Dans une conférence de presse conjointe avec Rafsandjani, le patron du régime des mollahs, actuellement en visite officielle à Bagdad, le président irakien Talabani a indiqué son intention d’expulser les 3000 membres de l’OMPI qui vivent avec leurs familles en Irak.

S’adressant aux journalistes, Talabani a accusé l’organisation d’avoir soutenu Saddam et commis les crimes sur des Irakiens. Une opinion selon lui partagée par l’ensemble du peuple irakien ce qui justifierait pleinement cette expulsion par ailleurs conforme à la constitution irakienne qui interdit la présence en Irak de tout groupe étranger armé. « Le peuple irakien les veut hors d’Irak », a-t-il conclu.

Cependant, cela fait plusieurs mois que les Irakiens répètent ces mots. Au début, il se posait la question humanitaire du pays d’accueil pour les expulsés, la France avait été envisagée, mais suite au refus catégorique de Nicolas Sarkozy, l’Egypte a accepté de les reloger dans un camp militaire qui serait construit pour eux. Aujourd’hui, il n’y a plus d’obstacle à cette expulsion, sinon le refus de Téhéran d’accepter en échange de prendre la main tendue par Obama.

Cette nouvelle tentative (américaine) de monnayer l’expulsion des Moudj contre un agrément iranien sera à nouveau un échec car Téhéran s’est montré clair sur ses conditions avant qu’il n’accepte de prendre la main tendue par Obama : la levée de toutes les sanctions et pressions sur Téhéran et ses alliés, le Hamas et le Hezbollah. C’est nettement plus consistant que l’expulsion d’un groupe paramilitaire vieillissant et très impopulaire en Iran.

Cependant, la réutilisation de cette proposition déjà formulée à plusieurs reprises sous Bush sans provoquer un assouplissement de Téhéran, montre qu’Obama n’est pas prêt à aller dans le sens des mollahs. C’est donc un échec pour Washington, mais aussi pour Téhéran. Le patron du régime rentrera déçu de son pèlerinage irakien et ses conseillers devront envisager des alternatives pour sortir de cette impasse.

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