Lors de son discours à la Conférence internationale sur la Sécurité qui se tenait à Munich, Larijani avait violemment rejeté toute idée de négociation directe. Il avait critiqué le changement de ton d’Obama en le qualifiant de superficiel et même affirmé que Washington était en train de rater une occasion historique. Le hic est que le vice-président américain, Joe Biden, a parlé après lui en évoquant des sanctions très lourdes si Téhéran ne se montrait pas plus conciliant. Il a aussi réédité le discours de Bush qui saluait le peuple cultivé de l’Iran en affirmant que l’Amérique ne confondait ce peuple extraordinaire avec le régime pro-terroriste qui le gouvernait.

Ce discours inattendu de la part d’un homme qui a été longtemps financé par Téhéran au point qu’il a été parmi les 16 sénateurs qui ont refusé de voter les sanctions contre les Pasdaran a fait sursauter les mollahs. Petit changement de ton : nous sommes prêts à dialoguer !

« La querelle sur le nucléaire n’est pas un problème insoluble si l’on cesse de camper sur ses positions. Nous sommes prêts à discuter sans conditions préalables. Mais pour cela, il faut un véritable point de départ… Si les Américains sont vraiment disposés à résoudre les problèmes, alors ils doivent présenter leur concept », a déclaré Larijani. Selon ce dernier, Téhéran attend désormais une « offre concrète » dans ce domaine !

Cependant, Larijani est le même homme qu’hier et le régime a toujours les mêmes priorités : retarder le face-à-face indésirable avec les Américains et trouver entre temps un moyen pour bloquer les sanctions. C’est pourquoi Téhéran exige maintenant ce « concept ». Une fois qu’une « offre concrète » sera soumise aux mollahs, elle fera l’objet de pourparlers sans fin, le temps que Téhéran trouve un moyen de bloquer le processus global.

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