Contrairement à ce que l’on pourrait comprendre de prime abord, cette demande va exactement dans le sens des attentes d’El Baradei qui souhaite disposer de plus de délais pour mener son pseudo-enquête en Iran, une enquête qui piétine depuis 5 ans car El Baradei n’a jamais pu mener des inspections dans les centres nucléaires iraniens.

Dans sa formulation ambiguë, cette demande française est paradoxalement conforme aux attentes américaines : le dossier conserve ainsi son caractère préoccupant, mais la date d’une remise de rapport d’El Baradei pourrait être repoussée. De plus, hier, à l’issue d’une réunion tenue à l’initiative de la France, les membres du Conseil de sécurité ont décidé de ne pas voter de nouvelles sanctions avant la remise du prochain rapport de l’AIEA. Accorder plus de délais à El Baradei revient donc à repousser l’adoption d’une nouvelle résolution. Néanmoins, dans ce délai inconnu Téhéran reste suspect et légitimement assujetti aux sanctions actuellement appliquées dont les sanctions bancaires américaines qui sont les seules qui pénalisent réellement les investissements en Iran. Les américains conservent ainsi la gestion des sanctions contre l’Iran et demeurent en position de dicter leurs conditions aux mollahs dans le cadre d’une entente.

Autre fait du même acabit, Nicolas Sarkozy a « rappelé la politique de la France en faveur de l’accès au nucléaire civil de tous les pays respectueux des normes internationales ». Conformément au modèle libyen (accord politique avec Washington suivi d’accords commerciaux avec Paris), en récompense pour son aide atlantiste, la France aura droit de devenir le partenaire nucléaire des mollahs. Cependant, nous tenons à préciser à la présidence française que l’Iran n’est pas la Libye, et que les mollahs ne renonceront jamais à leur politique d’opacité et d’ambiguïté, car cette politique garantie leur survie.

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