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Gaz : Iran, Qatar et Russie s’unissent pour résister à la crise
22.10.2008

L’Iran, le Qatar et la Russie, les trois principaux producteurs de gaz, ont convenus mardi à Téhéran de former un club pour dynamiser leurs exportations. Bien que ses trois initiateurs s’en défendent, le projet recèle l’idée d’une OPEP de gaz, un projet dont la Russie ne voulait pas. Ce retournement est une des conséquences de la crise financière conçue par Washington comme un outil pour endetter ses créanciers : les institutions financières de la Chine, de l’Europe, des Etats pétroliers arabes et de la Russie (qui vivaient au-dessus de leurs moyens comme leur débiteur).



À l’issue de cette guerre éclair (Blitzkrieg), de nombreux Etats ont dû comme nous l’avions affirmé dans notre analyse puiser dans leurs réserves de change (or et devises) pour garantir les avoirs de leurs banques afin qu’elles continuent à assurer le financement des entreprises de chaque pays. Les Etats Européens ont dû aligner des aides de capitalisation et des cautions bien supérieures au plan Paulson, aides garanties par les réserves en or des pays concernés. C’est pourquoi la France a pu promettre plus à ces banques bien qu’elle soit moins touchée que la Grande-Bretagne qui dispose de peu d’or. On ne peut s’en féliciter car une baisse de l’or serait catastrophique pour les Européens.

Les autres victimes sont dans un état encore plus lamentable. Les Etats pétroliers arabes que les Américains avaient engraissés cet été payent aujourd’hui le plus lourd tribut : les spéculateurs américains font baisser le baril, ce qui ne permettra pas à ces Etats de se redresser après leurs plans de sauvetage de leurs banques.

La Russie a aussi été touchée par la baisse du baril mais aussi par l’effondrement des actions de Gazprom qui a perdu 66% ! Le géant gazier russe ne vaut que le tiers de sa valeur boursière. La Chine accuse aussi le coup, mais reste discrète sur ses pertes : c’est pourquoi George Bush tient tant à la présence de la Chine au prochain sommet pour la refonte du capitalisme. Il aimerait connaître l’état des pertes chinoises. En revanche, le sommet le fait doucement rire, car le capitalisme financier américain n’a pas échoué puisqu’il a permis l’endettement des adversaires des Etats-Unis en particulier l’euro qui accuse le coup. Le dollar remonte face à l’euro et l’or baissera fatalement (avec le dollar qui monte, c’est le cas actuellement), ce qui aura une conséquence fatale sur les réserves qui garantissent l’aide des Etats européens à leurs banques.

Face à cette offensive dont les retombées sont plus durablement graves que le choc initial d’octobre, la Russie a changé de cap pour rejoindre à contrecœur l’avant-projet d’une OPEP du gaz, dont l’un des objectifs pourrait être une cotation du gaz en une autre monnaie que le dollar l’euro ou encore le rouble). Le projet pourrait également être une étape pour la rentrée de la Russie dans l’OPEP !

En résumé, c’est une contre-offensive géopolitique et financière qui pourrait malheureusement renforcer les mollahs au pouvoir (qui vendront -une fois n’est pas coutume- quelque chose à sa vraie valeur, mais pour leur propre enrichissement).


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Pour en savoir + sur cette crise d’origine américaine :
- Ce n’est pas une crise, c’est une guerre contre la Chine et l’Euro !
- (11 OCTOBRE 2008)

La Russie et l’OPEP de GAZ avant la crise :
- Iran : Adieu à l’OPEP de Gaz
- (5 JUILLET 2008)

Les erreurs de Washington :
- Iran - Etats-Unis : Conséquences de l’échec d’un plan d’entente
- (21 OCTOBRE 2008)

Iran-Resist’s english articles !

| Mots Clefs | Enjeux : Pétrole & Gaz |

| Mots Clefs | Enjeux : Alliances Régionales d’ordre stratégique |

| Mots Clefs | Enjeux : Offensive énergétique Russe |

| Mots Clefs | Enjeux : OPEP |

| Mots Clefs | Zone géopolitique : Alliance IRAN-RUSSIE |

| Mots Clefs | Zone géopolitique / Sphère d’influence : RUSSIE |

| Mots Clefs | Pays : Conseil de Coopération du Golfe (CCG) |