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L’Iran prépare le retour de Khatami
03.10.2006

Le régime des mollahs a mis tout son petit personnel sur le pont pour défendre Khatami. Simultanément, des personnes qui rien ne relie, ni le point de vue idéologique, ni le parcours politique, ont pris la parole ou leur plume pour déclarer tout le bien qu’elles pensent de Khatami ou écrire de vibrants plaidoyers des progrès réalisés par cet homme pendant les huit ans de sa présidence.



Nous espérons que nous ne récolterons pas encore une nouvelle fois les cris d’horreur de certains lecteurs qui verront les noms de ceux qu’ils respectaient critiqués. Nous espérons également que les organismes qui salarient les personnes citées prendront en considération les critiques de ce site indépendant et feront le nécessaire pour empêcher de telles dérives.

Les motivations du régime islamique d’Iran | Khatami est un produit du régime, mais il est sa seule caution politiquement correcte au niveau de l’opinion publique occidentale. Tant qu’il était au pouvoir, la commerce avec l’Iran se justifiait par un soutien aux réformes. La crise nucléaire et l’intransigeance des mollahs (y compris Khatami) ont fait fuir les investisseurs étrangers. Actuellement le régime des mollahs essaie de remettre Khatami sur le devant de la scène afin de redorer l’image de la république islamique et stopper l’hémorragie économique.

Depuis une semaine, partout on entend parler de Khatami et de sa popularité. Ceci a commencé par un entretien riche en sous-entendus dans le Monde, puis par des propos de la correspondante iranienne de Fox News à Téhéran, une certaine Rudi Bakhtiar pour atteindre son apothéose dans deux articles hallucinants sur le site belge d’Amnesty International sous les plumes de Géraldine Fouarge, Pascal Fenaux, Pierre Vanrie (nous garderons leurs articles en pdf dans nos archives). Géraldine Fouarge (une stagiaire ?) s’intéresse beaucoup à la représentation cinématographique de l’Holocauste [1] et elle a été chargée par Amnesty Belgique de faire des dossiers sur la situation des droits de l’homme en Iran (tout en diabolisant les opposants en exil). Pascal Fenaux est idéologiquement proche du régime des mollahs car il est un anti-sioniste. Fenaux aime particulièrement Khatami qui a donné à ce régime un cachet pseudo-démocratique. Vanrie est un proche de la république Islamique et il collabore avec le site Gooya qui appartient à des proches de Khatami. Il est officiellement journaliste et spécialiste du monde Turco iranien et arabe. Vanrie est ouvertement partisan des républiques islamiques et concernant la Turquie, il est un des zélateurs d’AKP, le parti islamiste turc actuellement au pouvoir.

Il est étonnant qu’Amnesty autorise de tels personnages aussi peu impartiaux à associer le nom de cet ONG à la défense d’un modèle politique, quel qu’il soit… Ceci d’autant plus que le modèle théocratique est particulièrement mal adapté pour se conformer aux exigences évolutives du domaine des droits de l’homme. Les 4 articles parus sur le site d’Amnesty International.be affichent une admiration inexplicable pour Khatami dont les 8 années de présidence ont été marquées par des arrestations arbitraires, des enlèvements suivis de tortures suivis de meurtres dans plusieurs cas (les meurtres en série et le cas de Zahra Kazemi). Cette présidence a d’ailleurs marqué le retour des persécutions ethniques et l’ensemble de ces crimes ont été couverts par le Président. L’économie iranienne a été anéantie durant sa présidence et Khatami a été personnellement mêlé à des affaires de détournement d’argent public. Par ailleurs, Khatami a engagé l’Iran sur la voie du mensonge et des négociations stériles dans le dossier nucléaire et nous avons récemment appris que dans ce domaine, il avait délibérément joué la carte de la ruse pour avancer les activités nucléaires à un point de non retour. Son surnom en Iran est Faribâ, l’ensorceleur. Les iraniens se souviennent surtout de sa présidence comme la période d’une vertigineuse hausse de la dette publique et de la pauvreté.

Le Bureau Belge d’Amnesty Internationale est l’un des plus actifs de cet ONG, mais depuis un certain temps nous avons remarqué que Amnesty Belgique se contente de rediffuser les réponses mensongères des mollahs comme des vérités et ce afin de se débarrasser de certains dossiers encombrants comme les 2 cas de maltraitances de femmes journalistes en Iran.Par ailleurs sous l’impulsion d’employés comme Vanrie ou Fenaux, l’Amnesty Belgique se concentre sur des cas que nous avons dénoncés comme étant de faux dissidents. Malgré nos protestations, Amnesty continue dans cette voie et bien que nous accumulions les preuves contre ces faux dissidents qui n’ont aucun discours critique contre le régime : Amnesty se concentre sur leur cas, oubliant les vrais cas de violations des droits individuels, cas qui se comptent par milliers.

