Il y a quelques jours, Washington avait demandé à Moscou de soutenir ses sanctions pour faire plier Téhéran, en échange d’une révision du projet d’installation d’un système de surveillance (ABM) à proximité du territoire russe.

En réponse, le gouvernement de Poutine avait affirmé que le dossier d’ABM était sans connexion avec le dossier Iranien, mais il avait aussi convié le ministre iranien de la défense en Russie pour montrer l’attachement de Moscou à Téhéran. Les mollahs avaient alors cru à une possibilité d’obtenir le système de défense par missiles S-300 que Moscou refuse de le leur livrer. Or, Moscou refuse de livrer cet équipement car il craint qu’une fois protégé par les missiles S-300, Téhéran n’ait alors plus besoin de la protection diplomatique russe et que ses alliés Iraniens lui échappent. C’est pourquoi, alliant l’utile à l’agréable, le gouvernement de Poutine a annoncé son opposition à la livraison dans l’immédiat des S-300 en prétextant qu’il est en train d’accorder une faveur à la nouvelle administration américaine.

Le ministre iranien de la Défense Najjar rentrera donc bredouille de son voyage moscovite. Toujours pour tenir bien en laisse le régime très turbulent des mollahs, Moscou a encore repoussé la date de livraison d’un autre équipement : la centrale de Bouchehr, l’alibi officiel de Téhéran pour ne pas suspendre ses activités nucléaires.

Moscou croit avoir fait ainsi un carton plein, en retenant les mollahs et en imitant un geste de bonne volonté en direction de Washington, mais cela reste de la rhétorique : si Moscou peut se satisfaire de l’ambiguïté, Washington a besoin du concert.

© WWW.IRAN-RESIST.ORG
Pour en savoir + sur ce rôle ambigu qu’entend jouer Moscou :
  Iran : Le rapport américain a rehaussé le rôle de la Russie
 (8 DÉCEMBRE 2007)