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Iran : La bombe qui n’était pas dans la cuisine
20.02.2009

Une explosion a détruit partiellement une mosquée chiite de la province du Sistan-Baluchestan, une région qui est le théâtre d’affrontements entre les Pasdaran et le Jundallah, un groupe armé sunnite financé par Washington. Téhéran affirme qu’il ne s’agissait pas d’un attentat mais d’un accident.



Depuis l’élection de Barack Obama, les attentats du groupe armé Jundallah ont repris contre les Pasdaran. L’objectif de Washington est d’intimider le régime en cassant l’aura d’invincibilité des Pasdaran, milice créée après la révolution pour assurer en priorité la sécurité du régime avant celle des Iraniens.

Ces activités de déstabilisation ont débuté sous Bush, mais Téhéran a réussi à vaincre le Jundallah en tuant ou capturant de nombreux combattants et finalement en blessant leur commandant en chef. Après un temps, le groupe a repris des forces et ses attaques en menant plusieurs opérations mortelles contre les Pasdaran dont notamment un attentat à la voiture piégée avec une charge d’1 tonne de C4 contre le Centre régional de commandement des Pasdaran qui a fait plus de 150 victimes.

Ce nouvel attentat succède à une attaque d’un convoi qui avait fait il y a quelques jours 4 morts parmi les Pasdaran. Après l’exploson survenue hier dans la salle de prière de la Mosquée Al Ghadir de la ville de Zahedan, capitale de la région, le régime avait écarté la thèse d’un attentat en précisant qu’il s’agissait de l’explosion d’une bonbonne de gaz qui avait explosé dans la cuisine de la mosquée. Quelques heures plus tard, le régime avait fait savoir qu’un ou deux « motards avaient jeté une petite bombe sonore sur le toit de la mosquée Al-Ghadir pour susciter la peur », mais que la bombe n’avait fait aucune victime, notamment parce que les lieux étaient vides.

Cet attentat arrive à un moment où Téhéran s’apprête à pendre trois détenus, coupables d’un autre attentat contre une mosquée en avril dernier à Chiraz, coupables qui selon le régime seraient liés aux Américains. Téhéran y a peut-être vu une occasion en or pour exploiter l’affaire et lancer une vague d’arrestations surtout parmi les civils qui soutiennent les enfants du pays engagés dans le Jundallah.

Suite à cette déclaration aux conséquences prévisibles, le Jundallah a diffusé via Internat un communiqué reconnaissant sa responsabilité, mais en précisant que la cible n’était pas la salle de prière de la mosquée Al-Ghadir, mais les commandants de la brigade Al-Ghadir de la milice Bassidj qui se réunissent désormais anonymement dans des mosquées par peur d’attentats contre leurs casernes.

Le Jundallah affirme également que contrairement aux explications du régime, il ne s’agissait pas d’une bombe sonore lancée par un motard, mais d’une bombe de 20 kilos de C4 qui avait été placée dans la salle de réunion par un élément qui a réussi à infiltrer la milice à un niveau élevé. Le Jundallah reconnaît néanmoins que cette charge n’a fait aucun mort car la réunion prévue ce jour à 11h n’avait pas eu lieu.

Suite à ce communiqué qui parle d’infiltration pour remettre en cause la puissance des Pasdaran, le n°2 opérationnel des forces de l’ordre de la république islamique est revenu à la première version du régime, celle de la très grosse bonbonne de gaz qui aurait explosé dans la cuisine de la mosquée.


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| Mots Clefs | Résistance : Menace contre le régime |

| Mots Clefs | Violence : Baloutchestan (Sistan & Baloutchistan) |
| Mots Clefs | Resistance : Elimination de Pasdaran ou de Mollahs |

| Mots Clefs | Décideurs : OBAMA |
| Mots Clefs | Enjeux : Rétablir les rel. avec les USA & Négociations directes |