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Iran : Moscou est fâché par les conversations secrètes avec Obama
05.02.2009

La livraison à l’Iran du système russe de défense par missiles sol-air S-300 crée des tensions : les Américains et les Israéliens s’y opposent. Cependant, Moscou a le droit de livrer ces missiles car il s’agit d’un système défensif, mais néanmoins, les Russes hésitent à livrer les batteries achetées par les mollahs. | Décodages |



La raison de l’opposition des Américains à cette livraison réside dans les performances de ce système. Les dernières versions du S-300 sont en mesure d’abattre plusieurs avions ou encore plusieurs missiles balistiques ou de croisière à une distance de 150 à 200 Km jusqu’à 27000 mètres d’attitude (vidéo ci-dessous).

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Dès leur livraison, ses missiles rendraient caduques les menaces de frappes aériennes (américaines ou israéliennes) contre l’Iran. On comprend donc que Washington s’y oppose afin de préserver la menace d’un recours à la force qui est l’un des moyens de faire pression sur Téhéran.

De son côté, Moscou semble regretter cette vente car cet équipement rendrait les mollahs autonomes pour leur défense. Ils auraient moins besoin de la protection diplomatique des Russes. Si les mollahs étaient des alliés sûrs comme l’est Chavez, ils auraient sans doute été livrés depuis longtemps.

C’est donc pour une batterie de bonnes raisons que Moscou retarde cette livraison comme il retarde aussi la livraison de la centrale atomique de Bouchehr. Dans le cas de Bouchehr, Moscou invente toujours de nouvelles excuses pour délayer les dates de livraison, mais dans le cas des S-300, la Russie se montre nettement moins soucieuse de la forme. Ainsi en juillet 2008 quand Moscou a constaté que les mollahs faisaient du pied aux Américains, le gouvernement russe s’était opposé à la livraison des S-300 et la décision avait été annoncée par Rosoboronexport, l’agence publique russe d’exportation d’armes. Cette fois au moment où on a appris que les mollahs avaient dialogué secrètement avec l’équipe d’Obama, même schéma : Rosoboronexport annonce qu’il n’y aura aucune livraison sans un accord du président et du gouvernement russes. Plus qu’une confirmation d’un précédent refus, il s’agit d’un avertissement public.

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Le message contient aussi un rappel : au lendemain d’un lancement médiatique d’un satellite qui était censé insinuer une forte puissance balistique du régime, la Russie rappelle à ses drôles d’alliés qu’elle est en mesure de leur livrer des missiles capables de leur donner cette puissance qui les fait rêver. C’est de la diplomatie à la russe.

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Notre précédent article sur le sujet :
- Iran – S300 : La Russie dément, Téhéran ne confirme pas !
- (23 DÉCEMBRE 2008)

Iran-Russie : une alliance stratégique vitale pour Moscou :
- Attaquer l’Iran équivaut à attaquer la Russie !
- (19 SEPTEMBRE 2007 )

Iran-Russie, une alliance conflictuelle :
- Iran : L’OCS veut tester les mollahs
- (31 JUILLET 2008)

| Mots Clefs : Alliance IRAN-RUSSIE |
| Mots Clefs | Zone géopolitique / Sphère d’influence : RUSSIE |

| Mots Clefs | Enjeux : Option militaire |

| Mots Clefs | Instituions : Puissance militaire des mollahs |
| Mots Clefs | Nucléaire Militaire : Missiles |