les médias occidentaux a été une conférence de presse de Mottaki le ministre iranien des affaires étrangères au siège de l’IRNA car cette agence de presse iranienne qui a un contrat d’échange de dépêches avec l’AFP et les autres agences européennes.

En se montrant plus souriant, avec l’aide des questions très précises des journalistes de l’IRNA, Mottaki a sans cesse parlé des « conditions de reprise du dialogue » en changeant sans cesse d’exemples d’application de ces conditions afin que les agences de presse occidentales en devoir d’en rendre compte ne puissent pas échapper à l’évocation de ces conditions provocatrices dont Téhéran a besoin pour engager les Occidentaux dans une escalade.

Au cours de cette conférence, Téhéran a fait une annonce inédite : Il a fait savoir que le gel (punitif) précédemment annoncé par Ahmadinejad ne concernait pas le projet d’échange du stock iranien d’uranium contre du combustible étranger car ce projet ne dépendait plus des Six mais du trio Iran-Turquie-Brésil !

Téhéran a précisé que les membres du groupe de Vienne, c’est-à-dire la France, la Russie, et les Etats-Unis, pouvaient s’ils le souhaitaient s’approcher du trio ou de la Turquie et du Brésil pour fournir le combustible.

Sachant que cet échange placé sous le patronage des Six a été présenté en 2009 comme la seule et ultime tentative de compromis avec Téhéran, l’annonce est le signal que Téhéran ne veut d’aucun apaisement et qu’il est même impatient de provoquer le plus rapidement possible une escalade, ce qui dénonce une réelle incapacité à faire face à l’application prochaine des sanctions économiques adoptées mais jamais appliquées.

La réaction des agences étatiques ciblées a été la même que face à l’annonce des 4 conditions provocatrices des mollahs : la censure comme punition. Devant la volonté de Téhéran de renforcer sa gamme de provocations pour une escalade express, les Six ont renforcé leur punition en annonçant la fausse nouvelle que Téhéran était partant pour un dialogue avec le groupe de Vienne et la Russie a ajouté une proposition de rencontre à cette offre inexistante. Consciente de la motivation pécuniaire de l’accélération imprimée par les mollahs, Moscou a au même moment fait savoir qu’en cas d’un compromis sur le nucléaire, elle réinvestirait sur le champ pétrolier d’Anaran (par l’intermédiaire de Gazprom Neft au lieu de Lukoil qui s’était retiré récemment pour punir les mollahs).

Ce forcing commun pour un compromis (cautionné par Washington) est aux antipodes des rumeurs de guerre et rappelle l’intérêt porté par les Grands au maintien en place des mollahs.

Comme nous l’avons dit dans l’introduction de cet article, il est certain que Téhéran ne peut pas accepter car cela l’entraînerait à faire d’autres concessions comme le désarmement du Hezbollah. Cependant, il n’est pas certain qu’il aille vers un refus car son objectif de toujours est d’engager les Six à initier l’escalade et non la provoquer lui-même. Il pourrait donc opter pour une reculade tactique avant de changer brusquement d’avis à la dernière minute pour agacer les Six afin de réussir son défi de provoquer une escalade hors du commun. S’il ne choisissait pas la reculade tactique, mais l’offensive dans les provocations, cela voudrait dire qu’il est dans une situation économique proche de la débâcle.


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| Mots Clefs | Nucléaire : Politique Nucléaire des mollahs |
| Mots Clefs | Institutions : Diplomatie (selon les mollahs) |
| Mots Clefs | Institutions : Provocations |
| Mots Clefs | Nucléaire : Crise & Escalade |

| Mots Clefs | Zone géopolitique / Sphère d’influence : RUSSIE |
| Mots Clefs | Décideurs : P5+1 (les Six) |

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