Iran : 81 pendaisons à venir et zéro protestation de Shirin Ebadi 25.11.2007 Au cours de la semaine dernière, Ahmad Rouzbahani, un milicien qui dirige la police du régime des mollahs, a publié le bilan des rafles de la campagne contre les voyous. Il faut préciser que ce chiffre est celui de la seule ville de Téhéran intra-muros. Le chiffre total des arrestations dans tout le pays est bien supérieur et dépasse les dizaines de milliers. Selon ce milicien, le régime a arrêté depuis 6 mois environ 4800 criminels à Téhéran et condamné un tiers d’entre eux à des peines lourdes. Cependant les chiffres sont vagues et ne permettent pas de connaître l’exact nombre des meurtres, d’agressions sexuelles, des vols, ou encore des tapages nocturnes. Et aucun élément ne permet de savoir qui a été condamné à combien d’années de prison et pour quel délit. Le régime entretient le flou sur ces arrestations et n’oublie pas également de s’attribuer un rôle de modérateur. Ainsi Rouzbahani a affirmé qu’il avait tenu à ce que les délinquants mineurs âgés de 14 et 17 ans soient tous libérés. Ce qui n’a pas de sens, car selon le régime des mollahs, les hommes iraniens sont considérés comme pénalement majeurs dès l’âge de 15 ans (les filles à 9 ans) et le régime a déjà fait pendre des iraniens de moins de 17 ans. Ces déclarations étaient donc partiellement destinées à la presse étrangère. Et pour noyer le poisson, le régime a inséré cette info dans une présentation fort courte sur l’âge des délinquants arrêtés, présentation qui ne comportait que 2 chiffres (5% des délinquants de moins de 17 ans et 53% de moins de 23 ans). Enfin selon ce milicien comptable, la ville de Téhéran ne compte désormais que 7 voyous en liberté ! De nombreux jeunes iraniens arrêtés cet été sous divers prétextes ont été pendus et 31 autres sont dans l’attente de leur condamnation à mort. C’est tous les jours que le régime diffuse ce genre de communiqué pour garder les iraniens sous pression. L’unique objectif est de continuer à terroriser le peuple et plus particulièrement les jeunes et les chiffres ne concordent pas toujours. Ainsi le jeudi de la semaine dernière, le milicien Rouzbahani a évoqué ces 31 cas de pendaisons programmées mais la veille le même homme avait parlé de 50 pendaisons à venir. Shirin Ebadi la lauréate du prix Nobel de la paix n’a pas protesté contre ces arrestations qui ont lieu dans des conditions fort contestables, ni contre les peines de mort prononcées. Il faut savoir qu’elle a elle-même récemment requis la peine de mort contre un accusé. Il n’y a également pas eu de protestation de la part de Marjane Satrapi qui a (rapelons-le) été nommée ambassadrice des droits de l’homme pour la FIDH. Idem, aucun de nos faux dissidents du régime et leurs acolytes de Washington n’ont condamné cette campagne. Aucun des célébrités iraniens [1] qui ont les honneurs de la presse en France n’a condamné ces opérations policières. © WWW.IRAN-RESIST.ORG | Mots Clefs | Violence : Violations des Droits de l’Homme | [1] Les célébirités iraniens qui ne dénoncent jamais rien | écrivains (Zoyâ Pirzâd, Nahal Tajaddod, Azadeh Kian-Thiébaut, Fariba Adelkhah...) BDiste, tenniswoman, ex-tennisman rigolo, peintre, éditeur, cinéaste, productrice de cinéma, boxeur ou autres grandes gueules iraniennes n’ont jamais mis leur célébrité au service de la dénonciation des violations des droits de l’homme en Iran (exécution des mineurs, lapidation, pédophilie dépénalisée). | |