Le 9 mars 2009, le régime des mollahs a pris l’initiative de renouer le contact avec l’OTAN pour proposer une coopération iranienne sur l’Afghanistan. 4 jours plus tôt, Hillary Clinton avait formulé le souhait que les mollahs participent à une conférence sur l’Afghanistan prévue pour le 31 mars à La Haye. Il s’agissait d’un prétexte pour engager Téhéran dans la voie du dialogue et du compromis.

Mais puisque Téhéran définit son rôle régional comme étant l’agitateur arbitre du chaos, il ne peut faire un geste de compromis comme aller ouvertement à la rencontre des Américains. Dès lors Téhéran a immédiatement exigé une invitation américaine : Il voulait se faire prier pour se déplacer en tant que guest star qui dicte ses conditions. En l’absence d’une réponse positive à cette demande, les mollahs ont envoyé discrètement leur ambassadeur auprès de l’Union Européenne proposer une aide salutaire aux troupes de l’OTAN engagées en Afghanistan. Téhéran espérait un échange, mais Washington n’a pas mordu à l’hameçon et dans les jours qui suivirent, les mollahs ont dit non à toutes les médiations imaginées par les Américains. Pour finir, ils ont dit non à la conférence car Obama avait évoqué un dialogue avec les Talibans, ce qui à leurs yeux était un signe de « manque d’intérêt pour la stabilité de la région et la sécurité du peuple afghan : premiers soucis de la république islamique d’Iran ».

Après plusieurs échecs, les Américains ont incité leurs alliés à saluer cet attachement des mollahs à la stabilité de la région et la sécurité du peuple afghan, pour exiger leur présence à la conférence : une manière de mettre Téhéran dans l’embarras vis-à-vis de son propre discours. A présent, ils appliquent la même méthode à l’initiative fourbe du 9 mars pour en faire la preuve d’une volonté de dialogue des mollahs afin de les engager contre leur gré dans un processus irréversible de dialogue et de compromis.

Quand Téhéran a finalement changé de tactique sur l’Afghanistan et annoncé sa présence dans l’espoir de faire enliser le dialogue rapide dans un processus stérile dont il a le secret, Washington a brandi l’initiative du 9 mars ! Dans la foulée, Obama a évoqué la création d’un groupe régional de discussion incluant l’Iran et le porte-parole de la présidence afghane a longuement applaudi cette initiative.

Téhéran est désormais engagé contre son gré dans un processus de dialogue dont il ne peut fixer les règles ou les délais. Il est tenu à ne pas se montrer procédurier et non constructif, c’est-à-dire hostile à des compromis. C’est la contre-offensive américaine face au changement tactique de l’Iran. Bougon, Téhéran ne dit mot et ne commente son initiative malheureuse du 9 mars.

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On se souvient que le 16 mars, les Etats-Unis annonçaient avoir abattu un drone iranien dans le ciel irakien, mais l’action avait eu lieu le 25 février, soit trois semaines auparavant. Les Etats-Unis détiennent des cadavres qui sortent du placard quand ils le jugent nécessaire. Téhéran qui a longtemps réclamé un jeu de patience et non du football américain doit être ravi.

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Tactique américaine :
 Iran-Afghanistan : Washington affine ses arguments
 (23 MARS 2009)