Cette indiscrétion a lieu alors que les composants atlantistes des Six ont demandé au directeur adjoint de l’AIEA de se rendre en Iran pour informer les mollahs que l’on pourrait à nouveau évoquer l’existence d’un volet militaire dans le programme nucléaire iranien afin de créer un état d’urgence pour neutraliser les lenteurs délibérées du front sino-russe.

Depuis l’instauration de la République Islamique en Iran, à chaque fin de semaine a lieu la Prière du Vendredi dans différentes villes du pays. Celle de la ville de Téhéran donne aux mollahs l’opportunité de faire des déclarations officielles dans un cadre officieux. Cette fois, le sujet de ce discours prononcé par Kashani, un proche de Khamenei, était la division interne au sein des Six, et la nécessité que les russes et les chinois puissent maintenir leurs efforts pour contrer les manoeuvres des composants atlantistes des Six.

Kashani a déclaré : Le monde attend de la part de la Chine et de la Russie de tenir bon sans se laisser abuser par les diffamations des américains ou des britanniques. Il a longuement insisté sur l’aspect diffamatoire des accusations américaines contredites par les affirmations pacifistes de la république islamique d’Iran qui est comme tout le monde le sait hostile aux armes nucléaires.

Il a également précisé que si les Etats-Unis renonçaient à ces diffamations, Téhéran resterait disponible pour des négociations directes.

Tout tourne autour de ces négociations en direct pour une entente officielle. Cette entente est d’un point de vue géopolitique vital pour les Etats-Unis et Téhéran exige un prix élevé : l’impunité pour le régime et ses alliés : le Hezbollah et la Syrie. Pour faire céder Téhéran sans payer ce prix incompatible avec les objectifs de cette entente, Washington essaie d’avoir les mollahs à l’usure par des sanctions. Les mollahs cherchent à neutraliser ces sanctions pour négocier avec Washington sur un pied d’égalité.

Les chinois et les russes ne sont évidemment pas dupes au point d’aider les mollahs à échapper aux sanctions pour mener des négociations secrètes et aboutir à une entente dont l’objectif du côté des américains est de les détruire. En échange de leur opposition aux sanctions, les chinois et les russes demandent des contreparties économiques écrasantes comme des contrats pétroliers au rabais ou encore des contrats commerciaux très avantageux.

Les russes sont plus actifs que les chinois dans ce domaine : ils multiplient les contrats avec les mollahs pour prendre le contrôle des industries de base afin de rester gagnants quoiqu’il arrive. Leur dernière exigence est d’acheter le secteur métallurgique iranien !

Le métallurgiste russe MMK dont les experts ont déjà visité l’usine d’Ispahan précise que l’achat est d’autant plus intéressant que l’Iran vend son gaz à très bas prix et que le pays est doté d’importants gisements de fer inexplorés. D’autre part, les russes ont réussi à écouler leurs stocks de céréales en Iran, en imposant la vente de 5 millions de tonnes de blé aux mollahs, bien que l’Iran n’ait pas de problèmes avec les importations de blé, car il en achète en Algérie, au Brésil, en Chine, en Egypte, au Japon, au Mexique, au Maroc et en Corée du Sud.

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