La peur des mollahs est due au fait qu’Obama leur propose des négociations directes et sans conditions préalables (suspension de l’enrichissement), comme ils le demandaient sous Bush. Or, les mollahs exigeaient ceci pour neutraliser de facto les sanctions adoptées par Bush. Rappelons que ces sanctions ont été mises en place pour forcer les mollahs à accepter une entente bilatérale dont les clauses ne convenaient pas aux mollahs. Il s’agissait de priver Bush de moyens de pression qui donnaient l’avantage aux Etats-Unis.

Les conseillers d’Obama ont trouvé la faille en acceptant des négociations sans conditions préalables de suspension, privant Téhéran d’un prétexte pour éviter le face à face quand il est désavantagé. Donc très tôt, 5 jours après son élection que Téhéran n’avait pas prévue, les mollahs se sont mis en action pour neutraliser cette demande encombrante de négociations bilatérales. La première stratégie a été de reprendre contact avec les puissances Européennes du groupe de Six pour les encourager à exiger des négociations multilatérales, cela n’a pas fonctionné.

Le second plan a été de provoquer un désordre à Gaza pour prouver leur capacité de nuisance régionale. Or, les démocrates ont envoyé Carter en mission à Damas pour convaincre le Hamas qu’il pouvait se permettre de déclencher un conflit ; Téhéran a plongé dans le piège, s’en est suivie une guerre au cours de laquelle Téhéran n’a pas réussi à embraser la région. Et finalement son aventure palestinienne s’est achevée sur un accord de cessez-le-feu qu’il a tenté de bloquer par tous les moyens.

Après ce double échec à Gaza, Téhéran a relancé son premier plan de rapprochement avec l’Europe dont le dernier acte a été de proposer du gaz pour le gazoduc Nabucco à la veille de l’investiture d’Obama. En fait depuis le 4 novembre 2008 date de l’élection d’Obama, Téhéran n’a cessé de réagir contre lui. Pendant ce temps, Washington relançait Téhéran pour les négociations bilatérales après chaque échec enregistré par les mollahs. Ces derniers sont donc arrivés à la date symbolique du 20 janvier 2009 épuisés et très éprouvés par ce nouvel adversaire. A la dernière offre de négociation américaine formulée par un émissaire irakien la veille de l’investiture, Téhéran a adopté une posture prudente évitant de provoquer plus cet adversaire très difficile. Le régime savait néanmoins que cette prudence craintive affichée était une erreur : il la compense par cette réaction intelligente d’indifférence feinte vis-à-vis d’Obama et son investiture.

Il n’est pas important ! On se fiche de lui ! On verra plus tard, on le jugera sur « ses actions politiques » …

Le régime a aussi prié ses médias à suivre son exemple : Pas un seul journal n’a consacré sa Une à cet événement planétaire. Il y a eu en revanche beaucoup de petits articles sur l’absence d’intérêt de cet événement. Cette uniformité est assez révélatrice du niveau de l’embrigadement de la presse dans ce pays qui prétend avoir un grand nombre de dissidents et de journaux indépendants.

Seul Keyhan, principal quotidien du régime et l’un des canaux autorisés pour les invectives contre les adversaires du régime, a abordé le sujet dans sa première page. Il a cependant choisi un angle très inattendu. Selon Keyhan, Bush aurait quitté la cérémonie sous une pluie de chaussures ! Il y a même une photo pour prouver cette affirmation (en haut à gauche).

© WWW.IRAN-RESIST.ORG

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C’est bête et rageur, mais on se venge comme on peut contre un adversaire qui a épuisé le régime sans capituler, le laissant entre les mains d’un adversaire plus frais et bien plus coriace.

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