Annoncée fin 2008 par Khatami, démentie par l’intéressé, retardée pendant deux mois le temps d’une réflexion, menacée de disparaître après l’annonce de la candidature de Khatami, susurrée à nouveau début février 2009, Moussavi a enfin officialisé hier une candidature qui ne faisait plus de doute car l’homme avait déjà commencé à faire campagne avec comités de soutien, sites dédiés et affichettes.

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Sous le régime des mollahs où le débat d’idées est proscrit (sur le soutien au Hamas, l’application de la charia ou encore les activités nucléaires), le vide politique est comblé par la valse des candidatures et le questionnement sur les dernières orientations politiques des candidats.

Dans les années 90, le régime a lancé la mode des « réformateurs », occupant ainsi ses interlocuteurs européens avec de vagues promesses de modération. Il ne peut pas recourir à la même ruse pour faire patienter les Européens pendant 4 ou 8 années supplémentaires, c’est pourquoi, les étiquettes sont devenues plus nuancées. Il y a désormais des « modérés », qui côtoient des « semi-modérés », des « ultra-conservateurs light » qui se positionneraient finalement comme des « pragmatiques ». Téhéran s’est composé une palette de réponses possibles : si les Occidentaux se montrent fermes, Téhéran mettra en place un homme de dialogue pour gagner du temps par la palabre avec les Six, et si ces derniers se montrent mous, Téhéran mettra en place un dur qui fera du Ahmadinejad. Le mieux serait un candidat au profil flou : ce qui est le cas de ce Moussavi.

Du côté des « conservateurs » qui n’ont pas encore annoncé leurs candidats, il y a aussi un candidat au profil flou, qui joue la carte du pragmatisme modéré, il s’agit de l’ayatollah Hassan Rowhani.

Tous les deux, Moussavi et Rowhani, appartiennent au petit groupe des 35 membres permanents du Conseil de Discernement du Régime, organisme qui sous la direction de Rafsandjani gère tous les projets du régime et décide de tous ses choix politiques, diplomatiques et économiques. En d’autres termes, il ne s’agit pas d’outsiders engagés contre le système contrairement à la fausse idée répandue par les médias du régime. Cette candidature n’est donc pas un « coup de force des réformateurs pour avoir 3 candidats de poids pour échapper au couperet des disqualifications de l’Assemblée des Experts », officiellement réputée conservatrice et ce d’autant plus que l’ayatollah Jannati, le directeur de cette « Assemblée » fait aussi partie du petit groupe des 35 membres permanents du Conseil de Discernement du Régime.

Cela ne veut pas dire pour autant que l’un de ces deux membres du premier cercle du pouvoir, Moussavi ou Rowhani, sera élu. Cette sélection se fait selon l’intérêt suprême du régime, ce dernier peut d’ailleurs reconduire le mandat Ahmadinejad en expliquant sa victoire par la présence de Moussavi, le candidat de trop qui aurait divisé son camp et provoqué l’échec des réformateurs.

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Pour en savoir + :
 Iran : Khatami, le joker anti Obama !
 (2 FÉVRIER 2009)