Pourquoi un siège au Conseil de Sécurité ? | Chaque nouvelle résolution légitime le processus des sanctions économiques déjà en place. C’est d’ailleurs le fondement de l’engagement onusien des Etats-Unis : Washington remet ainsi à l’ordre du jour des préoccupations internationales la nécessité de sanctionner l’Iran pour son programme nucléaire, et revalide à intervalles réguliers la légitimité de ses propres sanctions bancaires à l’encontre des partenaires commerciaux de l’Iran. C’est pourquoi, comme l’avait dit Condoleezza Rice plus tôt cette année, n’importe quelle résolution conviendrait à Washington, pourvu qu’elle soit adoptée. Cette fois, cerise sur le gâteau, cette revalidation des sanctions américaines (ou revalidation de la gestion des sanctions) a été adoptée à l’unanimité des voix. Téhéran espérait obtenir un siège au Conseil pour stopper ce processus.

Au début du mois de septembre, Téhéran a su que Washington avait demandé aux Japonais de se présenter comme candidat au renouvellement d’un des deux sièges impartis à l’Asie pour mettre en échec sa candidature qui avait le soutien de certains non-alignés et des pays musulmans. Téhéran avait d’abord mal réagi en tenant des propos très discourtois à l’égard de ce pays qui est l’un de ses principaux clients pétroliers. Après cette colère, Téhéran a envoyé au Japon une délégation commerciale pour proposer de bons contrats à prix cassés aux Japonais dans l’espoir qu’ils retirent leur candidature. Une seconde délégation menée cette fois par le maire de Téhéran est arrivée avant hier à Tokyo pour aller directement à la chambre de commerce de la capitale nippone pour proposer l’échange, tentative ratée qui au vu des relations américano-japonaises a été un coup d’épée dans l’eau.

Le même genre d’effort est employé en direction de l’Europe dont la France assume la présidence en ce moment. Le régime des mollahs espère un ralliement de Paris à sa politique de négociations sans fin comme au temps béni de Jacques Chirac. Le régime a récemment invité en Iran une délégation parlementaire française pour lui faire des propositions de partenariat régional. On vient d’apprendre, qu’en septembre, peu avant cette invitation, Téhéran avait acheté 300 camions citernes Premium Route à Renault ! Ceci explique cela. On n’attrape pas les mouches avec du vinaigre. Mais une fois les mouches françaises attrapées avec le contrat de Renault trucks, le régime a exploité leur présence à Téhéran pour attraper d’autres mouches italiennes. C’est ainsi que les mollahs dépensent les précieux revenus du pétrole iranien.

On ne connaît pas le montant des cadeaux donnés aux Japonais, mais les mollahs n’ont rien obtenu en échange, juste un échec médiatique qui a fait jubiler leurs ennemis et encore les Britanniques qui n’aiment pas les plans d’entente des mollahs avec Washington.

Avec la France, les mollahs ne sont qu’en début de leur aventure : pour renforcer ses chances, Téhéran a nommé comme ambassadeur à Paris, Mehdi Mir-Aboutelbi, un ex-responsable du commerce extérieur au ministère iranien des affaires étrangères (il est arrivé mercredi). Cependant, les mollahs risquent la même déconvenue qu’avec le Japon, mais ce sera plus discret.

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