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Iran : Moscou comme au bon vieux temps de la guerre froide
26.09.2008

Il y a deux jours, la Russie se mettait en retrait par rapport à toutes négociations préalables pour l’adoption d’une nouvelle résolution contre son allié iranien, provoquant ainsi un arrêt du processus. Les faits sont confirmés par Bernard Kouchner.



Selon Kouchner, vu la gravité du sujet, les Six auront sans doute une nouvelle réunion « dans les prochains jours ». Mais cette réunion sera au niveau des directeurs politiques et non au niveau des ministres des affaires étrangères comme la réunion sabotée par Moscou. Pour une réunion ministérielle, il faut selon Kouchner attendre encore plus longtemps.

Le processus s’enlise. Moscou a donc réussi, comme nous l’affirmions dans notre analyse, à bloquer le processus. Toujours selon cette analyse, il cherche également à bloquer le processus de rapprochement irano-américain pour une entente entre ses adversaires américains et ses alliés iraniens. Alors que les ténors de la diplomatie ont appelé à des négociations directes avec Téhéran et que les médias ou associations américaines cherchent à dédiaboliser ce futur allié pour rendre l’entente politiquement correcte, Moscou n’a d’autres moyens que de rediaboliser l’Iran pour empêcher cette entente. Il a donc commencé, avec ses modestes moyens –comparés aux Américains-, à évoquer dans sa presse le danger nucléaire de Téhéran !

L’agence de presse russe Ria novosti, qui est officiellement sous la tutelle du ministère de la presse et de l’information, a choisi pour sa revue de presse un article du journal Vremia novosteï où l’on affirme que grâce à ce blocage des sanctions, l’Iran dispose désormais d’un délai supplémentaire pour mener à bien les objectifs de son programme nucléaire. Le commentaire est formulé de manière assez ambiguë pour laisser supposer que ce délai permettra aux mollahs de fabriquer une bombe nucléaire.

La même agence russe est aussi la seule qui a relevé une déclaration privée formulée par Ahmadinejad lors d’une réception privée annonçant le lancement prochain d’une fusée lanceur (balistique) pour mettre en orbite le premier satellite iranien.

En l’absence de vrais moyens de pression sur son allié remuant, Moscou fait la seule forme de résistance possible quand on manque de moyens : la guérilla ! Moscou fait de la guérilla diplomatico-médiatique comme au bon vieux temps de la guerre froide. La guerre froide revient peu à peu comme une fatalité géopolitique.

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La guerre froide revient :
- Iran-Syrie : Vers une rupture !
- (18 SEPTEMBRE 2008)

Iran-Russie : une alliance stratégique vitale pour Moscou
- Attaquer l’Iran équivaut à attaquer la Russie !
- (19 SEPTEMBRE 2007)

| Mots Clefs | Zone géopolitique / Sphère d’influence : Alliance IRAN-RUSSIE |

| Mots Clefs | Enjeux : Sanctions (du Conseil de Sécurité) |

| Mots Clefs | Décideurs : P5+1 (les Six) |

| Mots Clefs | Décideurs : Kouchner |

| Mots Clefs | Enjeux : Garanties Régionales de Sécurité : le DEAL US |