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Iran : La semaine en images n°105
21.02.2010

La semaine dernière, le régime fêté le 31e anniversaire de la république islamique et nous bouclions le dernier numéro de la seconde année de la Semaine en images ou l’actualité au travers des photos des agences iraniennes de presse. Pour ce numéro 104, nous avons été gâtés car le jeudi 11 février, les Iraniens y compris les miliciens ont massivement boycotté le rassemblement annuel de la commémoration de la victoire des islamistes qui se tient chaque année sur la Place Azadi qui a une superficie de 275,000 m². Le régime s’est retrouvé au dépourvu et contraint de recourir à la contrefaçon des images. Au lieu de bourrer la place dont on avait des images aériennes, il a décidé de prétendre que les Iraniens étaient massés ailleurs : sur l’Avenue Azadi qui mène à la place. Étant donné qu’il est impossible de partir d’une base vierge, le régime a travaillé sur des images des années précédentes quand l’attraction de la journée était un missile lanceur de satellite placé à l’embouchure de la Place. Malheureusement, dans leur hâte, les responsables du régime ont oublié d’ajouter cette fusée sur les photographies faites cette année depuis la Place Azadi. La fusée manquante a hanté les mollahs car le rassemblement devait être la vitrine du plébiscite de leur régime et de leur politique nucléaire refusant tout compromis avec Washington. La fusée manquante a provoqué une diète photographique qui nous vaut une semaine moins riche en images. La cueillette est néanmoins bonne car Téhéran devait marquer des points pour compenser son échec. Ce qui nous vaut un feu d’artifice de contrefaçons très révélateur sur les centres d’intérêt ou de crainte du régime.



La semaine de l’anniversaire de la révolution islamique a été vraiment une catastrophe pour le régime des mollahs. Non seulement il n’a pas su mobiliser la rue pour légitimer son refus de tout compromis avec les Etats-Unis, mais plus important encore, il a enchaîné les annonces nucléaires très radicales, mais sans jamais réussir à provoquer Washington et l’entraîner dans une escalade susceptible de dégénérer en une guerre afin que la crainte d’une menace sur leur approvisionnement pétrolier force les Européens à exiger l’abandon des accusations et des sanctions américaines. Washington n’a pas joué le jeu. Il a évité l’escalade. En visite en Arabie Saoudite, Clinton a même affirmé que son pays n’avait jamais souhaité la guerre, mais une entente avec Téhéran. Elle a ainsi évité la crise souhaitée par les mollahs, mais elle a encouragé les mollahs à se radicaliser, car ce que ces derniers redoutent justement c’est une entente ou réconciliation. Elle les contraindrait à autoriser le retour en Iran des islamistes proches de Washington, politiciens au profil moins barbu qui pourraient prendre le pouvoir dans les élections, déclassant les mollahs, les fondateurs du régime. C’est pourquoi à l’annonce américaine en faveur d’une réconciliation, le régime a oublié ses annonces nucléaires chargées d’insinuations guerrières que Washington et ses alliés ne cessent d’esquiver, pour évoquer directement la GUERRE avec l’annonce faite le même jour par un ancien commandant des Pasdaran de la capacité de cette milice à bloquer le détroit d’Ormuz.
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L’annonce a été entendue par les Saoudiens qui ont répliqué que ce serait une déclaration de guerre, nécessitant une réplique. Téhéran pensait avoir fait mouche, il a enchaîné sur le nucléaire avec une annonce par Ahmadinejad (ci-dessous) faisant état du succès des tests d’une nouvelle génération de centrifugeuses 5 fois plus puissantes et fabriquées en Iran par des ingénieurs iraniens pour insinuer un savoir faire nucléaire iranien permettant de produire plus d’uranium hautement enrichi en moins de temps.
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L’imam caché des mers | Les Occidentaux ont parlé de cette annonce officielle, mais pas de la menace de frappe des pétroliers par l’ex-commandant des Pasdaran. Téhéran a répliqué avec l’annonce officielle de la mise à l’eau du premier contre-torpilleur 100% iranien conçu par les ingénieurs iraniens, pour officialiser sa capacité de couler des pétroliers afin de bloquer le détroit d’Ormuz. Vous avez ici des photos très grandes (il faut cliquer) pour voir le mieux possible la finesse des assemblages de ce contre-torpilleur 100% iranien.
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Pour empêcher le boycott des médias, Téhéran a mis le Guide suprême et l’ensemble de ses agences de presse dans le coup pour l’inauguration de ce navire de guerre surnommé Jamaran, du nom du village de résidence de Khomeiny, le fondateur du régime issu du clergé pro-britannique. C’est un nom bien trouvé car selon un spécialiste consulté, le Jamaran n’est pas une œuvre originale des ingénieurs musulmans iraniens fous de leur Guide, mais une copie d’un contre-torpilleur britannique, le Vosper MK-5, datant de 1968 et acheté à la même année en 4 exemplaires par le Shah d’Iran. Un des exemplaires a été coulé pendant la Guerre Iran-Irak. Vous avez ici des photos très grandes pour voir le mieux possible le Jamaran.

