Dans les deux cas, les mollahs se sont adressés à la Bulgarie, pays indispensable pour les deux projets. Elle a longtemps fait partie du projet Nabucco, mais le vendredi 17 janvier, Sergueï Stanichev, Premier ministre bulgare a signé un accord avec Poutine en visite dans son pays sur une participation bulgare au projet de gazoduc russo-italien South Stream (carte ci-dessous), concurrent du projet européen Nabucco.

Les européens se rassurent comme ils peuvent. La Commission européenne ne peut pas opposer d’objection à la participation de la Bulgarie au South Stream, pour ne pas fâcher son fournisseur russe et prétend que les deux projets seraient complémentaires. Mais l’adhésion Bulgare au projet russe enterre un peu plus le projet Nabucco qui avait également un problème insurmontable pour franchir la Caspienne : Téhéran et la Russie s’opposent à un projet de pipeline subaquatique pour avoir accès au gaz de l’Asie Centrale.

L’Iran est la clef de ce problème : il peut à la fois premettre aux Européens de passer leur pipeline subaquatique en optant pour un statut de mer pour la Caspienne, mais aussi en fournissant du gaz très très bon marché à l’Europe . C’est pourquoi les mollahs se sont empressés de s’inviter à la table des débats.

Le ministre des affaires étrangères Manouchehr Mottaki s’est rendu à Sofia en Bulgarie où il a promis que l’Iran était prêt à fournir du gaz pour le projet de Nabucco afin de contourner la Russie.
« La Russie est la première dans le monde par ses gisements de gaz, puis vient l’Iran. Les deux pays veulent de grands marchés. L’UE a souligné le besoin de diversification des livraisons de gaz. Un des domaines dans lesquels l’Iran peut avoir une coopération énergétique avec l’Europe, c’est Nabucco. Le choix que fera l’Europe dépend d’elle-même », a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse.

Le Choix en question serait une opposition de l’Europe à des sanctions contre l’Iran. Pour Téhéran l’équation est claire : il faut devenir indispensable à l’Europe afin que cette dernière protège l’Iran contre des sanctions ou un changement de régime. Récemment, les mollahs ont même signé un important contrat avec la firme italienne Edison qui pourrait à terme éjecter la Russie de son rôle du principal fournisseur de gaz à l’Europe. Ce contrat a une particularité : le gaz est fourni presque gratuitement aux européens.

La Russie n’avait pas apprécié ce geste et avait fait savoir qu’elle était prête à accepter des formules plus sévères dans la troisième résolution du Conseil de sécurité lors de la réunion à Berlin. Son adhésion au projet de résolution montre que le comportement de Téhéran agace toujours Moscou.

Mais alors que Mottaki faisait les yeux doux aux Européens pour faire échouer la rencotre de Berlin, au même moment, à Téhéran, Rafsandjani, le patron occulte du régime des mollahs, recevait le responsable de la commission des affaires étrangères bulgare à qui il promettait du gaz iranien pour le réseau Gazprom et le gazoduc russe South Stream ! Fidèles à leurs habitudes, les mollahs jouent l’ambiguïté, avec des promesses qui ressemblent à des menaces. © WWW.IRAN-RESIST.ORG