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Le déclin économique de l’Iran a déjà commencé
02.09.2006

En réponse à l’article de la délirante Delphine Minoui dans le Figaro [1] | Ces jours-ci, la menace des sanctions économiques contre l’Iran fait couler beaucoup d’encre et on parle énormément des effets réels ou supposés de celles-ci sur l’économie iranienne. Comme toujours, ces discussions ne concernent qu’un monde virtuel entièrement détaché de la réalité du pays.



Pour la jeunesse iranienne, la première et la plus importante sanction économique contre l’Iran est la révolution islamique, aggravée ces derniers temps par son président délirant. Pour cette nouvelle génération, les autres sanctions ne seront que la cerise sur le gâteau.

Jusqu’à l’arrivée d’Ahmadinejad au pouvoir, l’Iran connaissait une certaine croissance économique qui donnait un peu d’espoir à sa masse de chômeurs et des classes ouvrières et moyennes qui avaient été littéralement laminées par la révolution. Certes ce n’était pas tout à fait le boom que nous avait promis Georges Soros au début des années 1990, mais néanmoins, non seulement la chute libre des années 80 et début 90 fut arrêtée, mais un 6% de croissance annuelle était assuré. Il est vrai qu’on restait très, très loin des 16% à 20% de croissance annuelle continue des années 60 et 70, mais vue sa mauvaise étoile, l’Iranien a appris de se contenter de peu.

Or, comme si le ciel s’acharnait sur lui, même cette faible croissance (à comparer au retard à rattraper) vient de lui être refusée suite à l’élection d’Ahmadinejad à la présidence de la république et la mise en avant concomitante du dossier nucléaire. En effet, depuis deux ans, et malgré le doublement du prix du pétrole, les capitaux fuient massivement l’Iran à destination du Canada, des Émirats et d’autres contrées du Monde. Chose intéressante, ceux qui mettent à l’abri leur argent sont ceux-là-mêmes qui se sont enrichis grâce au régime des Mollahs et qui lui sont intimement liés aussi bien idéologiquement qu’économiquement. Le temps des débuts héroïques de la révolution islamique est révolu, une belle époque où les jeunes de douze à seize ans sautaient sur des mines pour que continua le combat. Aujourd’hui, l’allégeance au régime se monnaye et il n’y a que des musulmans n’ayant jamais mis le pied en Iran qui continuent à croire au « miracle du modèle économique islamique ».

Le premier secteur touché est l’immobilier où les stocks des promoteurs restent impossibles à écouler. Pariant sur la bulle spéculative, les mises en chantier s’étaient mutlipliées ces dernières années, doublant les prix en l’espace de quatre ans seulement. Dans certaines opérations à Téhéran, le prix du mètre carré devenait comparable avec celui des meilleurs quartiers parisiens. Les acheteurs n’étaient pas uniquement les nouveaux riches du régime, mais également « les nouveaux riches de la diaspora » de l’Amérique du Nord qui, attirés par des investissements spéculatifs, trouvaient soudainement un charme irrésistible à l’Iran de Khatami.

Un important agent immobilier nous confirme le marasme. D’après lui, même si la plupart des vendeurs restent encore sur leurs prix, celui qui voudrait vendre ne pourra céder son bien qu’en baissant ses attentes d’au moins 30% par rapport à ce qui était supposé normal il y a encore quelques mois. Et la tendance continue.

Comme c’est le cas dans la plupart des pays, l’immobilier est la locomotive de l’emploi en Iran. L’arrêt complet de ce secteur entraîne dans son sillage bon nombre d’industries et d’établissements bancaires. Par exemple, le fabriquant de carreaux de faïence « Kashi Esfahan », qui avait réalisé de très belles performances ces dernières années, s’est mis en cessation de paiement, mettant fin à plusieurs années de résultats très positifs. Dans ces conditions, même un fou hésiterait à se lancer dans une nouvelle affaire, acheter des actions en bourse ou même laisser son argent à la banque.

L’achat massif d’armement, le projet nucléaire, la guerre au Liban et le soutien de quelques groupes chiites en Irak ne laissent plus tellement de place aux grands projets de travaux publics pouvant abaisser le chômage et compenser la perte de confiance totale du secteur privé. Mais pour un certain courant du régime, la révolution doit être permanente et l’état de guerre perpétuel, faute de quoi l’implosion sera inévitable. Pour notre part, nous ne partageons pas cette analyse, mais nous encourageons vivement le régime à poursuivre cette voie, car nous croyons qu’il accélérera son effondrement !

Khomeyni disait que « l’économie est pour les ânes » et que « le peuple n’avait pas fait de révolution pour avoir des pastèques ». Le jeune iranien ne comprend absolument pas le sens de ce genre de plaisanteries et n’accepte qu’on sacrifie son bien-être sur l’autel de l’idéologie islamique voire tiers-mondiste à la sauce Chavez.

C’est pour cette raison qu’il se révolte des commentaires « mondains » des journalistes occidentaux comme Delphine Minoui ou de Ladane Nasseri qui lui font dire ce qu’il n’a même pas osé de penser. Pour lui, l’anti-américanisme ne peut constituer une fin en soi et il souhaite ardemment que son pays prenne la voie de la raison pour qu’il ou elle ne soit plus obligé de vendre de la drogue ou de se prostituer pendant que d’autres dilapident les richesses du pays.

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