Iran : L’affaire du gaz Turkmène 16.02.2009 Le régime des mollahs a annoncé la signature avec le Turkménistan d’un accord portant sur le développement du champ gazier turkmène de Yoloten : l’Iran apporterait ses services et la partie turkmène paierait tous les frais du projet ! La vérité est moins édulcorée. En décembre 2007, alors qu’il était tenu par contrat de livrer du gaz à l’Iran pour une durée de 25 ans (jusqu’en 2031) à 75 $ les milles mètres cubes, le Turkménistan avait choisi une période de grand froid pour interrompre sans préavis ses livraisons vers l’Iran. A l’évidence, les turkmènes n’étaient pas sincères : dans un premier temps ils ont évoqué des problèmes techniques sur le pipeline puis des défauts de paiement de Téhéran avant d’admettre qu’ils avaient décidé de doubler le prix du gaz à l’exportation pour le passer de 75 $ à 150 $ les milles mètres cubes. Selon notre analyse, le Turkménistan (pays qui dépend presque entièrement de la Russie pour l’exportation de son gaz) avait pris cette décision sur une recommandation de Moscou qui avait été effrayé par les efforts iraniens pour se rapprocher de Washington. En avril 2008, Téhéran est revenu dans le droit chemin (russe) et le Turkménistan a rétabli ses livraisons de gaz. Cependant le Turkménistan (toujours téléguidé par Moscou) n’a cessé d’exiger des prix toujours plus élevés, allant jusqu’à demander 300 $ pour les milles mètres cubes de gaz sous peine de cesser les livraisons. Ces menaces qui ont été répercutées dans les médias iraniens avaient suscité des inquiétudes chez les entrepreneurs du régime. Notamment, parce que ces derniers avaient beaucoup souffert des coupures de gaz qui avaient provoqué d’importantes pénuries d’électricité. La présente annonce à propos d’un contrat très favorable à l’Iran entend dissiper les doutes sur une mésentente entre les deux pays et sur de futures pénuries. D’ailleurs, pour ceux qui n’auraient pas compris le message, le ministre du Pétrole, Gholam Hossein Nozari, a fourni les sous-titres : grâce à cet accord l’Iran obtiendrait « dix milliards de mètres cubes de gaz (supplémentaires) par an ». Le régime avait vraiment besoin de cette annonce car l’ensemble de ses projets gaziers sont dans la mélasse, handicapés par les sanctions américaines et les investisseurs iraniens, très éprouvés par les sanctions, craignent de nouvelles pénuries d’électricité qui pourraient leur être fatales. © WWW.IRAN-RESIST.ORG
| Mots Clefs | Instituions : Politique Economique des mollahs | | Mots Clefs | Enjeux : Pétrole & Gaz | | Mots Clefs | Zone géopolitique / Sphère d’influence : Asie Centrale | |