Dans un même ordre d’idée, sous l’impulsion d’un certain Reza Moïni, correspondant iranien de Reporters sans frontières (RSF), cet organisme est devenu depuis 2000-2001 (cas de Sazgara suivi par le cas Ganji), un intermédiaire pour la promotion de faux dissidents qui étrangement ont catégoriquement tous les mêmes points de vue que les mollahs sur le voile, la charia, le nucléaire, le Hezbollah, le terrorisme, le négationnisme ou encore l’islamisme de la république iranienne. Ces dissidents sont les versions politiquement correctes des mollahs en place. Il y a peu de temps, nous avions d’ailleurs révélé le contenu creux de leur discours grâce à un incroyable concours de circonstances liées à l’affaire Zahra Kazemi, une journaliste d’origine iranienne qui fut arrêtée, torturée, violée et tuée pendant la présidence de Khatami par un de ces amis, le juge Mortazavi.

Mortazavi avait été nommé pour mener la délégation des droits de l’homme de l’Iran à l’ONU et Khatami n’a pas protesté, idem pour tous les faux dissidents : Ganji, Sazgara, Ebadi… et les autres. Cette affaire a révélé les liens dérangeants qui existent entre Reza Moïni, correspondant iranien de Reporters sans frontières (RSF) et la république Islamique d’Iran.

Dans un même ordre d’idée, nous avions signalé l’action très orientée de Abdol-Karim Lahidji, du vice-président iranien de la Fédération Internationale des Droits de l’Homme (FIDH). L’ensemble de ces personnes concentre les actions de leur organisme vers les faux dissidents, des partisans de Khatami, et oublient les vrais cas de violations des droits de l’homme. Vanrie, Fenaux, Reza Moini, Lahidji, et d’autres que nous citerons bientôt, ont pris le monopole de l’action humanitaire avec une orientation précise et ont transformé des organismes humanitaires mondialement connus (dont ils font partie) en des succursales publicitaires pour Khatami et ses faux dissidents. Ils ont aussi trouvé des alliés aux Etats-Unis.

Et c’est là que le bât blesse car la réputation de Khatami est totalement erronée et fondée sur des mensonges entretenus par des taupes du régime au sein d’Amnesty, de RSF et du FIDH. Ces taupes comptent aussi sur le soutien médiatique de journalistes, toutes des femmes, qui travaillent pour d’importants organes de presse européens ou américains et qui sillonnent l’Iran et recueillent des témoignages en faveur de Khatami, ou la popularité du nucléaire. Et ce alors que 85% des iraniens se trouvent en dessous du Seuil de Pauvreté et sont mécontents des dépenses publiques pour ce nucléaire qui peut conduire l’Iran à la guerre. Ils ont connu la guerre [2] et ils n’en veulent pas. Or, aucune de ces femmes journalistes n’a jamais recueilli une plainte à ce sujet et n’a trouvé aucun dissident iranien pour rappeler que Khatami fut ministre de la propagande de la guerre et à ce poste, il a encouragé les jeunes iraniens à courir pieds nus sur les champs de mines en portant une petite clef de paradis en pendentif autour du cou. Il y a quelque chose de choquant dans ces articles amnésiques.

La palme de ces reportages pro-Khatami revient à Rudi Bakhtiar (ci-dessous), une jeune recrue de Fox News qui a trouvé en Iran des partisans de Khatami, d’Ahmadinejad et du voile et estime que toutes les femmes devraient porter le voile partout dans le monde ! La donzelle a quitté l’Iran à 17 ans comme Anousheh Ansari et elle est également comme l’autre une surdouée et en plus elles se connaissent car elle est la petite amie du beau-frère d’Anousheh !

Rudi Bakhtiar de Fox News

Téhéran expédie continuellement de femmes (très belles ou très douées) en Europe, au Canada et aux Etats-Unis qui trouvent généralement de très bon job dans les domaines médiatiques et font parler d’elles sur certains sujets qui donnent une bonne image moins despotique du régime des mollahs. Il ne leur est pas interdit de critiquer le régime comme le fait par exemple Marjane Satrapi, mais elles doivent orienter leurs critiques et relativiser. Toutes ces femmes ont quelques points communs inamovibles : elles défendent les années Khatami, elles ne critiquent pas la révolution islamique, elle justifie le port obligatoire du voile, et se gardent de parler du Hezbollah, du nucléaire, du terrorisme d’état etc. Exactement la même ligne apolitiquement correcte que les faux dissidents et le groupe humanitaires FIDH-RSF-AI (Belgique).

