Accueil > Photos > Iran : La loterie égalitaire au Bistouri



Iran : La loterie égalitaire au Bistouri
13.07.2006

Un marchand Saoudien est en charge du trafic de reins en Iran. L’agence de presse gouvernementale Fars s’est faite le relais du trafic d’organes qui gangrène la république islamique et dont nous vous avions déjà parlé sur notre site.



Selon Mostafa Ghassemi, le responsable de l’institut de protection des malades des reins, un citoyen d’Arabie Saoudite s’est fait une spécialité dans l’achat et la vente de reins iraniens. Ghassemi a raconté comment certains citoyens étrangers en Iran se présentent dans les hôpitaux iraniens des provinces frontalières des pays arabes et moyennant une somme d'environ 20,000 $ obtiennent des reins iraniens. Les responsables des hôpitaux ne leur demandent même pas une pièce d’identité et se basent sur le fait que ces gens-là parlent avec l’accent local (arabe) que les gens de la région.

Selon Ghassemi, de nombreux hôpitaux ne demandent pas non plus les papiers d’identité des hospitalisés en se contentant de retranscrire le nom donné et procèdent alors à l’ablation du rein, il suffit qu’il y ait un nom iranien dans le dossier du malade. Et Ghassemi rajoute que c’est un cheikh d’Arabie en cheville avec des hôpitaux et des laboratoires médicaux qui s’occupe de tout le nécessaire administratif moyennant finance. Selon lui, de nombreux iraniens sont contraints à vendre leurs organes en raison de difficultés financières.

Quelques jours auparavant le responsable de la santé publique avait dit qu’il était très peu probable que des étrangers puissent obtenir des reins iraniens parce qu’ils ne parlent pas bien le farsi (persan) et se font vite repérer.

Sur IRAN-RESIST, nous avons une autre analyse des faits. D’une part, nous ne rejetons pas la faute que sur les trafiquants Saoudiens même s’ils ne sont évidemment pas innocents, mais nous savons que le trafic d’organes existe aussi entre iraniens et que pour d’évidentes raisons économiques cela se passe quotidiennement dans la république islamique.

De plus, nous en profitons pour rappeler qu’à plusieurs reprises, il a été fait état d’un trafic d’organes prélevés sur les prisonniers et que ces agissements dans les prisons des mollahs ne pouvaient être le fait de personnalités de haut rang protégées par le régime. Nous savons aussi qu’en matière de santé publique tout se vend en Iran parce que les patients mais aussi les médecins vivent avec des grandes difficultés pécuniaires. 85% des iraniens et parmi eux de nombreux médecins vivent en dessous du Seuil de Pauvreté et le coût de la vie dans ce pays ne cesse de grimper en dépit des allégations contraires du régime.

À toutes fins utiles :. avant la révolution islamique, nous étions au début des premières greffes de rein en Iran, légalement et avec des lois inspirées sur celles de la France, les dons d’organes et le don du sang étaient bénévoles et gratuits, libres et anonymes. Il était interdit d’établir une quelconque relation financière entre le donneur et le patient, ce qui avait au moins le mérite d’assainir les rapports. Aujourd’hui pour une simple opération bénigne en Iran, on demande au patient ou à sa famille de donner à l’hôpital au moins l’équivalent en pochettes de sang que ce qui sera utilisé pendant l’opération ou à défaut de l’argent et bien souvent l’argent est préféré...

En 1968, des médecins iraniens de Chiraz ont réussi leur première transplantation rénale et selon les statistiques de l’époque, il y avait annuellement entre 60 et 80 transplantations rénales en Iran avant la révolution de 1979. Depuis 1984 et avec la création d’un centre dédié, il y a 1800 transplantations par an et 25 hôpitaux à travers le pays pratiquent cette opération.

Le ministre de la santé de la république islamique s’est flatté dernièrement que l’Iran soit classé au 5° rang mondial des transplantations rénales. Malgré une vingtaine de milliers de transplantations pratiquées depuis une dizaine d’années, il y aurait encore quelque 40 000 iraniens dans l’attente d’une telle intervention. Selon des médecins 95% des donneurs sont des personnes en bonne santé et seulement 5% des reins proviendraient de legs post mortem. Ces médecins aimeraient qu’une fatwa d’un ayatollah autorise les prélèvements d’organes sur les morts. D’autant que durant la guerre Iran-Irak, le régime des mollahs payait les donneurs d’organes afin d’éliminer le problème des délais d’attente.

Or, Aujourd’hui Ghassemi, le responsable de l’institut de protection des malades des reins, demande au régime d’arrêter de dédommager les donneurs. Le don de rein est récompensé par 1 million de tomans ou 1000 $. Cette somme équivaut à 8 à 10 mois de salaire d’un fonctionnaire ou à 3 mois de revenu au-dessus du Seuil de Pauvreté.

Selon Ghassemi, cette pratique a aggravé la situation dans les deux sens. Plus personne ne veut faire un don gratuit et de plus en plus de patients demandent à joindre directement des donneurs en leur proposant un prix quatre fois supérieur (soit 4,000 $ qui équivaut à un an d’une vie décente pour une famille).

On arrive aujourd’hui à des accords discrets entre patients et donneurs où chaque rein vaut entre 3 et 10 millions de tomans (3 à 10,000 $). Par ailleurs l’interdiction officielle de l’exportation d’organes a donné naissance à un juteux commerce (contrebande).

Un rein iranien se négocie aujourd’hui environ 20,000 $ sur le marché international : le rein est acheté à bas prix en Iran, l’hôpital reçoit une commission et le produit est revendu par l’intermédiaire à l’étranger. Il y a également eu une célèbre affaire d’enlèvement d’enfants qui avait pour but de dépecer les victimes et de vendre leurs organes. Ce trafic est si peu secret que le ministère de la santé a été obligé de rappeler que le don d’organes était destiné aux patients iraniens et que les exportations de contrebande pouvaient entraîner des poursuites et de fortes amendes.

WWW.IRAN-RESIST.ORG

Pour en savoir + :
- Le foot à l’iranienne ...
- (30.10.2005)

[Recherche Par Mots Clefs : « Pauvreté »]

[Recherche Par Mots Clefs : « Statistiques déprimantes »]

[Recherche Par Mots Clefs : « Toxicomanie »]