Nous ne cessons de mettre régulièrement en cause la fiabilité du bureau iranien de l’AFP. Ce site a d’ailleurs vu le jour pour cette raison. Sensible à ces critiques permanentes qui sont fondées sur des preuves, la direction de l’AFP a décidé de remplacer l’actuel directeur de ce bureau, une décision qui n’a pas plu aux mollahs : ils ont sans craindre les que dira-t-on refusé le visa à la remplaçante du très serviable Pierre Célérier.

Cette affaire a deux aspects distincts. Il y a tout d’abord ce refus pathétique des mollahs. C’est une grande gratification pour des années de dénonciation et la preuve des liens privilégiés du régime avec Célérier.

Cet attachement désormais avéré est fondé sur le style très engagé de Pierre Célérier. D’une part, il a toujours laissé les mains totalement libres aux correspondants iraniens proches du régime comme Arezou Eghbali, Farhad Pouladi ou encore Siavash Ghazi et de l’autre, il a toujours rendu service en écrivant lui-même des « analyses » basées sur ces dépêches biaisées ou encore des dissertations sur la grandeur de la révolution islamique.

Très récemment, les 13 et 14 juin, il a fait merveille pour le lancement du Mouvement Vert, la contestation scénarisée pour créer une crise interne et bloquer les négociations nucléaires. Il a en revanche été aux abonnés absents le 15 juin quand le peuple est descendu dans la rue pour contester le régime dans sa totalité. Il a même participé à nier la vérité du soulèvement du 15 au 25 juin dont les images ont inondé Youtube. A aucun moment, il n’a transmis des images ou même des nouvelles sur le sujet. Comme tous les lobbyistes de ce régime au sein de la presse française, il est sorti de son silence après le 25 juin pour chanter les louanges de Moussavi.

Et c’est ce qui nous conduit au deuxième aspect de cette affaire : si l’AFP avait décidé de virer ce personnage qui désinforme les Français, pourquoi a-t-elle diffusé dans ces deux derniers mois ses dépêches ? En fait, l’agence française de la presse n’a pas été sensible à nos critiques, mais à la mauvaise publicité qu’elles engendrent. Que les mollahs se rassurent et donnent le visa à la remplaçante de Célérier, elle fera sans doute du pareil au même comme ses prédécesseurs.

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Un exemple des prouesses de Pierre Célérier :
 Iran : Un après-midi de chien pour l’AFP et Shirin Ebadi
 (22 DÉCEMBRE 2008)