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Iran : Le triple mépris des mollahs pour la France
04.06.2009

Nicolas Sarkozy a reçu hier à l’Élysée Mottaki, le ministre iranien des Affaires étrangères, sur une demande de l’Iran. Le chef de l’Etat français a accepté la demande car la France a de nombreux intérêts en Iran. La rencontre que nous avions jugée pénible a viré au cauchemar : Téhéran a profité de l’occasion pour annoncer la signature avec une compagnie chinoise d’un contrat initialement promis à Total.



C’est une drôle de coïncidence. Au moment où Nicolas Sarkozy était en train de mettre en garde son hôte Mottaki que la poursuite des activités nucléaires iraniennes allait isoler davantage l’Iran, l’exposant à des sanctions plus lourdes qui pourraient par exemple le priver de la finalisation des promesses d’investissement de Total en Iran, le régime a annoncé l’éviction de Total du développement de la phase 11 du gisement gazier géant de South Pars ! Le régime des mollahs a signé un accord estimé à 4,7 milliards de dollars avec China National Petroleum Corporation (la moitié du prix promis par Total).

Selon la Tribune, l’annonce a fait reculer immédiatement l’action Total de 3,15%. Ainsi c’est le régime des mollahs qui a doublement sanctionné la France bien avant que celle-ci puisse évoquer du bout des lèvres un éventuel ralliement aux sanctions unilatérales américaines !

C’est un nouvel exemple de l’inélégance du régime des mollahs. La demande iranienne d’être reçu par le président Français était un coup monté pour montrer la disponibilité intéressée des Européens et son mépris à leur égard.

C’est plutôt rude. On peut dire que le régime des mollahs avait pensé à tout : Peu avant l’arrivée de son ministre à l’Elysée, le régime a encore remis en cause l’holocauste par l’intermédiaire de son enfant terrible Ahmadinejad. Paris n’a pas bronché et il a reçu le représentant des mollahs au nom de ses intérêts en Iran. L’homme est venu, il a écouté Sarkozy le sermonner sur le nucléaire et la Shoah. Téhéran a lâché l’annonce de l’éviction (partielle) de Total. Si la France avait refusé de recevoir cet homme après les nouveaux propos négationnistes d’Ahmadinejad, elle aurait au moins échappé au mépris des mollahs.

Après cette expérience, Téhéran a remis une couche pour tester la disponibilité française : le directeur général de la compagnie iranienne de pétrole (NIOC) a très généreusement laissé entendre que le groupe pétrolier français pouvait espérer continuer les discussions sur l’aval du projet gazier.

Ce mépris n’en est donc qu’à ses débuts. Il continuera tant que la France restera d’abord préoccupée par ses intérêts immédiats en Iran. Si elle veut préserver ces intérêts, il lui faut changer de stratégie : oublier l’immédiat pour penser à long terme, en aidant les patriotes Iraniens à restaurer un Etat de droit en Iran. Il est peut-être temps d’y réfléchir en ce jeudi 4 juin, jour de la mort de l’infâme Khomeiny qui accéda au pouvoir avec l’aide de la France.


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Il s’agit d’un mépris pragmatique :
- L’offre des Six a deux défauts intrinsèques
- (13 JUIN 2008)

D’où vient cette nouvelle arrogance des mollahs :
- Citibank et Goldman Sachs proposent de s’installer en Iran
- (17 AVRIL 2009)

| Mots Clefs | Institutions : Diplomatie (selon les mollahs) |

| Mots Clefs | Zone géopolitique / Sphère d’influence : France |
| Mots Clefs | Décideurs : Sarkozy |
| Mots Clefs | Enjeux : Intérêts Européens en Iran |

| Mots Clefs | Enjeux : TOTAL |
| Mots Clefs | Enjeux : Pétrole & Gaz |

| Mots Clefs | Enjeux : Sanctions unilatérales (en cours d’application ou à venir) |