Le 3 janvier, Nouri Al Maliki, le 1er ministre irakien est arrivé à Téhéran, avec une offre (américaine) de collaboration entre son gouvernement pro-américain et le régime des mollahs. La veille de son départ, il avait lourdement rappelé son envie de chasser les Moudjahiddines du Peuple de l’Irak et les Américains n’avaient nullement protesté !

(Parenthèse sur le bâton et la carotte) | On parle souvent de la politique du Bâton et de la Carotte pour expliquer les approches américaines vers les mollahs. Pendant longtemps, Bush a utilisé le bâton des sanctions, mais il n’a pas réussi. Non pas à cause de l’inefficacité des sanctions, mais parce qu’il n’a jamais appliqué de sanctions efficaces : l’objet des efforts Américains étant d’affaiblir le régime pour le pousser à accepter leur offre et non risquer de le mettre en danger. Des sanctions trop fortes pourraient déstabiliser le régime et le renverser ; une situation inacceptable pour Washington car dans ce cas le dossier islam sera clos en Iran ! Or, les Etats-Unis ont surtout besoin d’un Etat islamique en Iran.

Le bâton et la carotte | Comme nous l’avons signalé, la visite de Maliki coïncidait avec le lancement de l’offensive terrestre sur Gaza, offensive qui avait reçu l’aval de Washington. Maliki venait en Iran avec les Moudjahiddines du Peuple comme carotte et l’offensive sur Gaza en guise de bâton. Téhéran a refusé cette offre, sans doute inconscient de la nature et des suites de ce conflit.

Le bâton et la carotte bis | Cette offensive n’était pas une guerre israélienne, mais un piège américain pour mettre à l’épreuve la réputation de nuisance régionale des mollahs. Ne se doutant pas cette nuance, le régime des mollahs, qui avait provoqué l’attaque, est même reparti en contre-attaque en essayant d’embraser la région. Ses tentatives de soulèvement des Arabes ont échoué, ce qui constitue la véritable défaite du régime des mollahs. C’est à ce moment-là que Washington a retenté une approche conciliante via deux déclarations américaines en faveur d’un dialogue avec les mollahs (d’abord le général David Petraeus, puis Barack Obama). Téhéran n’a pas répondu à ses relances et l’on assiste avec 10 longs jours de retard à une petite réaction américaine aux multiples déclarations officielles irakiennes insistant sur la nécessité de virer les Moudjahiddines de ce pays, peu avant le voyage de Maliki en Iran.

La réaction américaine et sa signification | « Nous avons discuté cette question intensivement avec le gouvernement irakien. Ils ont fourni des assurances qu’aucun de ces individus ne serait de force envoyé à un pays tiers où l’on aurait des raisons de craindre pour leur sécurité », a déclaré l’ambassadeur américain. Ce n’est pas la fin du cauchemar pour les Moudjahiddines du Peuple basés en Irak car l’ambassadeur Crocker a affirmé que la décision finale revenait de toute façon au gouvernement irakien, gouvernement dont la position est que « les Moudjahiddines du Peuple sont indésirables en Irak et ils devraient quitter ce pays et leur camp devrait être fermé ».

Par ces mots, l’Américain envoie encore des signaux en direction de Téhéran. Pire encore, ces signaux s’accompagnent d’un projet de démantèlement de la partie irakienne de l’Organisation ce qui est la demande spécifique de Téhéran. Le vice-ministre irakien des affaires étrangères a affirmé qu’il était en négociation avec les mollahs et avait obtenu d’eux l’assurance que ces derniers ne feraient aucun mal aux Moudjahiddines désirant quitter l’Organisation pour retourner vivre en Iran.

En effet, les mollahs ne désirent pas récupérer les chefs des Moudjahiddines, personnages encombrants qui savent lourd sur la révolution et ses méthodes pour s’imposer, en revanche, ils aimeraient récupérer des lampistes qu’ils pourraient utiliser comme témoins contre cette organisation.

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Terrible fin pour cette organisation criminelle dont les chefs vieillissants vont se retrouver seuls, vaincus par l’abandon de leurs partisans, tremblant pour leur vie comme d’autres ont tremblé devant leurs Kalachnikovs du temps de leur gloire à Téhéran ou à Bagdad.

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