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Iran : La semaine en images n°107
07.03.2010

La semaine a été focalisée sur les annonces d’efforts américains pour rallier tous les Etats membres du Conseil de sécurité à l’adoption de nouvelles sanctions contre Téhéran alors que Washington a parfaitement les moyens de passer immédiatement à l’action de manière individuelle et unilatérale. Il s’agissait donc d’intimidation pour inciter Téhéran à accepter la main tendue par Obama dont l’enjeu est une entente nécessaire aux Etats-Unis pour dominer la Chine. Par le passé à chaque fois que l’on les menaçait, les mollahs répondaient par une offensive pour provoquer une escalade guerrière susceptible de nuire à l’approvisionnement pétrolier des Européens pour inciter ces derniers à se désolidariser des Américains. Cette semaine, on ne les a guère entendus, les mollahs naviguaient en mode furtif. Il y a heureusement les photos : nous les avons découverts mobilisés à courtiser les Etats musulmans alliés des Etats-Unis en vue de neutraliser un éventuel renforcement des sanctions américaines.



Il y a une certaine ironie dans les relations américano-iraniennes, américano-musulmanes et irano-musulmanes.

Pour détruire la Russie soviétique et la Chine, en 1979 Washington a aidé des islamistes iraniens à prendre le pouvoir en Iran. Ce pays qui était un Etat musulman laïque dans les faits a basculé dans l’islamisme révolutionnaire qui se donnait la mission d’exporter son modèle chez ses voisins du nord, mais aussi ses voisins arabes. Cet Etat avec cette caractéristique n’était pas en guerre contre les Etats-Unis : les deux pays conservaient des relations diplomatiques et étaient en négociations pour l’extradition du Chah d’Iran. C’est alors que l’on a assisté à un premier choc interrelationnel. L’Amérique n’a pas pu extrader son ex-allié le Chah de peur de perdre ses autres alliés dont les souverains arabes qui auraient soupçonné Washington de leur préparer le même sort. Il a alors tenté d’organiser l’extradition via la junte panaméenne qui a échoué grâce à un concours inespéré de divers facteurs dont le décalage horaire. Ce n’est pas le seul choc interrelationnel provoqué par l’avènement d’un Etat islamiste en Iran. Le second choc est que les autres Etats musulmans n’ont pas été enchantés par cet événement car sinon ils auraient adopté la ligne islamiste proposée par le nouveau pouvoir iranien. Le troisième choc est arrivé avec la prise du pouvoir au sein du régime par les mollahs contre les islamistes iraniens financés par Washington. Les Etats-Unis se sont retrouvés en conflit avec le monstre qu’ils avaient créé, mais ce montre plaisait déjà à la rue musulmane ce qui mettaient mal à l’aise les Etats musulmans modérés qui ne cherchent pas le djihad, mais des bonnes relations commerciales avec leurs voisins et le monde. Ils ont été amenés à avoir des relations amicales avec les mollahs et à les conserver quand ces derniers se sont lancés dans l’agitation islamiste contre les intérêts américains. Les choses seraient rentrées dans l’ordre si Washington avait décidé de renverser le régime alors économiquement très faible, mais il ne l’a pas fait car il espérait récupérer son bien avec des sanctions à faible dose combinées à des offres d’entente comme ce que l’on voit avec Obama, une opération vouée à l’échec car les mollahs craignent le pire pour leur avenir s’ils cèdent.

les maillons faibles | Les Etats musulmans se sont alors retrouvés dans un étrange espace relationnel avec Téhéran où ils surfent entre la nécessité de ne pas offusquer leur base musulmane, mais aussi leur allié américain qui leur demande d’être un coup en faveur des sanctions et un coup en faveur du dialogue. C’est ce que l’on peut appeler un maillon faible dans le jeu américain.

Alors que Washington a amplifié ses pressions par une dose plus importante d’intimidations et que les mollahs n’ont pas réussi à les entraîner dans une escalade pour exploiter la peur d’une guerre, en dernier recours, ils ont décidé de riposter contre Washington en exploitant les contradictions de ses alliés musulmans déchirés entre la solidarité inter-musulmans et la solidarité avec Washington dans le but de nuire à cette dernière.

Pour réussir cet exploit, le régime a réuni au même endroit (à Téhéran) et au même moment (cette semaine) les acteurs de ce drame silencieux des alliés musulmans de Washington à savoir les chefs religieux de ces pays et les ministres chargés de business avec les Etats-Unis.

Concrètement, cela s’est fait avec l’organisation d’un sommet des ministres de l’industrie du groupe D-8 qui comprend le Bangladesh, l’Égypte, l’Indonésie, la Malaisie, le Nigeria, le Pakistan et la Turquie, autrement dit les alliés ou partenaires musulmans de Washington et en même temps, le régime a organisé une conférence sur la nécessité de l’unité dans le monde musulman avec les mollahs de ces pays et d’autres Etats musulmans ! Le contraste est saisissant !
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On peut même parler d’un vrai guet-apens car au prétexte d’une rencontre avec le Guide, le régime avait aussi rappelé tous ses ambassadeurs, intermédiaires pour la signature des accords commerciaux dans divers pays et aussi responsables des réseaux islamistes à l’étranger, pour mettre à plat ce qu’il pouvait offrir à ses différents hôtes pour les intéresser.
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Cette semaine cruciale, on a peu vu et entendu Ahmadinejad et Khamenei car si officiellement, ils sont à la tête du pays, dans les faits, ils n’ont aucun pouvoir réel. La vedette de la semaine a été le véritable patron du régime Rafsandjani qui a personnellement accueilli les mollahs de tous les pays, futurs alliés du régime pour semer la discorde chez le maillon faible de Washington. Les images se passent de commentaires, ce personnage souvent très stressé est ravi.
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Pour expliquer l’absence médiatique du Guide et le fanfaron Ahmadinejad, le régime leur avait organisé une semaine chargée, mais sans intérêt. Ainsi le Guide a reçu les ambassadeurs, puis les divers responsables du régime à l’occasion de l’anniversaire de Mahomet. Quant à Ahmadinejad, il a été consigné à poser avec des sportifs retraités ou encore à inaugurer une usine où l’on va fabriquer un super médicament qui guérit tous les cancers, des tâches silencieuses qui ne conviennent pas à son tempérament.
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Après avoir travaillé au corps les mollahs étrangers invités à Téhéran, quand ces derniers ont regagné leur pays, le régime a libéré la parole vénéneuse d’Ahmadinejad avec une remise en cause du rôle d’Al Qaeda dans les attentats du 11 septembre pour lâcher un premier sujet de discorde entre Washington et ses alliés sunnites. C’est un test pour ses nouveaux amis sunnites et la preuve d’une fuite en avant du régime.

points de rupture | Cela n’enchante guère les Iraniens car cette fuite en avant des mollahs est synonyme du maintien des sanctions économiques américaines. Le pays sera incapable de signer de nouveaux contrats pétroliers et manquera de devises pour faire tourner l’économie. Il y aura sans doute d’autres licenciements en masse, de nouveaux retards pour payer des salaires et la suppression plus rapide des subventions. L’avenir s’annonce sombre à quelques jours du nouvel an perse Nowrouz. Le cœur n’y est pas. On en parle à la maison. Tout est dit dans les regards soucieux des badauds devant les vitrines ou étals cheap, mais inabordables.
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