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L’Iran fermera les banques sanctionnées par les Etats-Unis
26.05.2008

En conflit avec la communauté internationale et surtout avec les Etats-Unis, l’Iran subit des sanctions financières à l’encontre de ses principales banques ou ses partenaires bancaires européens ou asiatiques. Après avoir essayé de trouver des représailles contre les Etats impliqués afin de les pousser à se révolter contre ces sanctions, Téhéran a pris une mesure radicale : fermer ces banques.



Le régime des mollahs a annoncé la fusion de 8 banques d’Etats parmi lesquelles l’actuelle banque de Prêts sans Intérêts mais aussi la Bank Sepah [1] qui se trouve sur la liste des sanctions de l’ONU et la liste américaine des sanctions et les Bank Saderat, Melli et Mellat qui se trouvent uniquement sur la liste américaine. Après la fusion, la nouvelle entité sera réaffectée entièrement aux opérations de prêts islamiques sans intérêt (بانك قرض الحسنه).

D’un point de vue de politique intérieure, la décision n’est pas justifiée car l’actuelle banque de Prêts sans Intérêts créée il y a un an est un échec comme l’ont été les Caisses de prêts sans intérêts (صندوق قرض الحسنه), organismes créés après l’avènement de la république islamique pour appliquer ce programme qui ressemble au loto (petit dépôt, plus gros prêt sans intérêt). Avant, les fonds disparaissaient au prétexte d’une faillite due à l’extrême générosité des responsables et à présent la banque créée en 2007 n’accorde que des petits prêts de 2 à 5000 $ sur dossier alors que la demande moyenne est de 10,000 $. De plus la création d’une banque unique pose des problèmes de gestion des comptes existants dans les banques concernées, problèmes qui suscitent de nombreux articles critiques dans la presse iranienne.

Cependant le régime des mollahs n’a pas le choix et sa décision n’est pas liée aux prêts sans intérêts mais aux sanctions américaines. D’un point de vue juridique, si les mollahs modifient les noms et les structures des banques black-listées, les sanctions ne pourront plus avoir d’effets sur des banques qui n’existent plus !

Les mollahs espèrent ainsi échapper aux sanctions, faciliter les transactions avec leurs partenaires et faire redémarrer les investissements étrangers (notamment dans le secteur gazier). Ils comptent également sur la Chine et la Russie pour s’opposer au sein du Conseil de Sécurité mais aussi sur la scène internationale à l’adoption de nouvelles sanctions à l’encontre de l’Iran.

En tous les cas, cela prendra plusieurs mois voir des années avant que les Etats-Unis ne puissent adapter les sanctions existantes aux nouvelles banques d’affaires iraniennes.

© WWW.IRAN-RESIST.ORG

autres projets bancaires :
- L’Iran prépare une grosse punition pour les entreprises européennes
- (30 DÉCEMBRE 2007)

| Mots Clefs | Enjeux : Représailles Economiques Iraniennes |

| Mots Clefs | Enjeux : Sanctions Ciblées en cours d’application |

| Mots Clefs | Enjeux : Sanctions (du Conseil de Sécurité) |

| Mots Clefs | Instituions : Politique Economique des mollahs |

[1La Bank Sepah est la première banque iranienne fonctionnant sur un modèle occidental. Elle a été fondée en 1925 par Reza Shah Pahlavi, le fondateur de l’Iran moderne. La première agence de la Bank Sepah a été ouverte à Rasht le 15 mars 1925.