« Il ne s’agirait pas d’une OPEP de gaz ! » Tous les participants à la rencontre se sont efforcés de le répéter afin de rassurer les pays importateurs principalement des Européens qui craignent une politique de prix concertés.

Cependant bien que cette crainte soit fondée, ces pays importateurs peuvent toujours compter sur le régime des mollahs car il vend ses barils beaucoup moins chers que les prix décidés par l’OPEP.

Ce qui est amusant c’est que l’idée d’une OPEP de gaz a d’abord été suggérée (en février 2007) par les mollahs qui eux-mêmes ne suivent pas les règles de l’OPEP. Il s’agissait en fait tout simplement de faire peur aux Européens afin que ces derniers cessent de soutenir la politique américaine de sanctions contre l’Iran. Jusqu’en juillet 2008, la Russie, principal fournisseur de gaz à l’Europe, a rejeté cette proposition qui était synonyme de la fin de sa politique fantasque de prix et de son opposition à certains pipelines.

La crise a changé la donne, la Russie a été gravement touchée (les six plus grosses fortunes russes ont perdu environ 111 milliards de dollars) et surtout le prix du baril est en chute libre. Le gaz en principe plus bon marché risque de suivre la tendance. La Russie a jugé nécessaire de revoir sa politique afin de ne pas être dépassée par des concurrents tentés par des baisses de prix, d’où le soudain désir de prix concertés.

Cependant, connaissant les mollahs et leur incorrigible aptitude à faire des entourloupes, la Russie a d’abord signé un important contrat de coopération gazière avec l’Iran pour encadrer les mollahs trop imprévisibles à son goût avant de relancer ce projet d’une « nouvelle organisation » gazière.

Si sa charte est proche de la contre-proposition russe formulée en avril dernier en réponse à la proposition iranienne, on peut affirmer que la nouvelle organisation sera sans l’ombre d’un doute le nouvel instrument des visées géopolitiques russes car cette contre-proposition russe avait mis l’accent sur un droit de regard sur les tracés des pipelines.

Si c’est le cas et si les Etats Arabes (légèrement en froid avec Washington) ont donné leur accord, cela veut dire que la Russie aura réussi à créer un front russo-arabe pour résister à la crise sans l’apport des Occidentaux.

Dans ce cas, Téhéran sera protégé comme membre d’une organisation qui fera peur sans cependant être aux commandes.

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