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Iran : La semaine en images n°64
10.05.2009

Cette semaine, les médias iraniens se sont focalisés sur l’ouverture et la fermeture des candidatures pour la présidence de la république islamique. 1000 inconnus sont venus s’inscrire comme les 4 candidats connus. Le régime a ainsi occupé l’espace médiatique par du spectacle pour combler le vide des propos et l’absence de débat entre des candidats qui sont du même avis sur pratiquement tout. (cliquez sur les images pour les agrandir)



La déposition des candidatures est un vrai cirque, comme du temps des Romains. Comme les gladiateurs, des candidats à la candidature sont lancés en pâture devant des caméras des télévisions du régime : ils sont là pour amuser la galerie. Il n’y en a aucun de sérieux, que des clowns avec des déguisements et des propos incohérents.

L’un veut créer une ligne de chemin de fer entre l’Iran et le Canada,
un autre pense que le yallow cake est une pâtisserie qu’il a une fois mangée à Ispahan !
Une femme se dit une anti-sioniste diplômée de Grande-Bretagne.
Un gars qui porte l’insigne de Zoroastre et un chapeau de gangster se dit un adepte du fondateur de chiisme : il a un niveau de troisième, 10 sur 10 sur les deux yeux et sait imiter des chanteurs iraniens qui vivent à Los Angeles.

Vous avez bien compris : le régime se moque. Il y a une belle dose de cruauté malsaine dans les regards moqueurs des employés du régime qui encadrent cette mascarade.
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De nombreux opposants en exil ont critiqué cette mascarade, mais le spectacle, bien que tragique pour une si grande civilisation, est aussi comique : tout le monde a suivi avec répulsion et curiosité les aventures sans lendemain de ces candidats d’un jour.
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Après ces clowns tristes, le régime a mis en scène l’enregistrement des autres clowns : ceux qui feront semblant de présider l’Iran pendant que tout se décide derrière les portes closes du Conseil de Discernement du Régime ou encore à l’Assemblée des Experts. Sagement, Ahmadinejad et les autres candidats institutionnels (Karroubi, Moussavi, Rezaï) se sont succédés au siège du ministère de l’intérieur pour faire acte de candidature.
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Dans ce groupe des candidats principaux, deux se détachent : Ahmadinejad et Moussavi qui parcourent le pays pour des grands rassemblements en plein air… Ces rassemblements sont généralement sans surprise : le candidat arrive, il est acclamé par la foule, puis fait un discours devant un parvis plein à craquer (souvent grâce à l’intervention d’un graphiste qui traficote les photos).

Cette fois, nous avons eu de la chance puisqu’il s’est passé un événement inattendu à Ghazvin où Ahmadinejad s’était rendu avant de s’envoler pour Damas ! Le président aimé qui attire les foules en promettant 30 dollars à chaque adulte a été la cible d’une grenade lacrymogène !

Il n’existe malheureusement qu’une seule photo de cet événement qui s’est soldé par l’arrestation du coupable qui est un jeune policier qui a dit avoir tiré le projectile par erreur ! Le régime a remédié à cette erreur en remplaçant la grenade par une fleur.
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Après cet incident, Ahmadinejad a fait son discours devant un parvis un peu suspect (aux bords relevés). Les enfants qui sont amenés de force par leur école, mais n’ont pas droit à l’aumône, continuent de lui faire la gueule.
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L’actualité de cette semaine ne devait initialement pas se résumer au spectacle médiatique para-électoral : le régime avait à la dernière minute programmé une tournée sud-américaine pour Ahmadinejad. La tournée avait été décidée suite à la publication d’un rapport du Département d’Etat qui évoquait une infiltration des mollahs dans ce continent voisin des Etats-Unis. Téhéran voulait en fait narguer l’administration Obama et pour frapper très fort, il avait décidé de commencer la tournée non pas au Venezuela chez son allié Chavez, mais au Brésil, le plus grand pays sud-américain, qui est également vu comme l’interlocuteur privilégié des Etats-Unis.

Le projet de Téhéran est tombé à l’eau par une annulation brésilienne ! Téhéran a alors changé de plan en optant pour un autre pied de nez avec un voyage éclair en Syrie, autre pays courtisé par Washington pour larguer Téhéran.
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Sur place, Ahmadinejad a tenu un discours explosif formaté pour mettre Assad dans l’embarras devant la rue arabe afin de l’empêcher de rompre ses liens avec la république islamique d’Iran. Ce discours a fait mouche : Assad qui avait quitté l’Iran très fâché et meurtri en août 2008 après l’élimination de son homme de confiance par les mollahs, a montré une attitude très complice avec Ahmadinejad en riant à gorge déployée à ses blagues anti-américaines, mais aussi en faisant état d’une alliance stratégique incassable avec les mollahs. En réponse, Washington vient de renouveler ses sanctions contre Damas.
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Cette semaine déglinguée, il y a eu également des événements culturels : le Salon international du livre de Téhéran qui a été inauguré par Ahmadinejad. Selon le régime, 170 éditeurs dont un grand nombre d’éditeurs européens se seraient rendus sur place. Téhéran n’a pas révélé les noms de ces éditeurs car souvent il s’agit de Monsieur Abdoullah, éditeur de Coran à Bruxelles ou encore de petites maisons d’édition financées par les mollahs qui publient ainsi des livres sympathiques sur eux-mêmes dans des langues européennes. Une autre particularité de ce salon est de croiser des éditions non autorisées au niveau du copyright ou encore des traductions bidons de livres qui n’existent pas…

Grâce à un reportage de l’agence Mehr, très officiellement chargée de l’image du régime à l’étranger, nous avons découvert une nouvelle manière de livrer les livres religieux !