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Iran : Le grand marché du sexe
17.06.2007

Le Département d’État américain a accusé mardi l’Iran d’être une plaque tournante du trafic d’êtres humains et d’esclavage sexuel. Nous avions récemment fait un très polémique article sur le sujet remettant en cause la passivité des Américains : apparemment, nous sommes lus.



Le rapport annuel 2007 du Département d’État sur le trafic d’êtres humains fait figurer l’Iran sur sa liste noire aux côtés de l’Algérie, la Guinée équatoriale, la Corée du Nord, le Soudan, le Bahreïn, Oman, la Syrie, la Birmanie, le Koweït, le Qatar, l’Ouzbékistan, Cuba, la Malaisie, l’Arabie Saoudite et le Venezuela.

« L’Iran est un pays source, de transit et de destination du trafic de femmes à des fins d’exploitation sexuelle commerciale et de servitude involontaire », souligne le rapport.

Selon ce rapport, les femmes font l’objet d’un trafic pour alimenter les marchés régionaux de la prostitution ou bien elles sont vendues pour être mariées (il s’agit souvent de mariages temporaires ou Sigheh : forme légale de la prostitution dans les pays musulmans– ndlr). Ces femmes et jeunes filles iraniennes sont expédiées vers le Pakistan, la Turquie, le Qatar, le Koweït, les Émirats arabes unis, la France, l’Allemagne et le Royaume-Uni à des fins d’exploitation sexuelle commerciale. Des sources des médias rapportent que 54 Iraniennes âgées entre 16 et 25 ans sont vendues chaque jour au Pakistan à des fins d’exploitation sexuelle commerciale.

Selon le rapport, les enfants sont également une source de revenus pour les réseaux de trafic d’êtres humains : ils sont acheminés vers l’Afghanistan pour des mariages forcés, l’exploitation sexuelle commerciale ou de servitude involontaire comme mendiants ou ouvriers.

Le rapport oublie cependant d’évoquer l’existence d’un trafic d’êtres humains, principalement des adolescents vers le Pakistan pour le très lucratif marché d’organes à destination des pays musulmans. En effet, les musulmans ne veulent pas être greffés avec des organes provenant de juifs ou de chrétiens.

Selon le rapport, les autorités iraniennes du régime des mollahs maltraitent ces victimes : en les passant à tabac, en les jetant en prison ou en les exécutant. Malheureusement, nous avons encore été témoins du laxisme Américain vis-à-vis des mollahs car le rapport parle des choix faits par « le gouvernement iranien » en se gardant d’accuser le régime dans son ensemble ou les mollahs. Ce laxisme modifie les données. Par exemple, selon le rapport, le gouvernement d’Iran condamne surtout les victimes pour actes illicites, violation des règles morales ou encore adultère (relation sexuelle en-dehors du mariage). Il s’agit d’une mauvaise grille de lecture.

Pour notre part, nous savons que ce trafic est l’œuvre des deux piliers du régime : les mollahs et les Pasdaran. Les mollahs-juges collectent les victimes et les Pasdaran se chargent du transport et de la vente. Mais dans certains cas, les Pasdaran se chargent de toutes les étapes du trafic. Celles qui sont châtiées sont celles qui ont refusé de se soumettre à leurs bourreaux ou se sont échappées. Il y a également des punitions pour l’exemple comme dans le cas de traitement infligé par les proxénètes aux futures prostituées. Cette hypothèse est effleurée dans le rapport qui évoque des pratiques similaires dans des « maisons de santé » créées par le régime pour assurer une assistance publique et sociale aux jeunes célibataires fugueuses.

Le rapport évoque également que des enfants victimes de trafic sexuel ont été exécutés pour prétendus crimes de prostitution ou d’adultère. Il ne faut pas sortir de la logique de ces actes : ces femmes ou enfants ont une valeur marchande. Les enfants destinés aux réseaux pédophiles ont une durée d’exploitation limitée.

Par ailleurs, le rapport parle surtout de l’Iran comme d’un pays source, mais il n’y a pas que l’exportation des êtres humains vers les marchés régionaux. Il y a également le marché local qui attire de nombreux touristes Européens, Américains et pourtant, s’il y a des enfants exécutés après ce genre de pratiques, il n’y a jamais eu de touristes étrangers arrêtés et exécutés en Iran pour crimes pédophiles.

Le Département d’Etat recommande au « gouvernement d’Iran » [1] de prendre des mesures immédiates et significatives dans ce domaine. Or, la pédophilie est devenue légale depuis l’instauration de la république islamique en Iran. Cette réalité inscrite dans le Code civil de la république islamique a échappé au Département d’Etat.

WWW.IRAN-RESIST.ORG

Pour en savoir + sur la situation des femmes iraniennes :
- L’Esclavage et le commerce des femmes en Iran
- (11 Juin 2004)

Témoignages à propos du mariage provisoire (Sigheh) :
- Le sort peu enviable des femmes
- (2 Avril 2006)

| Mots Clefs | Fléaux : Prostitution, tourisme sexuel & Sigheh |

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[1Le « régime des mollahs » et le « gouvernement iranien » | La République Islamique est une oligarchie militaro-religieuse (alliance des mollahs et des Pasdaran), c’est la terminologie du mot République qui exige un décorum républicain. La fonction présidentielle n’a aucune autre utilité en Iran et en vertu de la Constitution de la république islamique, le président et son gouvernement n’ont aucun réel pouvoir. Explication du sytème de la république Islamique d’Iran | En insistant sur les termes comme le « Gouvernement iranien », les Etats-Unis cherchent à ne pas compromettre une future entente régionale avec « le régime des mollahs ».