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Iran : À propos de Nasrine Afzali, la féministe condamnée au fouet !
22.04.2008

Selon l’AFP et un quotidien du régime des mollahs, la journaliste et militante féministe, Nasrine Afzali, a été condamnée à une peine de six mois de prison et 10 coups de fouet avec sursis pour avoir « troublé l’ordre public ». Nasrine Afzali n’est pas une inconnue, nous lui avions consacré un article le 31 mars pour son voyage au Canada avec un visa délivré par le régime des mollahs... | Décodages |



Au Canada, Nasrine Afzali s’était présentée à une conférence sur le féminisme et le sport dans sa tenue d’islamiste qui s’assume. Il n’y a rien d’étonnant car comme nous l’apprend la dépêche de l’AFP, elle serait membre du Bureau de Consolidation de l’Unité. En réalité, l’AFP fait délibérément de la désinformation en qualifiant le BCU d’organisation réformiste étudiante. Il faut préciser que le BCU est une abréviation, le nom complet de cette organisation est le Bureau de consolidation de l’unité entre les séminaires islamistes de Qom et les universités !

Cette organisation ultra-islamiste a été créée au début de la révolution islamique pour liquider l’enseignement laïque fondé en 1936 par les Pahlavi. Le BCU n’est pas un « bureau », mais une milice de surveillance des étudiants et des profs chargée de signaler les déviances idéologiques par rapport à la pensée islamique au pouvoir. C’est une organisation très crainte et ses membres sont assurés d’une promotion certaine.

© WWW.IRAN-RESIST.ORG

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Nasrine Afzali qui est assez mignonne a été sélectionnée au sein de cette milice pour jouer à la féministe. Comme nous l’avons précisé récemment, pour « lancer » leur carrière de faux dissidents, surtout dans les médias occidentaux, le régime a recours à des arrestations factices, suivies de condamnations surmédiatisées, puis d’une libération discrète et d’un visa permanent avec un budget illimité pour que l’intéressé(e) voyage discrètement à travers le monde, tisse son réseau et délivre une vision féministe conforme à la constitution islamiste du régime. Ce cycle produit sans arrêt de nouvelles générations de féministes et à chaque nouveau cycle (arrestation, condamnation, libération…), les précédentes générations participent à la publicité pour la nouvelle venue. Les dépêches de l’AFP rendent d’ailleurs bien compte de ce cycle fermé.

Avec un discours très formaté qui bénéficie d’une répétition en boucle par toutes les recrues ainsi que les médias du régime, ces fausses dissidentes voyageuses et solidaires deviennent ainsi les porte-parole officieux des femmes iraniennes. Mais au lieu de parler des vrais problèmes des iraniennes, problèmes liés à l’Islam (mariage entre adultes et enfants, accès très discriminatoire aux études et au travail), les fausses dissidentes recentrent le débat sur des sujets islamiquement neutres comme l’accès des femmes aux stades de foot. Ces porte-parole usurpatrices s’affichent dans les médias en portant le voile et à l’image de Shirin Ebadi n’hésitant pas à tenir un discours qui assimile la laïcité française à une forme aiguë d’intolérance et de discrimination. Ce discours est très représentatif de ces fausses dissidentes : au lieu de combattre le voile en Iran, elles affirment que le voile n’est pas un obstacle et que ce sont les interdits qui empêchent les femmes d’acquérir leurs droits.

On retrouve toutes ces fausses dissidentes et l’ensemble de leurs discours biaisés au sein d’un pseudo mouvement informel : la Campagne d’un million de Signatures, une soi-disant activité citoyenne et dissidente au sein même de ce régime des mollahs pour le réformer. Le Campagne d’un million de Signatures est de fait la preuve de l’existence d’une certaine forme de démocratie en Iran.

Comme les fausses dissidentes qui se sont substituées aux vraies iraniennes avec leurs vrais problèmes, la Campagne d’un million de Signatures est une opération médiatique de substitution. Preuve de l’existence d’une certaine forme de démocratie en Iran, elle devient de facto une raison utile pour certains pays de continuer ou reprendre leurs relations avec l’Iran pour l’aider à se réformer.

Sauf que tout est faux puisque à la base ces fausses dissidentes n’évoquent pas les vrais problèmes et ne veulent que faciliter une entente avec les Etats-Unis en donnant au régime un aspect politiquement correct. C’est justement aux Etats-Unis que l’on retrouve un réseau très organisé pour épauler à l’international cette Campagne d’un million de Signatures et ses membres de la propagande au visage féminin du régime des mollahs.

Le réseau américain de soutien aux fausses dissidentes compte parmi ses membres les sœurs Boroumand et Nazanin Afshin-Jam, une ex-miss Canada qui s’est fait connaître des médias en essayant de sauver une mineure iranienne condamnée à mort. Après cette opération qui aujourd’hui paraît douteuse, elle s’est transformée en ambassadrice itinérante en faveur de la Campagne d’un million de Signatures. Officiellement et ouvertement, elle critique les mollahs, mais en même temps elle plaide en faveur de celles qui militent pour la réforme du même régime.

Ce réseau américain serait évidemment inefficace s’il ne jouissait d’un soutien des milieux féministes de gauche en Europe. En France, les fausses dissidentes disposent d’un réseau par paliers composé en premier lieu de 4 féministes iraniennes réunies au sein d’une association rassurante d’apparence laïque : iranfeminsite.online.fr. La figure de proue de cette association à 4 membres est la sociologue Chahla Chafiq. Grâce à son propre réseau et son amitié avec les 2 fondatrices de Prochoix, Chafiq entraîne derrière elle de nombreuses féministes françaises laïques de gauche [1] en les transformant en idiotes utiles du régime des mollahs.

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Mais au fond, vous vous demandez sans doute pourquoi le régime des mollahs ne donnerait-il pas des droits aux femmes au lieu de ces simagrées ?

En fait, c’est simple, les mollahs et les Pasdaran veulent garder le pouvoir et pour se maintenir sans être inquiétés, ils doivent nécessairement entretenir des réseaux de terrorisme islamique comme le Hamas et le Hezbollah. Ces réseaux très actifs leur permettent de se poser en arbitre du chaos au Moyen-Orient. Le régime doit donc nécessairement incarner l’idéal islamiste ce qui exclut de vraies réformes. Ce soutien au Hamas, le Hezzbollah ou encore Moqtada Sadr est une double assurance pour les mollahs : Pour demeurer cet Etat qui incarne l’idéal islamiste, les Pasdaran ne pourront jamais éliminer les mollahs de l’échiquier iranien pour s’approprier toutes les richesses du pays. Les mollahs, l’islamisme, la rigidité idéologique et le terrorisme sont soudés ensemble. Le système est très compact et rien n’est réformable.

En revanche, en faisant appel à des personnages peu scrupuleux (qui ne parlent d’ailleurs jamais du terrorisme financé par les mollahs), le régime fait semblant de se réformer pour avoir la paix au niveau des reproches sur les droits de l’homme... C’est grâce à ces faux dissidents que les mollahs peuvent continuer à détourner les revenus du pétrole et autres richesses de l’Iran : le cuivre, le sucre....

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| Mots Clefs | Resistance : FAUSSE(s) OPPOSITION(s) |

| Mots Clefs | Institutions : Misogynie Institutionnelle |

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[1Le réseau de Chahla Chafiq en France |
Ariane Mnouchkine, Fadela Amara… |