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Iran : Une perte progressive de contrôle
06.10.2009

Le 1er octobre, la délégation iranienne s’est engagée à coopérer avec l’AIEA pour permettre aux Six de parvenir à un compromis sur le programme nucléaire iranien. De retour en Iran le 2 octobre, cette délégation a nié avoir agi en ce sens. Le 3 octobre, El Baradai est arrivé en Iran pour convaincre les mollahs de tenir parole, le 4 octobre, Téhéran a acquiescé, mais le 5 octobre, il a à nouveau nié tout engagement. Téhéran nie avec force car il ne veut pas admettre qu’il ait reculé face aux Etats-Unis.



Le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Hassan Ghashghavi, a indiqué dans sa conférence de presse hebdomadaire qu’« à Genève, l’objet des discussions entre la délégation iranienne et les Six n’était pas le droit reconnu de l’Iran à l’enrichissement, mais l’étude des propositions iraniennes pour rétablir la paix au Moyen-Orient ». « De ce fait, l’Iran n’a aucunement reculé sur la revendication de ses droits légitimes », a-t-il précisé.

Cette précision est la clef de l’attitude de Téhéran. Le régime des mollahs ne peut en aucun cas admettre qu’il ait reculé face aux Américains et leurs promesses larvées de nouvelles sanctions économiques. Admettre serait suicidaire pour ce régime qui a fondé sa puissance sur une opposition frontale aux Etats-Unis. Admettre qu’il ait courbé l’échine lui vaudrait un désaveu de la rue arabe, allié indispensable sans lequel il ne peut prétendre à un quelconque rôle régional.

Téhéran bombe le torse pour une seconde raison d’ordre intérieur. Admettre qu’il ait plié face à des menaces très virtuelles de nouvelles sanctions serait l’aveu de sa vulnérabilité, l’aveu d’un effondrement économique dont les signes se multiplient. L’un de ces signes est l’absence d’une solution économique : pour alléger ses dépenses et résister plus longtemps aux sanctions, le régime a évoqué une possible suppression du système du dollar à taux stable, système très coûteux conçu pour préserver le Bazar des effets de l’inflation. Mais la solution est pire que le problème. Si le régime l’appliquait, il perdrait immédiatement le soutien du Bazar et par conséquent le contrôle de la rue.

C’est un cercle vicieux économique, mais aussi politique. Téhéran doit uniquement dissimuler sa vulnérabilité car sinon chacun voudra sauver ses billes : nombreux seront les rats (bazaris) qui préféreront quitter le navire avec leurs capitaux pour ne pas couler avec le régime.

Pour empêcher cette débâcle intérieure, mais aussi le désaveu de la rue arabe, le régime insiste sans cesse sur sa solidité, en niant avoir reculé à Genève face aux Américains. Dans le même temps, il craint l’adoption de nouvelles sanctions qui peuvent précipiter sa chute. Par conséquent, il alterne bravades et reculades tactiques. L’élément nouveau est l’accélération du rythme de ces permutations.

Désormais, c’est au jour le jour. On peut même parler d’une perte progressive de contrôle, fait confirmé par des nominations de personnages au profil très rude et dissuasif à des postes de commandements dans les diverses milices anti-émeutes.


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| Mots Clefs | Instituions : Politique Economique des mollahs |
| Mots Clefs | Résistance : Menace contre le régime |
| Mots Clefs | Enjeux : Rôle régional de l’Iran |

| Mots Clefs | Institutions : Diplomatie (selon les mollahs) |
| Mots Clefs | Nucléaire : Politique Nucléaire des mollahs |

| Mots Clefs | Nucléaire 2 : AIEA : El Baradei |
| Mots Clefs | Enjeux : Sanctions Ciblées en cours d’application |