Iran : 2011-2012, deux années bien tumultueuses pour les mollahs 03.02.2011 Très récemment des personnalités proches de Washington avaient déclaré que Téhéran ne disposerait pas d’un savoir faire nucléaire militaire avant 2015. Ce lundi, Liam Fox, le ministre britannique de la Défense, a rejeté implicitement ces estimations en évoquant carrément l’accès à la bombe nucléaire en 2012, c’est-à-dire moins d’un an. L’annonce d’une bombe nucléaire iranienne dès 2012 est réellement effrayante, mais elle n’est pas très réaliste car toute bombe nucléaire doit exploser en l’air et non à même le sol et l’Iran ne possède pas la technologie balistique. Par ailleurs, l’Iran a des retards abyssaux en matière de technologie informatique. Enfin, il ne suffit pas d’avoir de l’uranium hautement enrichi c’est-à-dire de la matière potentiellement fissile pour fabriquer une bombe nucléaire, il faut maîtriser puis miniaturiser la technologie de la fission, ce qui n’est pas le cas des mollahs, incapables de démarrer seuls la centrale civile de Bouchehr ou même de produire un simple moteur à explosion ! Pourquoi donc inviter Washington à sévir contre les mollahs alors que la menace n’existe pas ? C’est simple. En fait, Washington a annoncé la date de 2015 afin de justifier l’absence d’urgence et ainsi avoir la possibilité de continuer sa politique combinant les sanctions et les négociations pour parvenir à une entente. L’enjeu de cette entente est d’étendre la domination américaine sur le marché pétrolier mondial au détriment de la domination de ce marché par les Britanniques depuis 1908. Hier, la Grande-Bretagne a contredit les Américains pour redynamiser la crise nucléaire iranienne afin d’engager Washington dans une logique de guerre et de menaces mutuelles et ainsi mettre fin à toute possibilité d’apaisement ou d’entente contraire à ses intérêts. La preuve de cette hypothèse est qu’elle n’a proposé aucune mesure forte ou sanction britannique pour empêcher la dite menace nucléaire iranienne : elle a seulement invité Washington à entrer en conflit avec les mollahs. Les Britanniques ne sont pas à leur coup d’essai pour ce genre de manœuvres. En décembre 2009, à un moment où Téhéran commençait à flancher sous le poids des sanctions, le quotidien britannique Times avait fait état de la possession par l’Iran d’une bombe atomique sophistiquée et dans la foulée, Gordon Brown avait supplié Obama de réagir avec force. Washington avait d’abord ignoré les gentils avertissements des Britanniques avant d’annoncer l’ouverture d’une enquête officielle pour clore l’affaire. Cette fois encore, Londres est intervenu car la situation économique du régime s’est fortement détériorée. Mais dans le même temps, à présent, Washington a lancé une OPA sur l’Afrique muslmane (ci-dessous) et son marché pétrolier dominé par les Britanniques et les Chinois.
C’est pourquoi cette fois-ci Washington s’est montré encore plus discret qu’en décembre 2009 en ne disant rien à propos de cette nouvelle évocation britannique faisant référence à la possession d’une bombe nucléaire par les mollahs. Ce silence révélateur vient de transformer les mollahs, alliés historiques des Britanniques, alliés anti-américains par excellence, en une arme fatale contre Washington. Si Washington parvient à étendre son influence en Afrique musulmane au détriment des liens britanniques avec les musulmans qui garantissent les intérêts pétroliers britanniques, Londres devra revenir à la charge sur le même thème d’apocalypse nucléaire iranienne, mais en des termes plus incisifs, pour provoquer le plus rapidement possible un conflit d’intérêt entre Washington et le monde musulman. Quand la Grande-Bretagne se bat pour ses intérêts vitaux, elle peut se montrer impitoyable. De fait, 2012 et peut-être même 2011 risquent d’être des années bien tumultueuses pour les mollahs.
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| Mots Clefs | Décideurs : OBAMA |
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