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Iran-sanctions : Washington et les employés du mois, la Suisse et Israël !
31.12.2010

Selon le ministre des Affaires étrangères d’Israël, on peut encore négocier trois ans avec Téhéran. La Suisse qui représente les intérêts américains à Téhéran insiste également sur le dialogue. Ces deux « employés du mois » préparent le terrain à la poursuite de l’apaisement alors que Téhéran s’apprête à refuser encore tout dialogue constructif avec Washington en 2011.



On ne le dira jamais assez : Washington propose le dialogue pour parvenir à une entente avec Téhéran car il a besoin d’un allié islamiste pour agiter l’Asie Centrale et les régions musulmanes de la Chine et la Russie. Mais les mollahs ne peuvent pas accepter car toute entente passe par une normalisation des relations qui les obligerait à autoriser le retour en Iran des pions américains qui peuvent prendre le pouvoir de l’intérieur.

C’est pourquoi ils multiplient les provocations et les insinuations menaçantes pour rendre l’entente impossible ou mieux encore, pour engager Washington dans une escalade afin de le contraindre à laisser tomber ses pressions et ses sanctions pour éviter une guerre nuisible au transit des pétroliers via le détroit d’Hormuz.

Cette guerre ne fait pas peur à Washington, mais il doit éviter toute confrontation remettant en cause la possibilité d’une entente avec ces islamistes dont il a besoin ou pire encore toute confrontation l’obligeant à reconnaître la nécessité de soutenir le peuple qui veut la chute de ces islamistes dont il a besoin.

C’est pourquoi, Washington a toujours esquivé les provocations tout en maintenant ses accusations pour continuer ses sanctions afin d’épuiser les mollahs dans une guerre d’usure économique. Avec Obama, ce système a été perfectionné avec un black-out médiatique sur les provocations de Téhéran. En réponse, les mollahs qui avaient été de plus en plus affaiblis ont intensifié leurs provocations avant de réaliser en 2009 qu’ils devaient accepter le dialogue afin de refuser tout compromis devant les parterres de journalistes présents.

Ce choix tactique d’un dialogue contrariant a permis aux mollahs de pulvériser le black-out pour s’inviter chez la population américaine. Les mollahs ont bouleversé la donne car si un Etat peut agir cyniquement en esquivant les provocations de son adversaire, il n’en va pas de même pour ses citoyens qui sont choqués par ces provocations et aussi par l’esquive molle de leurs dirigeants surtout quand ces derniers continuent à maintenir leurs accusations d’une menace nucléaire. L’opinion publique américaine a été mise en état de psychose. Washington s’est retrouvé dans l’obligation de la rassurer pour continuer. On avait alors vu Haaretz révéler une rencontre amicale entre les mollahs et des Israéliens. Deux grands alliés stratégiques de Washington, la Turquie et le Brésil, s’étaient également opposés à de nouvelles sanctions et avaient recommandé le dialogue. Washington avait donc continué le dialogue par respect pour ses bons alliés.

Cette année, le régime (qui a été encore plus affaibli économiquement, mais aussi politiquement) a lui-même proposé la reprise du dialogue afin d’en profiter pour refuser tout compromis et déclencher une grande crise poussant Washington à capituler.

Washington a esquivé le refus provocateur du représentant des mollahs et a parlé d’une seconde rencontre certainement plus constructive en janvier 2011. Téhéran avait alors acquiescé avec joie la programmation de cette nouvelle occasion utile à ses projets, mais l’objet de ses attentes étant la provocation, il a refusé de fixer une date. Il y a encore trois jours, il a précisé qu’il ne prévoyait aucune date dans l’immédiat. Face à la crise qui se prépare, Washington nous ressert la même recette de 2009 avec la modération compréhensive d’Israël et l’hostilité de certains de ses alliés à la rupture des relations commerciales avec les mollahs.

La recette 2010 du statu quo est seulement plus corsée : Israël recommande carrément le dialogue avec les mollahs et la Suisse plaide pour des investissements plus lourds ! Cela est aussi dû au fait que le régime est en difficulté et Washington ne veut accorder aucun soutien au peuple iranien pour virer les mollahs.

A mesure que le régime s’affaiblira, d’autres alliés démocrates de Washington viendront grossir le rang de ses « employés du mois » hostiles à sa politique et WikiLeaks, cette invention du Département d’Etat, révélera d’autres oppositions aux sanctions pour expliquer à l’opinion américaine l’apparente mollesse de Washington.


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d’autres efforts dilatoires américains :
- Iran : Rumeurs d’une panne atomique déjà évoquée en 2009
- (25 NOVEMBRE 2010)

article complémentaire :
- Iran : Les chiens de garde veillent !
- (25 Décembre 2010)

| Mots Clefs | Décideurs : OBAMA |
| Mots Clefs | Enjeux : Apaisement |

| Mots Clefs | Zone géopolitique / Sphère d’influence : Israël |
| Mots Clefs | Pays : Suisse |
| Mots Clefs | Pays : Turquie |
| Mots Clefs | Décideurs : Brésil (Lula ou Amorim) |