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Iran-nucléaire : Les variations de la Russie
29.11.2007

Il y a 9 jours, par l’intermédiaire du porte–parole de son ministère des affaires étrangères, la Russie évoquait « de graves déficits de coopération entre l’Iran et l’AIEA » ! Une semaine est passée et à présent le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov au retour de la conférence des Etats-Unis sur le Proche-Orient a déclaré que le refus de reconnaître les progrès accomplis par l’Iran dans son travail avec l’AIEA réduisait les chances de résoudre les problèmes. Que signifie ce changement d’appréciation ?



Il faut replacer ces déclarations dans leur contexte chronologique. Il y une dizaine de jours, Téhéran avait demandé une invitation de la Maison-Blanche pour accepter une rencontre bilatérale à Bagdad. En réponse à cette demande, Washington avait presque reconnu le rôle régional des mollahs et insisté sur le rôle positif des mollahs en Irak. Les mollahs avaient alors accepté le principe d’une rencontre bilatérale sans que la Maison-Blanche leur adresse une invitation officielle. Ces salamaleks avaient irrité les russes qui ont en horreur un rapprochement entre les Etats-Unis et le régime des mollahs qui est censé être leur allié pour chasser les américains de la région. Les chinois sont également dans une même disposition d’alliance avec le régime des mollahs. C’est alors que les deux super-puissances de l’Est ont simultanément réprimandé les mollahs pour leur manque de coopération avec l’AIEA.

C’était il y a une dizaine de jour. Aujourd’hui, du point de vue des russes il y a eu des améliorations concernant une situation qui était inacceptable entre Téhéran et Washington. Les américains accusent à nouveau les mollahs de chercher à faire grimper la courbe du terrorisme en Irak et ces derniers parlent de destruction d’Israël, de contre sommet anti-Annapolis avec la participation du Hamas, de menaces terroristes islamiques ou encore de missiles pointés vers les alliés régionaux des américains. Mais ce n’est pas tout.

Les russes ne sont pas dupes et savent que les mollahs espèrent reprendre leur danse du ventre devant les américains. Or, ce sont les russes qui ont besoin des mollahs pour chasser les américains de la région. Les mollahs ont tout juste besoin de la Russie pour éviter des sanctions au Conseil de Sécurité. En connaissance de cette rude réalité, les russes agissent en purs pragmatiques et jouent leurs seules cartes valables : encourager les manœuvres dilatoires des mollahs et le retour du dossier du Conseil de Sécurité vers l’AIEA où les mollahs et les russes comptent de nombreux alliés.

Les russes varient leur jeu en fonction des aléas et sans aucun état d’âme : il y a dix jours, ils signalaient « de graves déficits de coopération entre l’Iran et l’AIEA » et affirmaient que « l’AIEA ne peut pas encore confirmer l’absence d’une activité nucléaire non déclarée en Iran » .

A présent, les russes ont oublié ce discours tatillon et font des déclarations diamétralement opposées où il est question de reconnaître la qualité de la coopération entre l’Iran et l’AIEA afin de recommander que les mollahs soient rappelés à la table des négociations pour un dialogue professionnel et non politisé.

Les russes ont besoin des mollahs et le prouvent par tous les moyens. Leur mauvaise foi est la preuve de leur bonne foi envers les mollahs.

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En résumé :
- La Russie ne veut pas renoncer à l’Iran
- (12 FÉVRIER 2007)

Un exemple de ces variations pragmatiques :
- Iran : Les virtuosités de la diplomatie Russe
- (8 AOÛT 2007)

| Mots Clefs : Alliance IRAN-RUSSIE |

| Mots Clefs | Décideurs : Lavrov | Ivanov | Poutine |

| Mots Clefs | Zone géopolitique / Sphère d’influence : RUSSIE |

| Mots Clefs | Enjeux : Sanctions (du Conseil de Sécurité) |