Par ailleurs, son grand canon n’est pas non plus irano-musulman puisqu’il s’agit d’un Oto Breda 76 mm, canon italien de bonne qualité, que Téhéran affirme copier d’après un modèle acheté à l’épicerie du coin et produit en série depuis 2006. L’info est à prendre avec des pincettes car on n’a jamais vu les mollahs exporter les missiles, avions ou canons qu’ils affirment avoir fabriqué. Cette réplique du canon italien peut donc provenir d’Italie qui ne veut pas paraître comme un fournisseur officiel ou d’un autre copieur étranger souhaitant garder l’anonymat. Le doute subsiste aussi sur le navire lui-même : il peut ne pas s’agir d’une copie, mais de l’un des 3 modèles achetés en 69, le Sabalan (ci-dessous), qui aurait été modifié à la poupe avec la suppression d’un canon 40mm pour dégager la place pour un hélicoptère pour avoir l’air différent. Selon notre spécialiste, ces équipements ne sont d’ailleurs pas complets ce qui évoque une certaine précipitation liée à l’actualité pour annoncer son baptême.
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Le baptême est le dernier point noir du Jamaran : sur les photos ci-dessus il porte le numéro 76 alors sur les images censées le présenter en mer, on voit le numéro 56 et sur la vidéo présentée à la CNN iranienne, Press TV, on ne voit aucun numéro par la grâce des cadrages très savants. On ne peut donc pas affirmer à 100% que ce beau navire ait pris la mer.
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Cependant, qu’il navigue ou pas selon notre spécialiste, le Jamaran est un pas en avant pour Téhéran, mais il ne peut pas se mesurer à son concurrent saoudien, la Frégate français Surcouf de classe LaFayette.
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Il y a une semaine, Téhéran a mis son énergie à prétendre que les Iraniens s’étaient massivement mobilisés pour saluer la révolution islamique, révélant un malaise dans le constat de la perte de sa légitimité, ce qui est bien compréhensible. Il ne veut pas réjouir ses adversaires, ni laisser ses alliés et ses partenaires réaliser son isolement intérieur et donc la fragilité de leur investissement, ce qui se solderait par leur désistement. Cette semaine, le régime a mis la même énergie à simuler sa capacité à couler des navires, ce qui révèle la crainte de manquer de répondant en cas de grabuge.

Chic & choc | Les contrefaçons photographiques des mollahs touchent tous les domaines et virent parfois au ridicule comme cela a été le cas avec la cérémonie de l’inauguration de Vancouver 2010. Téhéran devait diffuser l’événement : pour la première fois une skieuse iranienne avait été qualifiée. C’était l’occasion de porter haut le foulard islamique, l’étendard selon l’épouse de Moussavi, de la femme libérée, et bien dans ses moonboots. Le problème est que selon le règlement, la skieuse iranienne n’a pas pu marcher en tête de la délégation iranienne, mais derrière une belle nymphette vêtue d’une minijupe en fourrure. Horreur, malheur ! Voici les 2 traitements chic et choc des mollahs.
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C’est ridicule, mais tout de même assez révélateur : il ne faut pas donner envie d’une vie meilleure ailleurs. Ces images ont été porteuses d’une autre révélation : les féministes iraniennes adeptes de la libération grâce à l’islam, alibis démocratiques du régime, n’ont pas dénoncé ce foulard pour gambettes ou encore les restrictions imposées à la skieuse iranienne de parler aux autres sportifs ou encore aux journalistes de certains pays. C’est ainsi quand on est un employé du régime comme les féministes iraniennes, on doit la boucler. Cela est aussi valable pour Delphine Minoui agent de presse du régime chargée de donner une image apaisée de la condition féminine en Iran avec des belles jeunes femmes de préférence décolorées et laissant échapper une mèche de leur foulard, assumant ainsi le bonheur d’avoir une certaine liberté grâce au foulard tout en restant très féminine. C’est ce que les lobbyistes comme Minoui appellent le « paradoxe iranien ».

Fin de partie | Grâce à ces agents non déclarés du régime des mollahs, ce paradoxe a fini par se substituer la réalité iranienne, celle d’une population à 85% en dessous du seuil de pauvreté, des gens délaissés et malheureux. Chaque semaine nous publions des images de jeunes photographes qui montrent ces oubliés. Cette semaine, nous avons décidé de déroger à cette règle pour jouer la vérité selon les Delphine Minoui. Si la vérité est devenue ce que les mollahs veulent montrer, Alors soit ! Voici notre coup de cœur de la semaine des images de ce que laissent voir les visages des membres permanents du Conseil de Discernement de l’Intérêt du Régime, personnes qui décident depuis 22 ans de toutes les politiques du régime dans tous les domaines avec des pouvoirs étendus supérieurs à celui du Guide. On dirait que ça va pas ou encore que ces messieurs savent qu’ils ont perdu la partie avec les Places vides et leur navire de pacotille.
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