Hier, l’AIEA a publié son nouveau rapport sur le programme nucléaire iranien. En réponse aux demandes de clarifications et de transparence de cet organisme, Téhéran a encore une fois répondu par un rejet provocateur de toute coopération. Il espère ainsi provoquer une crise encore plus grande afin que la peur d’une nouvelle guerre oblige des Etats-Unis à se coucher.

Cette conduite audacieuse a un contrecoup dont on ne parle quasiment jamais : il provoque un grand stress parmi les bazaris qui craignent que cette réponse n’incite les Occidentaux à renforcer les sanctions économiques, pourquoi pas à mettre en place un début d’embargo sur le carburant. Il y a deux ans, l’annonce d’une pénurie avait provoqué des incidents qui avaient fait 5 tués par balles. Cela ne s’est pas plus produit par la suite, mais cette semaine on a beaucoup parlé d’une panne sèche du régime en raison de l’instauration d’une absurde pénalité de -3 litres pour mauvais usage de la carte rationnement qui a de facto réduit les rations de 3 à 20% (pour les multirécidivistes du mauvais usage).

C’est pourquoi le régime a cru nécessaire de rassurer tous ses alliés internes (Bazaris et miliciens) via le ministre du pétrole qui a annoncé une augmentation de 30% de la production nationale de l’essence pour « montrer à l’Occident qu’il ne peut pas faire de la restriction des ventes d’essence à l’Iran un outil contre la République islamique ».

Si l’on se fie à ses déclarations, l’Iran produirait désormais 58,5 millions de litres par jour, soit 80% de sa consommation quotidienne qui est de environ 66,5 millions de litres. Il pourrait donc résoudre le problème posé par un embargo avec un programme d’économie visant à une baisse de 20% de sa consommation.

Le conditionnel est de mise car les affirmations rassurantes du ministre ne collent pas avec les précédentes informations officielles sur la consommation et l’importation quotidiennes d’essence. Selon ces informations, il y a un an la consommation quotidienne de l’Iran était de 80 millions de litres et elle a augmenté de 111% au cours des 12 derniers mois ; et les importations qui étaient de 36 millions de litres quotidiennes ont augmenté de 145% !

En fait, le régime des mollahs n’a pas augmenté son niveau de production, il a tout simplement augmenté depuis quelques mois son importation d’essence en vue de constituer des réserves pour faire face à un éventuel embargo.

En revanche, pour ce qui est de sa consommation courante, il est toujours en situation précaire et dans l’obligation de réduire la consommation. C’est ce qui explique la création de la pénalité abusive de -3 litres pour mauvais usage de la carte de rationnement (ci-dessous). C’est la chasse au gaspi.
© WWW.IRAN-RESIST.ORG


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Les méfaits d’un embargo :
 Iran : La peur fondée d’un embargo sur l’essence
 (8 SEPTEMBRE 2009)