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L’Iran joue la carte du Hamas aidé par les Arabes et les Russes
20.12.2008

En début de semaine, Washington a tenté de créer un front de ses alliés arabes afin de l’aider à augmenter ses pressions sur ces mollahs récalcitrants qui refusent sa proposition d’une entente globale. Washington espérait agir selon deux axes : réanimer le processus de la paix pour affaiblir le rôle régional des mollahs et aussi diligenter de nouvelles sanctions contre l’Iran par l’intermédiaire du Conseil de Sécurité. Les deux initiatives rencontrent des résistances iraniennes, mais aussi arabes et russes.



Ces résistances ont des motivations différentes du fait des différents aspects du problème pour chacun des intéressés.

Intérêts contradictoires arabes | Les Arabes soupçonnent Washington de vouloir une entente avec les mollahs révolutionnaires pour agiter la région et détruire les Etats arabes existants afin de remodeler la région et exploser l’OPEP de l’intérieur. Ils doivent donc agir pour empêcher le succès de la stratégie américaine d’affaiblissement de l’Iran, une stratégie qui devrait infailliblement soumettre Téhéran aux désirs de Washington. C’est pourquoi bien qu’ils soient intéressés par la résolution du conflit israélo-palestinien et qu’ils dépendent des Etats-Unis pour leur sécurité et leurs finances, on les a vus peu enthousiastes à l’idée de suivre leurs dernières recommandations. L’Oman, puis le Qatar et enfin les Emirats Arabes Unis ont adopté un langage très conciliant avec les mollahs, aux antipodes des demandes américaines. Dans ce lot, seuls les Emirats pourraient avoir adopté ce langage pour laisser un choix à l’Iran avant de diligenter des restrictions bancaires.

Intérêts contradictoires russes | Les Russes sont dans une situation presque similaire : eux aussi craignent une entente irano-américaine. Elle ouvrira un accès sécurisé vers l’Asie Centrale, accès qui privera la Russie de sa mainmise sur les réserves gazières de cette région enclavée. La différence avec les Arabes est que la Russie n’est pas un allié de Washington, mais son adversaire. Elle n’est donc pas obligée de suivre ses recommandations, elle profite même des situations de tension pour défier Washington.

C’est ainsi que cette semaine, dès le lendemain de la réunion avec les Arabes, il a esquissé un soutien total à Téhéran en faisant semblant de vouloir lui livrer le système anti-missile S300 qui permettrait à ce pays de riposter à une frappe aérienne. C’est un sujet de controverse car Washington s’oppose à cette livraison, non pas parce qu’il a l’intention de lancer une frappe sur l’Iran, mais parce que cet équipement rendrait inopérantes les rumeurs de frappes et priverait Washington d’un moyen de pression et d’intimidation à peu de frais.

Cependant, la rumeur affirme que la livraison est impossible pour diverses raisons. Cela est dû au fait que Moscou n’a aucun intérêt à livrer ces missiles : cet équipement pourrait renforcer Téhéran lui permettant de résister aux pressions américaines et in fine obtenir des conditions plus favorables dans l’entente avec les Américains.

La riposte iranienne | Ces deux foyers de résistances russe ou arabe, au service d’intérêts contradictoires, créent des difficultés aux Américains, mais n’aident pas Téhéran, car leurs auteurs ne peuvent franchir certaines limites. Conscients de cette absence de soutien d’alliés fiables, les mollahs ont pris les devants en organisant leur défense en s’attaquant au véritable point faible du dispositif américain : le projet d’affaiblir le rôle de nuisance de Téhéran, son seul atout, par la réanimation forcée du plan saoudien pour la paix au Moyen-Orient. Le Hamas, allié du régime des mollahs, a rompu sa trêve avec Israël !

On peut parler de préméditation puisque le régime des mollahs avait commencé une importante campagne médiatique sur les Etats Arabes indifférents au calvaire des habitants de Gaza, mais ne franchissait pas la ligne rouge de la rupture de la trêve : il gardait cette option en réserve pour répondre à une urgence. La possibilité d’un front arabe a décidé Téhéran de franchir la ligne.

A présent, on peut être certain que les campagnes anti-Saoudienne et anti-Egyptienne s’amplifieront à l’annonce de chaque Palestinien tué. Les Etats Arabes alliés des Etats-Unis devront prendre position pour ne pas être discrédités dans la rue Arabe boostée par l’affaire Al Zeydi et consciente que l’on peut dire « non ».

La rupture de la trêve est une petite nuisance très en dessous des promesses de guerre totale ou d’obstruction du détroit d’Hormuz. Ce choix montre aussi les limites de Téhéran. Cependant, les mollahs n’ont pas vraiment besoin de faire plus pour le moment car leurs adversaires américains sont aussi freinés par les Arabes et les Russes qui malgré leurs lignes rouges font une résistance bien utile.

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Les mollahs et les Russes :
- Iran : Moscou et les sanctions
- (10 DÉCEMBRE 2008)

Iran-Russie : une alliance stratégique vitale pour Moscou :
- Attaquer l’Iran équivaut à attaquer la Russie !
- (19 SEPTEMBRE 2007 )

| Mots Clefs : Alliance IRAN-RUSSIE |
| Mots Clefs | Zone géopolitique / Sphère d’influence : RUSSIE |

| Mots Clefs | Enjeux : Sanctions Ciblées en cours d’application |

| Mots Clefs | Terrorismes : HAMAS |

| Mots Clefs | Pays : Emirats Arabes Unis |

| Mots Clefs | Pays : Conseil de Coopération du Golfe (CCG) |