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Iran : Pourquoi Kouchner veut un dialogue avec Téhéran
18.02.2008

Le chef de la diplomatie française, Bernard Kouchner, en déplacement à Jérusalem s’est déclaré dimanche en faveur de « l’ouverture d’un dialogue » avec l’Iran « qui est un grand pays et un pays de grande culture » pour convaincre ce pays de stopper son programme d’enrichissement d’uranium, tout en préconisant des sanctions, le cas échéant.



Cette prise de position de Bernard Kouchner ne nous surprend pas, il y avait déjà des signes avant-coureurs d’une volonté de dialogue avec les mollahs, qui sont (précisons-le au passage) dénués de culture iranienne.

Dans un premier temps, le Monde s’est chargé de donner au régime des mollahs, l’image d’un Etat qui favorise le dialogue surtout avec la France, il y a eu par la suite, le Carnet de voyage de Jérôme Monod qui louait les qualités modernes de certains mollahs iraniens. Entre temps, les mollahs ont multiplié les initiatives, via leur ministre des affaires étrangères Mottaki, ou encore via Ahani leur ambassadeur à Paris, pour rappeler la nécessité de faire jouer un rôle important à la France.

Finalement, et apparemment en réponse à ses efforts, le président Sarkozy a fait une déclaration très ambiguë face à El Baradei, en l’encourageant à « poursuivre ses travaux d’enquête en Iran dans la durée » ! Nous avions interprété cette déclaration comme un alignement de Paris non pas sur les attentes de Téhéran (plus de délais), mais un alignement sur les attentes de Washington.

Attentes de Washington | En effet, en attendant que Téhéran apporte des réponses aux questions de l’AIEA, l’Iran reste sous la coupe des deux premières résolutions qui légitiment le maintien des sanctions (onusiennes et américaines) à son encontre. En accordant plus de délai à l’AIEA, on rallonge le calvaire des mollahs. En bon allié atlantiste, Sarkozy a accepté de jouer le rôle du bon flic quand Washington joue au mauvais flic.

A présent, Kouchner enfonce le clou et parle ouvertement de dialoguer avec les mollahs. Cette dernière déclaration est complémentaire de la déclaration ambiguë de Sarkozy. Cette volonté de dialogue est l’expression d’une volonté de Washington qui cherche un moyen détourné pour faire durer la crise sans se laisser embrigader dans des consensus au Conseil de sécurité. Entre deux résolutions, Washington reste maître de la gestion des sanctions.

Cependant, la France ne gagnera rien dans cette affaire, les gagnants seront les mollahs et les Yankees.

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Pour en savoir + sur les perdants :
- Iran : BNP et Calyon, victimes des sanctions bancaires américains
- (11 JANVIER 2008)

une alternative :
- Iran : Lettre au futur ministre des Affaires Etrangères de Nicolas Sarkozy
- (15 MAI 2007)

| Mots Clefs | Zone géopolitique / Sphère d’influence : France |

| Mots Clefs | Décideurs : Kouchner |

| Mots Clefs | Enjeux : Rétablir les relations avec les USA & Négociations directes |

| Mots Clefs | Enjeux : Sanctions (du Conseil de Sécurité) |

| Mots Clefs | Nucléaire : Négociations sans fins (Manoeuvres dilatoires) |