La nouvelle politique américaine envers les mollahs ne se résume pas des offres de dialogue émanant d’Obama et des avertissements émanant de ses lieutenants (Rice, Gates, Clinton). Elle a aussi une face cachée faite d’actions militaires qui remettent régulièrement en cause la sécurité du régime.

Cette face cachée comprend les attaques contre les Pasdaran dont la première tâche spécifique est d’assurer la sécurité du régime. Pour l’exemple, l’annonce de la lettre d’Obama qui évoquerait toutes sortes d’avantages pour les mollahs a été faite au même moment où le Jundallah, la milice baloutche de Washington, a annoncé deux attaques à la bombe contre deux transports de troupes des Pasdaran.

Les attaques qui ont tué tous les miliciens à bord des deux camions. C’est un coup très dur pour le régime car c’est la seconde opération en trois jours. De plus les assaillants ont utilisé le même type de bombe que les Pasdaran fournissent à leurs protégés irakiens. C’est à la fois une atteinte à la sécurité du régime, mais surtout une contre-publicité pour une milice qui se prétend invincible sur le plan intérieur et l’arbitre du chaos dans la région. Indirectement, Washington espère discréditer les Pasdaran et encourager leurs alliés à se chercher d’autres protecteurs.

L’opération contre les miliciens basés au Baloutchistan n’a pas été le seul coup contre les Pasdaran au cours des dernières 24 heures. Dans la même journée, la marine américaine a arrêté et inspecté un navire iranien en route vers la Syrie. Elle a signalé une cargaison d’armes, mais elle ne l’a pas confisquée. Les Américains ont laissé partir le navire en prétextant qu’ils n’avaient pas pu établir que ces armes violaient les sanctions des Nations unies à l’encontre de l’Iran ou de la Syrie.

Les Pasdaran qui sont censés faire la loi en Iran et au Moyen-Orient se retrouvent à la merci des Etats-Unis. Ce n’est d’ailleurs pas la première fois que la marine américaine ridiculise ainsi une cargaison iranienne d’armes. Il y a moins d’une semaine, la Force Opérationnelle 151 (patrouille anti-piraterie des Américains du Golfe d’Aden) a intercepté un ancien navire marchand russe, le Monchegorsk, battant pavillon chypriote, qui venait de quitter l’Iran en direction du Canal de Suez. Le navire est aujourd’hui encore immobilisé dans un port Egyptien.

Téhéran est à présent face à un adversaire puissant qui alterne les baffes, les avertissements et les caresses. La difficulté est double pour Téhéran car il ne peut pas dénoncer cette politique qui est la preuve de sa faiblesse. De l’autre côté, pour plus d’efficacité, Washington explore cette politique d’alternance sur plusieurs pistes (annonces diplomatiques, embuscades, arraisonnement) frôlant souvent l’incohérence la plus totale, c’est l’inévitable conséquence d’une diplomatie pressée qui ne veut pas reconnaître les vrais objectifs de ses actes car elle ne peut révéler son objectif final d’une entente stratégique avec des visées géopolitiques effrayantes .

C’est une situation familière pour les mollahs qui sont eux-mêmes des maîtres en dissimulation et mensonges. Pour contrer cette politique qu’ils connaissent bien, ils ont décidé d’exiger de la transparence et du concret de la part d’Obama. Cette politique conçue par le grand manitou Brzezinski est loin d’être la panacée contre les mollahs et elle n’en est d’ailleurs pas à sa première bourde. Il y aurait peut-être une malédiction iranienne pour Brzezinski.

© WWW.IRAN-RESIST.ORG
| Mots Clefs | Décideurs : OBAMA |