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Obama : l’Iran pose comme condition la rupture avec Israël !
29.01.2009

Depuis 48 heures, les Américains ont répété leur souhait de rétablir les relations avec Téhéran. En réponse, Téhéran a misé sur la carte de la provocation en proférant de nouvelles déclarations négationnistes : il s’agissait de tester la détermination des Américains. En l’absence d’une réaction claire de Washington, le régime lui a envoyé une demande plus explicite via Ahmadinejad qui a fixé les conditions pour l’ouverture du dialogue.



Les médias occidentaux ont insisté sur une demande d’excuses pour les « crimes » américains contre l’Iran en évoquant le « coup d’Etat en 1953 pour renverser Mossadegh ». Or, si Ahmadinejad a évoqué le passé, en parlant des crimes américains, il a très explicitement cité le « soutien américain aux sionistes criminels » et il a exigé la fin de cette relation comme une condition préalable à toute ouverture du régime en direction des Etats-Unis.

Ahmadinejad a précisé que si Obama continuait à « parler et agir de manière agressive (ndlr : pro-israélienne) comme son prédécesseur, la réponse du régime serait la même que celle qu’il fit « à Bush et à ses larbins » (ndlr : Emirats & Inde).

Contrairement aux analyses des médias occidentaux, la référence à Mossadegh est une ouverture car déjà sous Clinton, les Américains ont demandé pardon pour cette affaire dans laquelle leur rôle était très résiduel (voir ci-dessous). En attendant, le grand remaniement anti-israélien, Téhéran propose des pistes de rapprochement : des excuses pour diverses choses, histoire de ne pas rompre le dialogue.

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| Mots Clefs | Mollahs & co : Ahmadinejad |
| Mots Clefs | Institutions : Diplomatie (selon les mollahs) |
| Recherche Par Mots Clefs : Anti-sionisme (des mollahs) |

| Mots Clefs | Décideurs : OBAMA |
| Mots Clefs | Enjeux : Rétablir les rel. avec les USA & Négociations directes |

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Mossadegh, le coup d’Etat et des Excuses sous Clinton

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Mossadegh est à la fois un héros pour les mollahs, mais aussi un héros en Occident où tout le monde le vénère sans jamais avoir pris la peine d’étudier ses discours, ses alliances très discutables ou ses choix ahurissants. A titre d’exemple, on peut signaler qu’il s’est imposé comme 1er ministre en faisant éliminer son rival, le nationaliste Razmara avec l’aide des Fedayins d’islam, les ancêtres islamistes des actuels mollahs. Quand avec le soutien du clergé et des communistes pro-soviétiques du Toudeh Mossadegh accéda à nouveau au poste de 1er ministre, il prit une grande décision symbolique pour satisfaire ses deux alliés : l’annulation de la reconnaissance d’Israël par le Shah d’Iran, le chef constitutionnel de l’Etat iranien. Des années plus tard, son disciple Bakhtiar du Front National a également inclus dans son programme diplomatique des mesures fortement anti-israéliennes…

Coup d’Etat de 1953 | Les nouveaux ouvrages publiés par les anciens compagnons de Mossadegh précisent que le Chah était opposé à toute intervention contre son 1er ministre, même si ce dernier se montrait souvent irrespectueux des règles d’obéissance légale vis-à-vis de la couronne. La chute de Mossadegh n’est pas due à une volonté anti-démocratique du Shah ni au souhait des Américains, mais à la nature instable de la coalition qu’il avait formée avec le clergé et les communistes.

Le 15 août 1953, c’est Mossadegh qui a refusé sa destitution légale par décret royal et pris le pouvoir, mais 3 jours plus tard, le clergé qui tenait la rue a lâché Mossadegh par peur de se faire lynché par le Toudeh qui disposait de plus de 600 officiers à des postes clefs dans l’armée et était prêt à renverser Mossadegh et appeler à une intervention soviétique en Iran. Le clergé a changé de bord et a appelé ses caïds de la rue à renverser Mossadegh. Sans cette trahison des mollahs, personne n’aurait pu reverser Mossadegh, sauf le Toudeh avec les Soviétiques. Ce sont les partisans déçus du Mossadegh, du Toudeh et du clergé qui ont appelé leur échec ou trahison « coup d’Etat américain », afin de n’assumer aucune responsabilité.

Sous Clinton pour plaire aux mollahs et conclure cette entente stratégique qui échappe à Washington depuis 1979, Madeleine Albright a reconnu un rôle américain et présenté des excuses pour des évènements dans lesquels le rôle des Etats-Unis était négligeable. Ce rôle s’est résumé à des menaces contre les Soviétiques pour les dissuader de débarquer en Iran, mais aussi une visite de l’ambassadeur américain Henderson à Mossadegh afin de l’encourager à lâcher le Toudeh pour échapper à une exécution certaine par les Russes. Mossadegh a suivi les bons conseils de Loy Henderson et n’a pas distribué des armes aux militants du Toudeh.

Excuses d’Albright | Les mollahs ont évidemment été enchantés par les excuses d’Albright et ont applaudi cette déclaration qui lavait leur trahison historique des pages de l’histoire, mais ils n’ont rien cédé en échange aux Américains, car leur objectif définitif n’est pas des excuses symboliques, mais des « garanties de sécurité ».

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Pour en savoir + sur Mossadegh :
- Iran-élections : de Mossadegh à Ahmadinejad
- (18 DÉCEMBRE 2006)

| Mots Clefs | Histoire : Mossadegh |