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Iran : Adieu à l’OPEP de Gaz
05.07.2008

Lors du Congrès mondial du pétrole à Madrid, le ministre russe du pétrole s’est opposé à la création d’une OPEP de Gaz. Il a été imité sur ce point par Nozari, le ministre iranien du Pétrole, bien que ce projet avait été décidé en février 2007 à Téhéran par le n°1 officiel du régime, le guide suprême de la révolution islamique, l’ayatollah Khamenei.



En février 2007, le régime des mollahs était à la veille de la première résolution assortie de sanctions économiques à l’encontre de son programme nucléaire. Il a donc cherché à intimider les occidentaux en proposant la création d’une organisation des pays exportateurs de Gaz, organisation qui se proposerait d’exploiter son monopole pour dicter sa loi aux occidentaux. L’objectif de Téhéran était de neutraliser les sanctions pour continuer à s’opposer sans danger à Washington et ce afin d’obtenir une entente avec les américains sans que ces derniers puissent utiliser leurs sanctions pour lui imposer leurs conditions.

D’abord pour des raisons énergétiques, la Russie s’est immédiatement opposée à ce projet d’OPEP de gaz qui allait à l’encontre des ambitions de Gazprom de contrôler le monopole de la fourniture de gaz à l’Europe Occidentale et d’être le maître absolu de ses prix.

Téhéran a continué à défendre ce projet et à le relancer à l’approche de chaque nouvelle résolution. Pour contrôler le cavalier seul des mollahs, en janvier 2008, la Russie a lancé son propre projet de l’OPEP de gaz afin que Téhéran n’en fasse pas un outil diplomatique pour gérer la crise nucléaire. La version russe évoquait un conseil consultatif de pays producteurs, un forum dépourvu du pouvoir de dicter un prix commun ou encore des quotas de production. C’est pourquoi l’on est guère surpris par le rejet catégorique de leur représentant Anatoly Yanovsky à Madrid. En revanche, il est plus incongru d’entendre le ministre iranien du Pétrole Nozari affirmer que « la formulation +OPEP de GAZ+ est une erreur ».

Il avait lui-même défendu ce projet à de multiples reprises ! Pire encore, Nozari a dit : « Ce n’était pas censé être une organisation de ce genre (du genre de l’OPEP – ndlr). C’était censé être un forum permettant aux différents pays exportateurs de coopérer ! »

Téhéran a abandonné son projet anxiogène pour s’aligner sur les russes ! Ces derniers ont obtenu gain de cause car ils ont un superbe moyen de pression du Téhéran : ils refusent de finir les travaux de Bouchehr, centrale électrique nucléaire qui sert de prétexte officielle aux mollahs pour le maintient de leur programme nucléaire censé subvenir aux besoins en combustible de cette centrale. Sans Bouchehr, Téhéran ne peut justifier l’utilité immédiate de son programme nucléaire.

Cet alignement de Téhéran sur Moscou, mais encore plus les mensonges éhontés de Nozari prouvent également le manque de scrupule de ce régime, qui n’a aucune fierté et encore moins, un grand dessein régional. Il est un petit joueur qui s’adapte aux aléas et compense sa fatuité avec des grands slogans tiers-mondistes. Il peut abandonner ses projets et ses alliés si tel est son intérêt.

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Pour en savoir + sur les relations irano-russes :
- La Russie surveille l’Iran !
- (6 MAI 2008)

| Mots Clefs | Enjeux : Pétrole & Gaz |

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