Autre point crucial, tous ces dissidents et leurs consoeurs journalistes répètent inlassablement comme la conclusion d’un Œil sur la Planète que « la solution (politique) se trouve en Iran au sein du régime ou de ses dissidents ».

Ce régime a trouvé l’arme absolue pour rester au pouvoir. Il a ses propres dissidents, ses propres défenseurs internationaux des droits de l’homme, ses propres journalistes étrangers : le parfait recyclage. Un faux dissident écrit un insignifiant article dans un blog, des relais le diffusent, des mollahs intégristes s’offusquent, les iraniens des ONG défendent le dissident, et Rudi Bakhtiar, Delphine Minoui [[Delphine Minoui [tous ses articles et nos analyses->http://www.iran-resist.org/mot248] |]], Marie-Claude Decamps en parlent. On crée un dissident, il quitte l’Iran et il professe le dialogue avec le régime. N’est-ce pas formidable? Pourtant il existe un problème majeur : ce régime fait tout ça pour éviter des sanctions. Si le peuple iranien était solidaire du régime, ce dernier n’aurait pas craint les sanctions. Mais il n’en est rien, le peuple attend que le régime s’affaiblisse pour au moins avoir moins de pression sur ses épaules. Par ailleurs, ces efforts du régime ne changent rien au fond du problème, ce régime a [une usine de l’eau lourde->http://www.iran-resist.org/article2526] dont l’objectif ne peut être que militaire et il a aussi l’obligation de finaliser des Garanties de Sécurité incluant le Hezbollah. [A l’image de Khatami->http://www.iran-resist.org/article2368] lui-même, aucun des faux dissidents n’est autorisé à critiquer le Hezbollah et la ruineuse diplomatie iranienne au Liban. Le régime fabrique beaucoup de dissidents, mais aucun n’est une alternative. Effet indésirable de tout plan génial ! | Ceci prouve que la solution ne se trouve pas en Iran mais parmi les exilés [[{Ceci prouve que la solution ne se trouve pas en Iran mais parmi les exilés} : c’est-à-dire parmi ceux qui n’ont jamais été compromis avec cette révolution et ses artisans (ce qui exclue [les OMPI->http://www.iran-resist.org/ir2206]) |]]. WWW.IRAN-RESIST.ORG

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[1Voici un exemple de l’analyse de la série Holocauste par Géraldine Fouarge (à moins qu’il ne s’agisse d’une homonyme) Lors de leur conversation on présente Helena comme juive qui croit en la vie et l’amour, qui continue à rêver et à y croire. Elle rêve de pouvoir vivre en Palestine, un pays où personne ne cherchera à les emprisonner ou à les tuer. C’est dans ce passage que l’on comprend aussi que les juifs ont de bons sentiments et qu’ils ne cherchent que la paix et la liberté du moins le film nous laisse cette image. Il nous la présente aussi comme la victime et comme n’ayant pas cherché cette guerre.

[2Les iraniens ont connu la guerre et ils n’en veulent pas : ils se rappellent les 8 ans de la Guerre Iran-Irak et la décision des mollahs de faire durer la guerre pendant 6 ans afin de s’enrichir sur les commissions d’achats d’armes. Les iraniens savent qu’à partir de 1982 et la reprise de Khorramchahr, Khomeiny et ses sbires avait décidé de poursuivre le combat, refusant toutes les propositions de cessez-le-feu et les innombrables médiations.

En effet dès 1982, l’Iran pouvait mettre fin au conflit car il avait vaincu et repoussé les Irakiens mais l’achat d’armes sur les marchés noirs et les commissions que touchaient les mollahs et les pasdarans (Rezaï, Rafsandjani, Jannati, Asgar-owladi, Rafiq-douste…) dans ces tractations avaient incité le régime des mollahs à continuer la guerre.

Mohsen Rezaï, aujourd’hui journaliste (sic) et qui était alors le généralissime des Pasdarans, a amassé des centaines de millions de $ et à l’époque il se faisait appelé Général-% (dar-sad-guir). Il possède aujourd’hui la 3e fortune de l’Iran qui s’élève à plus de 660 millions de $. Rezaï est un pur produit de ce régime qui s’est enrichi grâce à cette guerre et aux sacrifices du peuple iranien.

Rappelons que cette période avait été marquée par la première utilisation d’armes chimiques par les Irakiens. Les Iraniens se rappellent également, qu’à cette époque, les mollahs avaient troqué leurs discours islamistes pour des oraisons nationalistes pour les pousser au combat afin que la guerre continue et puissent continuer à toucher des commissions. Cette guerre a fait 1,000,000 de morts et 1,000,000 d’invalides ou de gazés. |